Partie 51: Acharnement

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L'avantage dans l'existence d'une personne c'était la capacité que l'on avait, de pouvoir oublier volontairement une partie de son vécu. Un moyen de fuir serait-on tenté de dire mais surtout une thérapie, une façon de réussir à panser certaines blessures avec le temps. Et c'était pour cette option qu'avait opté Dieyna pour pouvoir pardonner à toutes les personnes qui avaient dans le temps, eu à lui faire du mal. Cette dernière avait une nouvelle philosophie qui était d'accepter son sort quand bien même cela aurait été le pire des cas. Les malheurs étant partie intégrante de son cursus, il fallait qu'elle s'y fasse. Mouhamed avait pour ainsi dire été la personne qui avait joué le rôle de psychologue pour pouvoir la ramener à la raison. Et puis à quoi bon se plaindre si malgré tout la déception était le seul élément qu'elle connaissait ? Combien de fois en avait-elle été victime ? Elle ne saurait le dire. Prendre son destin en main avait donc été son choix...

Désormais sa vie tournait autour de sa personne étant donné que ceux qui en valaient la peine étaient très rares à ses yeux. Ses journées donc se passaient chez Mouhamed et pour ne pas sentir le temps passer, elle se cherchait tout le temps des occupations. Parfois c'était le ménage, d'autres fois la vaisselle ou le jardinage et ainsi de suite. La mère de son hôte appelait souvent mais ce dernier faisait toujours en sorte de ne jamais mentionner le nom de Dieyna dans leur discussion. Elle savait que tôt ou tard elle devrait quitter cette demeure pour aller vers un autre endroit mais elle ne voulait pas trop y penser pour le moment. Ce qui devait arriver arriverait en temps voulu se disait-elle et il n'y avait donc pas raison de s'inquiéter.

Quant à Mouhamed, il faisait toujours de son mieux pour la mettre à l'aise, lui faire changer les idées mais aussi lui permettre d'oublier certains incidents passés. A cette occasion la nuit dernière qui était un Dimanche, elle s'était faite invitée par ce dernier à aller manger au restaurant. Ce fut pour elle un moyen incroyable de ne plus ressasser les démons qui la hantaient mais également de se rappeler à quel point Mouha était quelqu'un d'attentionné. Elle était tellement choyée qu'elle en était gênée. Leur soirée s'était très bien passé et ils avaient même eu l'occasion de revoir Rabia. Ils s'étaient rencontrés au resto et cela lui avait donné l'impression de s'être débarrassé d'un énorme poids. Depuis la fois où elle et Mouha avaient quitté chez elle dans une atmosphère des plus déplaisantes, ils n'avaient pas eu l'occasion de discuter à nouveau. Et la jeune fille s'en voulait profondément, tant et si bien qu'elle n'avait même pas osé rappeler sa meilleure amie pour essayer de s'expliquer ou de s'excuser. Cela était également le cas de Mouha qui avait déploré son attitude face à la jeune fille. Elle était autrefois la meilleure amie des deux jeunes et bien évidemment ils auraient tout donné pour retrouver leur complicité d'antan.
Rabia n'était pas accompagnée et elle était venue se joindre à ses deux amis quand elle les avait aperçu. À la voir, Dieyna sut qu'elle respirait la joie et le calme à plein nez. Tout son contraire en fait car son amie était tout simplement resplendissante. Sans nul doute s'était-elle trouvé chaussure à son pied se dit Dieyna qui elle avait l'impression de voir l'opposé de son reflet sur le miroir. La jeune fille n'était pour ainsi dire, plus que l'ombre d'elle même. Mais enfin et surtout cette rencontre lui avait permis de mettre un point sur cette histoire avec sa plus que sœur et ainsi de savoir qu'elle ne leur avait gardé aucune rancune. Bien au contraire elle semblait vivre très heureuse.

Le lendemain, étant Lundi, Mouhamed était allé travailler tandis que Dieyna était restée seule dans la demeure à ne rien faire. Il lui avait dit qu'il travaillait chez Ndao Immobilier, l'entreprise où travaillait Ahmadou. Bien entendu elle s'inquiétait pour ce dernier mais se rassurait à chaque fois qu'elle le voyait rentrer sain et sauf à la maison. Et d'ailleurs la famille Ndao n'avait aucun problème avec Mouha puisqu'elle ne le connaissait même pas donc cela eût le don de la calmer. Et d'ailleurs c'était une aubaine que d'avoir un job dès la fin de ses études et cela Dieyna ne le savait que trop bien. Combien de CV avait-elle déposé et ce dans une infinité de sociétés! Et ces dernières se contentaient de lui souhaiter une bonne continuation sans plus. D'autres entreprises moins conviviales ne prenaient même pas la peine de répondre à ses demandes d'emploi. Le problème au Sénégal était le fameux phénomène du '' bras long '' . En effet il fallait que la personne qui cherche un emploi ait un proche dans la dite entreprise pour pouvoir espérer se faire recruter. Cela était malheureusement le seul moyen pour tendre au monde de l'emploi car sans cela le chômage était d'office l'option. Rares étaient les individus qui se faisaient recruter dans une société pour leurs compétences. Bien au contraire les connaissances primaient toujours...

Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant