Chapitre 11 : Prendre son envol

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Raphaël. Je l'avais aimé d'un amour passionnel et sincère. Je l'aimais sûrement encore, après tout on ne peut oublier une partie de son âme, nous vivons avec tous les jours.

Il me cherchait toujours, je le savais. Le jour où on comprendrait qui j'étais, où mon identité serait dévoilée, il serait là. Inéluctablement.

Il m'avait fait du mal, trop de mal pour que je puisse lui pardonner, mais il n'était pas prêt à me perdre et au fond de moi je ne l'étais pas non plus. Le savoir entrain de me chercher me faisait espérer parfois, un tel amour ne pouvait être ignoré. Cela faisait cinquante ans, un demi siècle mais il n'avait pas abandonner, pas une seule fois. Sa force et sa persévérance atteignaient quelque chose en moi, et je n'y pouvais rien.

Kellan me regardait, il comprenait sûrement vers où se dirigeait mes pensées. Mon masque se fissurait toujours quand je pensais à lui, la tristesse s'affichant sur mes traits.

- J'ai quelque chose à te proposer mon ange, je suis sûre que ça te fera du bien, rien de mieux pour apaiser l'âme.

Je le fixai, surprise par l'enthousiasme et la certitude qui perçaient sa voix.

- Et quel est ton remède miracle ?

- Voler.

Ce simple mot me fit du bien. Voler. J'avais besoin de ce sentiment de liberté que me procurait le vent qui fouettait mon visage. Cela faisait trop longtemps.

- Oui, voler. J'en ai besoin.

Il m'emmena dans ma chambre et me lança un t-shirt dos nu. Mes ailes avaient une certaine tendance à déchirer tout ce que je portais.
Je regardais le large balcon. Celui du dernier étage. J'avais choisi cet appartement pour cela, pour la facilité et la discrétion qu'il offrait lors de l'envol.

Kellan quitta simplement son t-shirt qu'il jeta quelque mètres plus loin.
Je montai sur le rebord et avec un soupir de plaisir, je laissais mes ailes se déplier.

Je vis Kellan faire de même et ses magnifiques ailes d'ébènes apparurent.
Je sentis le charme de dissimulation se propager autour de nous, nous cachant de tous les regards.
Je regardai en contrebas, appréciant la hauteur.

Je repliai mes ailes et me laissai tomber, grisée par la sensation de vitesse et la vue du sol qui se rapprochait à une allure effarante. Je les dépliai au dernier moment, frôlant presque le goudron avant de repartir vers les hauteurs.
La ville était magnifique vue du ciel, j'aimais ce sentiment, cette sensation d'apaisement comme si tout était plus simple vue d'en haut. Je fermai les yeux savourant le picotement de l'air frais qui s'enroulait autour de moi à chaque battements d'ailes. Je me tournai vers Kellan, il ressemblait à un ange guerrier, puissant en indomptable.

Il me fit un petit sourire en coin et ce moment me parut tellement beau, tellement vrai que je partis d'un rire léger et cristallin. Cela faisait tellement de bien de rire juste parce qu'à un moment donné on déborde d'une joie simple et pure. Elle était peut-être éphémère, nous transportait pour seulement quelques minutes, mais cela changeait tout, cela comptait vraiment.

Kellan se joignit à moi et nous passâmes ainsi une nuit magnifique, sous le douce lueur des etoiles.

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J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce chapitre que moi à l'écrire.
😘 Léa

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