Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]

Partie 27

Les deux enfants connaissaient très peu leur grande sœur Khadija qui s'était mariée et avait rejoint le domicile conjugal dès lors. Ils étaient donc beaucoup plus attachés à Dieynaba qui elle cédait à la moindre de leurs caprices.

Dieynaba les embrassa longuement avant de se relever pour entrer dans le grenier. Elle récupéra ce qu'elle était venue chercher et voulut remonter avant que quelqu'un d'autre ne la voit, croyant que ses deux frères étaient alors partis. Elle prit la direction des escaliers, mais au même moment, ces derniers revinrent sur leurs pas la retenant encore une fois.
La séparation fût très dure et n'eût été leur mère, les deux petits mômes ne l'auraient jamais laissé remonter vers sa chambre.

Anta comme tous les soirs, pour éviter des remontées gastriques, prenait son verre de lait avant de s'endormir. Et en allant à la cuisine, la mère de famille avait rencontré ses deux benjamins aux pieds de leur grande sœur, qui au passage ne lui avait pas adressé la parole depuis belle lurette.
L'image qui s'offrait à ses yeux était des plus émouvantes. Rien qu'à voir Moussa et Ahmed on sentait qu'ils aimaient très fort leur sœur. Et elle le leur rendait d'ailleurs très bien car Dieyna ne manquait jamais de les choyer et de les couvrir de cadeaux de tous genres. Ils étaient traités comme de vrais princes. Mais malgré tout cela, Anta avait un peu peur que tout ceci pousse les enfants à être beaucoup trop dépendants. Cela ne contribuait nullement à leur éducation si ils avaient la possibilité d'avoir tout ce qu'ils voulaient.
Et c'est pourquoi leur interdisait formellement à Dieyna de trop gâter ses petits frères.

-Moussa, Ahmed ! Dans vos chambres et tout de suite. Il est presque minuit et vous vous promenez dans la maison comme si de rien n'était.

Ces derniers ne se le firent pas dire deux fois et s'en allèrent aussitôt rejoindre leur chambre.
Au même moment Anta remarqua Dieyna s'avancer vers les escaliers, une couverture à la main. Sa fille lui manquait énormément malgré qu'elle soit tout près d'elle et dans la même maison. Mais le fait est que cette complicité entre une mère et sa fille avait carrément disparu chez elles.
Et d'ailleurs Dieyna qui la fuyait comme la peste n'arrangeait en rien les choses.

La jeune fille se retourna un instant et regarda sa mère pendant un long moment avant de remonter les escaliers.
A cet instant Anta sentit dans ce regard un sentiment de détresse et de tristesse profonde. Elle avait comme l'impression que sa chère fille lui lançait un regard d'adieu. Mais elle se dit que c'était juste son imagination qui lui jouait des tours.
Et d'ailleurs que faire ? Que dire ? Comment se comporter ? Elle aurait voulu serrer très fort sa fille dans ses bras, la rassurer et lui faire savoir qu'elle n'avait rien à craindre. Mais était -ce vraiment le cas ? 
Anta émit un profond soupir et essuya la larme qui s'était posée au coin de son œil. De toute les façons, tout ce qu'elle faisait et toutes les décisions qu'elle prenait étaient pour le bien de sa fille se rassura t-elle avant de se diriger vers la cuisine.

Dieynaba était arrivée dans sa chambre et avait terminé de ranger toutes ses affaires. Elle en était à la phase finale de son plan, il fallait donc maintenant qu'elle s'en aille. C'était pour la jeune fille une décision très douloureuse pour elle que de devoir quitter sa famille et de laisser derrière elle toute sa vie. Et c'était d'autant plus difficile car la jeune fille le faisait pour un homme dont leur avenir était des plus incertains.

La jeune fille n'avait aucune preuve que sa relation avec Ahmadou serait un succès. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle l'aimait de toutes ses forces et ne pouvait plus s'en passer.
Cet amour était sa principale motivation et avec plein d'espoir, la jeune fille se leva de son lit, prit son téléphone et sa valise et descendit lentement les escaliers. Elle prit le soin de laisser la porte de sa chambre entrebâillée pour éviter de faire du bruit au risque d'alerter quelqu'un, avant de descendre et de s'en aller.