Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]

Partie 50

Le fait de consommer de l'alcool devait être une chose à éviter. Et c'était ce genre de comportement même , venant de El Hadj qui justifiait cette interdiction par certaines religions. D'autres par contre interdisaient l'exagération dans sa consommation. Tout simplement parce qu'à une certaine quantité bue, l'alcool nous démarque de notre vraie personnalité, une personne ivre n'est pas en mesure de distinguer telle ou telle personne que cela soit un membre de sa famille ou pas. Et cela pouvait engendrer beaucoup de choses, la preuve El Hadj Rassoul venait de confondre sa propre fille à Raky. Pour cause, l'influence de cette liqueur. L'autre problème c'était que cette dernière pouvait également causer beaucoup de maladies au niveau de l'organisme de l'être humain, dégradant petit à petit ses cellules. Et d'ailleurs, bon nombre de pays l'interdisaient formellement.

Après le fameux incident, Dieyna n'avait plus remis les pieds chez elle. Compréhensible car elle ne se sentait plus en sécurité dans sa propre maison. Et comme l'on pouvait s'y attendre, le lendemain matin elle avait fait appel à Mouha pour lui demander son aide. Ce dernier l'avait accueilli à bras ouverts car il était tout seul chez lui. Mais cet hébergement, et la jeune fille le savait, était temporaire car c'était juste en attendant que Coumba revienne de son voyage.

Cela devait être la énième fois que Mouhamed entrait dans la chambre d'amis, qu'il avait donné à Dieyna pour l'occasion. Il s'efforçait de la calmer et de la ramener à la raison et surtout parce qu'elle ne voulait rien avaler. Patient qu'il était, le jeune homme revenait à chaque fois la voir, mais en plus de cela il tenait à savoir ce qui s'était passé. Depuis son arrivée dans la demeure des Fall, la jeune fille restait dans sa chambre enfermée dans son mutisme. Et depuis elle ne pouvait arrêter de pleurer à chaque fois qu'il la voyait. Le jour même où elle l'avait appelé, tôt le matin, elle lui avait dit qu'elle avait besoin qu'il l'aide à trouver quelque part où être pour quelques jours. Et donc Mouhamed lui avait offert son hospitalité.

- J'ai besoin que tu me parles Dieynaba Aïcha Kane. Je t'ai ouvert ma porte quand bien même tu n'as rien voulu me dire. Et je pense que je mérite rien que pour cela et par respect, que tu éclaires ma lanterne. Ça c'est la première chose, et la deuxième c'est que tu ne peux pas vivre ici indéfiniment. Et d'ailleurs cela pourrait être vu comme un concubinage, tu connais notre société et sa manière de penser mieux que moi. Il va falloir tôt ou tard que tu rentres chez toi et que...

A l'entente de ces propos, la jeune fille avait sursauté et réagi agressivement. Elle essayait tant bien que mal d'oublier, d'effacer cette partie de sa mémoire mais Mouhamed voulait apparemment l'en empêcher. Et encore la jeune fille ne voulait pas parler de El Hadj en mal. Elle voulait simplement garder son secret enfoui dans son coeur mais visiblement cela s'avérait être une tâche difficile sinon impossible car Mouhamed insistait chaque jour un peu plus.

- Je ne retournerai jamais dans cette maison Mouha si c'est ce que tu veux savoir l'interrompit-elle. Quitte à vivre dans la rue mais je n'y retournerai plus

- De quoi tu parles, mais non tu ne vivras pas dans la rue !! Mais pourquoi ce refus catégorique Dieyna, pourquoi le rejet de ta demeure et de tes proches ? Tu penses que tes frères et ton père seraient ravis d'entendre ça ?

- Ne prononce plus ce mot devant moi sinon je ne répondrai plus de moi même. Je n'ai plus de père, le mien est mort et enterré...

- Pour une dernière fois Dieynaba Aïcha Kane j'ai besoin de savoir ce qui se passe ! Tu vas me rendre dingue...Essaies de parler et si tu as un problème dis le moi, ensemble nous essayerons d'y remédier en trouvant une solution.

Il vit que la jeune fille avait ramené ses jambes au niveau de sa poitrine, le regard lointain, et que soudain les larmes avaient commencé à couler sur son visage.