Indécise

Chapitre 30 : Zephyr

L'enfer était découpé en trois partie : une appartenant à mon père, l'autre appartenant au deuxième seigneur démon et la dernière, la plus importante appartenant à Lucifer.
Je me trouvais devant le palais de mon père, un édifice majestueux qui détonait totalement avec le paysage des alentours. Mon père avait toujours aimé le luxe.

Je gravis les escaliers qui menaient à l'immense porte d'entrée où apparaissait gravées des scènes de massacres et de guerre. L'avertissement était bien perceptible, même pour le démon le plus inculte. À mon approche les battants s'ouvrirent, laissant apparaître un décor somptueux. Le sol était fait du marbre le plus pur, les lustres du plus beau cristal mais le trône, posée sur une estrade vers le fond de la salle montrait que nous ne nous trouvions pas au paradis mais en enfer. Il semblait capter la lumière et l'engloutir vers les abîmes, un trou noir où les plus mauvaises âmes étaient retenues captives.

Je commençais à m'avancer quand une dizaine de garde firent leur apparition, me barrant le passage. Sans un mot je laissais mes ailes se déplier et mes yeux devenir dorés. Le départ de mes ailes était d'un noir profond qui s'atténuait peu à peu en bleu nuit pour finir par un un doré presque blanc. Elles reproduisaient l'évolution de la nuit et tout le monde dans le royaume démoniaque savait à qui elles appartenaient.
Devant moi les gardes tombèrent à genoux, toujours silencieux. D'une voix glaciale, vibrante de pouvoir je leur annonçai :

- Je viens voir Abbadon.

Ils se relevèrent immédiatement et un garde, sûrement le plus au placé s'avança et s'adressa à moi la voix pleine de déférence :

- Votre père sera là dans quelques instants, votre excellence. Pouvons-nous faire quoi que ce soit pour vous ?

Cela faisait bien longtemps que l'on ne m'avait plus nommée ainsi.

- Cela ne sera pas nécessaire.

Sur ces derniers mots ils partirent. Normalement j'aurais ajouter un remerciement à ma réponse mais en enfer, cela ne se faisait pas. On servait où on mourrait.
Je m'assis sur l'estrade, espérant que mon père ne tarde pas trop longtemps.
Un silence total régnait sur la pièce, le moindre son se voyait répercuter des centaines de fois sur les murs de marbres polis. C'est pourquoi je sursautai en entendant la voix de mon père retentir.

- Elysia.

Je descendis et me retournai. Il était debout dans l'encadrement d'une porte, rayonnant de pouvoir. Il s'avança vers moi d'une démarche féline, létale. Il s'arrêta uniquement  lorsque plus qu'un seul mètre nous sépara.

- Cela faisait longtemps ma fille.

Un début de sourire se dessina sur son visage et, venant de sa part cela représentait beaucoup. Je lui souris en retour et répondis :

- C'est vrai, mais rien ici n'a changé.

Il monta rapidement quelques marches et s'affala sur son trône.
Ses longs cheveux ébène, son visage aristocratique et ses yeux argentés lui conféraient le physique d'un ange sanguinaire. Un ange déchu sanguinaire.

- Que veux-tu qui change ?

- Je ne sais pas, peut-être toi ?

Il eu l'air résigné quand il répondit :

- Je ne changerais jamais, je resterai toujours un ancien archange, piégé dans les ténèbres par son propre choix. L'enfer est morne Elysia, tu es la seule chose qui y apporte un peu de vie.

Je m'approchai de lui et la voix plus douce je lui déclarai :

- J'ai besoin de toi.

Il me fixa, intrigué, les yeux plus vif.

- En quoi puis-je t'offrir mon aide ?

- Un mage vampire a réussi à faire passer un démon sur Terre. J'espérais que tu connaisses son identité.

Il se redressa et la voix sérieuse répondit :

- Il se prénomme Zéphyr, il est le plus puissant des démons supérieurs. Il a passé les derniers siècles dans les geôles de Lucifer. Il espère peut-être qu'il retournera dans ses bonnes grâces si il réussit sur Terre. Ne le sous-estime pas, en plus d'être puissant il est intelligent.

Je hochai gravement la tête et lui demandai :

- Il est sur Terre depuis maintenant un mois, combien de temps lui faut-il pour reprendre ses forces ?

- Pas longtemps dans quelques jours il devrait se manifester.

Je soupirai, je ne savais pas ce qui était le pire, devoir attendre ou non.

- Merci beaucoup, père.

Je me retournai et m'apprêtai à partir quand sa voix me stoppa.

- Il y a quelqu'un que j'aimerais te présenter.

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En espérant que ce chapitre vous plaise,
plein de bisous 💋❤️
Léa