Partie 18 : Tourments

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Arrivé dans sa chambre, Mouha trouva une tonne d'appels manqués de Dieyna et aussi plein de messages dans sa boite de réception. Et comme on dit quand on parle du loup, on en voit sa queue , c'était elle même qui appelait à nouveau. Il n'eut donc pas le temps de lire ses messages et décrocha à la première sonnerie

- Oui allô princesse

-........

-Quoi ? Mais qu'est ce que racontes tu là ?

-..........

- Oui mais calmes toi ma chérie. Bon d'accord attends moi j'arrive tout de suite......

Dès qu'il raccrocha, Mouha sauta du lit dans lequel il était assis pour aller à la rescousse de sa princesse . Elle avait besoin de lui et dès lors tous les différends qu'ils avaient s'envolaient tout d'un coup. Il l'aimait tellement fort qu'il ne pouvait se permettre de la faire patienter. Dès qu'elle était en détresse il ne faisait plus cas de tout ce qu'il lui reprochait dans le passé. Car il se disait tout le temps que c'était à lui de lui venir en aide, à lui de la soutenir dans les moments difficiles,c'était bien ça le rôle d'un ange gardien.

Et c'était cela le véritable amour, cela montrait la véracité de l'affection qu'il avait pour sa dulcinée. Car oui quand on aime c'est pour soutenir son partenaire dans les moments heureux comme dans les plus difficiles. Quand on aime on fait fi des problèmes, tout ce qui importe c'est que l'être aimé se sente en sécurité.

Mouha n'avait même pas eu le temps de se changer après l'appel de Dieyna ni même d'informer Babs de sa sortie.
Il prit les premières chaussures qu'il vit, prit les clés de son véhicule et s'y engouffra. Il était dans sa voiture roulant à vive allure dans les rues sombres de Dakar. Et comme si c'était fait exprès il n'y avait presque pas de circulation à cette heure de la nuit. Et il en fut heureux car cela lui permit d'arriver en moins de temps qu'il ne le fallait à sa destination. A cette heure, les vaillants travailleurs terminaient leur boulot allant rejoindre leur familles respectives. Même les mendiants se faisaient rares, il ne restait plus que les sans abris exposés à tous les dangers de la rue. N'ayant pas d'endroit convenable où habiter ces sans abris étaient obligés de peupler les rues du centre ville. Qui sous un carton qui sous une tente ou parfois même sous le hall d'un immeuble délabré cherchant juste un coin assez douillet pour y passer la nuit en attendant des jours meilleurs. Parfois ils étaient obligés de changer de place car se faisant chasser par le gardien du bâtiment où ils voulaient s'abriter.

Mouha se gara à quelques mètres de sa destination et sortit se dirigeant vers l'entrée de l'hôpital principal de Dakar. Dieyna avait pris le soin de lui indiquer l'endroit où elle se trouvait exactement, aussi se dirigea t-il vers les urgences. Il ne peina pas à trouver la jeune fille assise sur un des bancs à l'attendre certainement.

Il vint s'asseoir à côté d'elle,cette dernière avait la tête baissée mais elle se releva aussitôt dès qu'elle sentit une présence près d'elle.

Remarquant que c'était bien Mouha, la jeune fille se jeta instinctivement aux bras de son ''homme'' . Enfin si on pouvait se permettre de l'appeler ainsi. Déjà qu'elle faisait tout pour le repousser elle n'était plus trop sûre de ses sentiments.

Mais l'heure n'était pas à ce genre de pensées car elle se mit à sangloter dès qu'elle se rappela de la réalité qu'elle avait en face. Elle avait beau essayer de rester forte mais elle ne pouvait pas, il fallait qu'elle déverse toutes les larmes de son corps. Elle en avait gardé beaucoup trop, il fallait que ça sorte, qu'elle se soulage.

Mouha ne voulant pas la brusquer la prit dans ses bras pour essayer de la consoler. Tout en lui caressant le dos il y repensait encore, la vie était bien cruelle parfois. Dieyna semblait avoir traversé tant de choses, et aujourd'hui encore elle faisait face un destin bien imprévisible. Il ne savait même pas ce qui se passait, tout ce qu'il sentait c'était cette souffrance que sa copine vivait en ce moment. Apparemment elle avait gardé trop longtemps ces larmes, se faisant croire à elle même et aux gens que tout allait bien. Chose qui n'était sans doute pas le cas vu sa réaction d'aujourd'hui. Mais il ne pouvait rester là à cogiter sur ce qui était arrivé, il fallait qu'il sache exactement ce qui s'était produit pour que Dieynaba soit dans cet état. Dieyna avait été très brève durant son appel, elle lui avait juste demandé de venir au plus vite tout en pleurant. Il ne pouvait donc en aucun cas mesurer l'ampleur de la situation même si l'endroit spécifique de l'hôpital dans lequel il se trouvait en disait long sur ce qui était advenu. Il ne connaissait que trop bien cette partie de l'hôpital avec à l'accueil en grandes lettres les enseignes '' URGENCES ''. Et cela n'augurait rien de bon, il fallait que Dieyna lui dise ce qui se passait réellement.

Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant