Partie 44

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Le silence s'était installé et Dieyna elle, prostrée, regardait un point invisible, laissant libre cours à ses larmes. N'en avait-elle pas assez reçu de sa dose de déception ? Était-elle seule au monde pour avoir eu la malchance de tomber sur cette vie ? Qu'avait-elle fait de si impardonnable pour mériter tout ce qui s'abattait sur elle? Elle l'ignorait...

- Et je suis désolé mais c'est le même jour où il t'a violée. Pour sans doute assouvir sa vengeance. Pardonnes moi Dieynaba, tout est de ma faute. J'aurais dû être là pour toi quand tu en avais le plus besoin.

Elle le regardait d'un regard absent, aucun son ne sortant de sa bouche quand elle tomba tout d'un coup du siège où elle était assise. Elle voulait en finir avec cette vie de déceptions et de misères. Cette vie où l'individu était prêt à tout pour détruire son prochain. Cette vie ou le désir de vengeance s'était emparé du coeur des gens les poussant à commettre l'irréparable. Elle avait envie de tout abandonner, de mourir pour de bon afin de ne plus vivre cette souffrance.
Toute sa vie elle avait essayé de ressembler à ses parents, surtout à son socle, sa mère, son idole, sa référence. Elle n'avait jamais pensé à faire du mal à qui que ce soit. Jamais elle n'avait rien envié à personne, vivant sa vie dans son coin. Elle n'aurait jamais pu imaginer ne serait-ce qu'un seul instant qu'une personne aurait une pensée visant à la destruction envers elle. Une vie, un parcours semé d'embuches certes, mais elle avait toujours tout pris avec philosophie. Cependant cette fois ci c'en était plus que ce qui était supportable.
Ses yeux étaient embués mais sa réflexion s'orienta vers un artéfact bien particulier,plus qu'un mot à présent, l'amour, cette chose était pourtant ce qui lui avait valu tout ce désastre qu'elle vivait. Ce sentiment noble qu'elle avait si bien animé et entretenu, était la cause de ses plus grands malheurs. Oui amour unidirectionnel, après réflexion, envers Ahmadou, qui s'était retourné pour l'utiliser, se servir d'elle comme d'un objet. À y voir de plus près, ce n'était peut-être pas de l'amour, car le vrai était entretenu par cette silhouette par dessus elle, essayant de la ramener à la raison. Mouhamed, cet ange descendu du ciel, qui avait subi toutes sortes de ''brimades'' venant d'elle ou même à cause d'elle. Cette même personne qui avait toujours cherché à la protéger contre vents et marées, tenant tête à plus d'un. Et pourtant, combien de fois l'avait-elle fait souffrir. Cependant il était toujours là, il était resté de marbre, par ''AMOUR''. Avait-elle donc le droit d'utiliser cette affection profonde, ce sentiment que lui avait vis à vis d'elle ? Devait-elle briser cette chose si sacrée à ses détriments ? Ne pensant qu'à sa propre personne et se faisant avoir par la pire des espèces...
Les hommes étaient source de malheur, de brisement de rêves, de déceptions pour elle, et aussi sa mère pensa t-elle, se rappelant de la lettre...
L'unique qui avait tenu jusque là et ne l'avait jamais rabaissé ni déçu, c'était lui...

- Je suis désolée Mouhamed, pardonnes moi dit-elle en sanglots alors que ce dernier l'aidait à se relever. Peut-être que j'aurai dû t'écouter depuis le début, je n'en faisais qu'à ma tête et maintenant je suis perdue, je...

- Arrêtes de te morfondre comme tu le fais s'il te plaît. Ressaisis toi je t'en supplie. Si je t'ai informé de cela c'était juste pour te faire ouvrir les yeux et que tu saches avec qui tu avais affaire. Mais il ne vaut pas la peine que tu pleures comme tu le fais Dieynaba. Je veux que tu fasses désormais très attention à toi et à ta famille, de mon côté je ferai de mon mieux. Mais essaies également d'aller de l'avant, oublies tout ce qui a pu se passer entre toi et cet homme et passes à autre chose. Quand un pan de ta vie ne te plaît pas, ou que rien que le fait d'y penser te consume, il faut déchirer cette page du livre, de ton livre de la vie. Et c'est ce que je te demande de faire, je suis vraiment désolé pour toi et je compatis, je tiens à ce que tu le saches.

Elle le remercia du regard, ce genre de regard qui exprime toute la gratitude que l'on a envers une personne. Combien de fois avait-il surveillé ses arrières ? Comment de fois l'avait-il prévenu mais qu'elle n'avait rien voulu entendre. En ce moment il aurait dû être en train de jubiler et de fêter sa victoire...Oui victoire car elle Dieynaba avait abandonné Mouha et tout l'amour qu'il lui offrait, pour rejoindre un vaurien...
Elle s'en voulait énormément, le seul regret était que le coup était déjà parti et qu'il n'y avait plus moyen de se racheter. Mais ce dont la jeune fille était désormais sûre c'était que Mouha l'avait toujours aimé depuis le premier jour et qu'il n'avait jamais cessé. Mais hélas, cette personne en or ne la méritait pas...

Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant