Chapitre 4 - Partie II

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La soirée du samedi avait été morose. Après le coup de colère de Victoire,cette dernière s'était enfermée dans sa chambre, et n'avait souhaité voir personne. Elle s'était rendu vite compte que les phrases de son aîné étaient vraies. Que s'ils la protégeaient encore, c'était tout simplement parce qu'elle le demandait, sans pourtant s'en rendre compte.

Constatant ces faits, elle était encore plus énervée. Pas contre son frère ou sa grand-mère, ou encore Lucian, mais contre elle-même. Car elle était persuadée à présent que si elle avait pris plus au sérieux sa « mission », l'affaire aurait été classée en moins de deux.

Elle s'était donc entraînée toute la soirée, sans parvenir à rien. Dépitée, elle avait abandonné et s'était couchée, épuisée.

Le dimanche matin, à la première heure, elle était prête à reprendre sa magie en main. Assise en tailleur sur son lit, elle ouvrait et fermait continuellement sa paume. Un orbe orange se formait à chaque fois pour disparaître dans la foulée. Concentrée sur ce qu'elle faisait, elle ne sentait pas les gouttes de sueur qui coulaient sur son visage et le long de son dos.

Ses cheveux de jais attachés en queue de cheval, elle se concentrait uniquement sur son don. Les yeux rivés sur sa main gauche, elle la sentait trembler à force de trop en demander.

La sorcière souffla et s'accorda une pause. Pendant sa séance, elle avait senti son cœur faire une embardée à chaque fois qu'elle réussissait à retenir plus de quelques secondes la boule lumineuse. Ses muscles se bandaient, son cerveau explosait en une myriade de points lumineux et plus que cela, elle sentait que son amie tentait de fondre en elle pour lui apporter une aide précieuse.

Merci, Laïssa.

De rien, Vi'. Je suis en toi, la meilleure des manières de t'aider est de me joindre à toi de la façon la plus simple qu'il soit.

Victoire avait été touchée par les paroles de sa conscience. Même si elle savait que cette dernière n'était qu'un esprit, elle y tenait autant qu'à un humain.

Je te demande pardon pour... l'autre fois.

La dernière fois qu'elles s'étaient adressé la parole, une violente dispute s'était introduite entre elles. Victoire, encore sous le coup de la magie noire, avait essayé de faire disparaître Laïssa pour de bon, pensant qu'elle lui pourrissait l'esprit, et donc les choix qu'elle faisait. Lorsque cette dernière était partie, elle avait ressenti un grand vide et regretté immédiatement son geste.

Il est vrai que sur le coup j'ai eu du mal à encaisser le fait que tu tentais de te débarrasser de moi, mais j'ai vite compris que tu étais accaparée par autre chose. Je ne t'en veux pas, Victoire,mais il faut absolument que tu t'entraînes. Fini de rêver, il faut que tu passes à l'action.

Son cœur loupa un battement. Laïssa avait entièrement raison, il était temps qu'elle se bouge. Esquissant un sourire, elle s'adressa à son amie, motivée :

-Alors qu'est-ce qu'on attend ?

Un son aigu monta à ses oreilles, qui la fit hoqueter de surprise.

-C'était quoi, ça ?

Euh... Mon rire, Vi'.

-Ah..., gloussa l'adolescente. Pour toi aussi il y a du travail, à ce que je vois. Ton rire est... loin de ressembler à... un rire, justement.

Je ne suis pas humaine, non plus, répliqua Laïssa, vexée.

-Oh, je rêve ! Tu oses me donner ce genre d'excuses ? Elle est passée où celle qui me faisait des leçons et me remettait sur le droit chemin ? On dirait une enfant de cinq ans qui...

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant