Le son d'une voix [En cours de correction]

Chapitre 6 - Partie II

- Tu te doutes pourquoi je suis là aujourd'hui, douce Victoire, susurra Dérek, un sourire vicieux plaqué sur le visage.

Les poings serrés, l'interpellée décida soudain de rentrer dans son jeu. Il la cherchait, pourquoi n'en ferait-elle pas autant ?

D'un pas chaloupé, elle avança vers lui, posa ses mains des deux parts du bureau, se pencha vers lui et chuchota à son tour :

- Pour vous rapprocher de votre mort soudaine, peut-être.

Tout d'abord surpris de l'aplomb de son adversaire, il se reprit et explosa de rire.

Lucian, quant à lui, était blanc comme un linge. Son cœur battait contre sa poitrine et il se demandait bien ce qu'il prenait à son amie d'en arriver là. Elle le cherchait ouvertement, et rien de bon n'en ressortirait, il en était persuadé.

Un hoquet de stupeur déferla dans l'esprit de la jeune fille, qui resta de marbre face à cette sensation désagréable.

Victoire... Attention à ce que tu fais. Cet homme est entraîné pour gagner.

Et moi déterminée à gagner. Je veux trouver sa faille pour l'avoir à revers.

Ce genre de personne n'a pas de faille. À force de travailler sur son côté obscure, plus rien de positif ne ressors.

Ne sois pas si pessimiste, tout le monde a des failles, et je me ferai un plaisir de trouver la sienne.

Un blanc suivit la réponse de Victoire, qui sentit la confiance de Laïssa s'effilocher peu à peu. Elle savait que ce n'était pas contre elle, mais plutôt qu'elle avait peur des pouvoirs de Dérek. Pas de magie, non. Plutôt de persuasion. Elle ressentait en cet homme une menace bien présente, et elle avait peur que Victoire ne s'en sorte pas aussi bien qu'elle le voudrait.

Essaye de faire semblant d'avoir confiance en moi, Laïssa. Au moins une fois.

Mais j'ai confiance en toi. C'est lui qui me fait peur.

Peur ? Si son amie avait peur, comment elle, elle devait réagir, alors ?

Je te promets de faire attention,répliqua-t-elle, quelque peu adoucie par la révélation de la plus âgée.

Ne se rendant pas compte de l'échange des deux femmes, il contre-attaqua.

- Une petite question qui me titille avant de commencer les hostilités...

Il laissa sa phrase en suspend, le temps que la jeune sorcière enregistre bien, puis reprit :

- Tu croyais vraiment trouver le « remplaçant » de ton malheureux professeur de mathématiques malade dans cette pièce ?

Comme pour donner teneur à ses paroles, il engloba la salle de cours d'un grand geste du bras.

-Pourquoi pas ! Après tout, vous êtes tous assez retors dans votre secte pour, non ?

Amusé, il rit.

- Tu n'as pas tort. Mais cela aurait été bien trop simple, tu ne crois pas ? Quoi de mieux que la surprise que j'ai pu lire dans ton regard et... la peur.

-L'étonnement, oui, mais pas l'inquiétude. Même si j'étais sûre de trouver l'un de vous ici, je me doutais aussi que vous aviez d'autres plans.

-N'essaye pas de retourner la situation, je sens ta frayeur dans tous les pores de ta peau. Cette odeur est d'ailleurs délicieuse..., termina-t-il en se passant la langue sur ses lèvres.

Affligée qu'il ait compris son petit manège, elle s'accorda un petit pause pour reprendre ses esprits, mais il ne lui en laissa pas le temps et passa au sujet qui l'intéressait :