Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]

Partie 30

Mouhamed venait de raccrocher d'avec Dieyna tentant tant bien que mal de cerner ce qu'il ressentait au fond de sa voix. Ce dont il était sûr c'était que la personne avec qui il avait discuté tout à l'heure était loin d'être sa Dieyna, la Dieyna qui était pleine de vie, celle qui croquait la vie à pleines dents. Celle dont le slogan était de vivre l'instant présent et de ne pas se soucier du futur, non elle avait bien changé cette fois ci. Elle était devenue différente et il l'avait remarqué rien qu'en l'entendant parler, puis elle lui avait dit que sa voix était fatiguée à cause d'un rhume qu'elle avait attrapé. Mais Mouhamed n'était pas dupe et savait pertinemment qu'il y avait quelque chose derrière ce changement subit. L'amour que le jeune homme éprouvait pour Dieynaba avait une telle force au point qu'il pouvait rien qu'en entendant le son de sa voix, être en mesure de savoir qu'elle n'était pas dans son assiette. Mais désormais elle était devenue plus que distante, ce qui était très dur pour lui. Peut-être était-ce un homme après tout pensa t-il, quelqu'un qui pourrait occuper une place dans son cœur, chose qu'il n'était malheureusement pas parvenu à obtenir.

Ils avaient convenu de se rencontrer le lendemain soir, et d'ailleurs il allait en profiter pour voir ce qui n'allait pas chez elle. Le jeune homme allait enfin pouvoir mettre fin à cette relation qui n'était pas bien vue par certaines personnes. Il ne voulait en aucun cas que quelque chose arrive à Dieyna par sa faute, il l'aimait tellement qu'il ne pourrait le supporter.

Mouha reposa son téléphone sur le chevet de son lit quand au même moment quelqu'un frappa à la porte de sa chambre. Le jeune homme avait une chambre sobrement décorée avec juste le minimum. Malgré tout elle était très spacieuse avec son coin pour apprendre ses cours et réviser, et un petit salon qu'il avait aménagé avec deux fauteuils et son écran téléviseur. Ce minuscule salon était très pratique quand il voulait regarder ses matchs et que sa mère voulait regarder ses propres programmes dans le grand salon. Le seul avantage de regarder dans le grand salon  était que la télévision principale de la maison était beaucoup plus grande que la sienne, mais comme on dit quand on n'a pas ce que l'on veut il faut se contenter de ce que l'on a.

Son jumeau fit irruption dans sa chambre avec une mine quelque peu bizarre, en effet il avait le sourire jusqu'au oreilles. Non pas que cela ne l'enchantait pas mais il aurait bien aimé connaitre l'origine de ce sourire, ce qu'il ne tarda pas à lui demander.

-Dis moi Babs, que me vaut tout ce sourire ?

-Oh pousse toi pour me faire un peu de place d'abord dit-il en plongeant sur le lit

-Non mais ne te gêne surtout pas mon très cher dit Mouhamed sur un ton sarcastique

Depuis l'incident de son agression, Mouhamed et son jumeau n'avaient pas beaucoup parlé. Et c'était en grande partie de sa faute car il évitait tout le monde dans la maison, pensant qu'ils voulaient tous savoir ce qui s'était passé ce jour où il était revenu le visage en sang, souvenir qu'il avait décidé d'enterrer depuis belle lurette. Heureusement, Babs semblait le comprendre et n'en parlait jamais, chose pour laquelle il lui était plus que reconnaissant. Mais ce n'était malheureusement pas le cas de sa chère mère Coumba, qui tentait tout le temps de ramener le sujet sur la table. Cela était certes compréhensible car son instinct protecteur de mère prenait le dessus. Mais était ce trop demander que de ne plus entendre de questions concernant le pire jour de sa vie ?

-Tu vas peut-être jamais me croire mais j'ai rencontré quelqu'un, Mouha !! dit Babacar faisant en même temps sortir son frère jumeau de ses profondes pensées.

Pause et silence total !! Le jeune homme avait cru ne pas avoir bien entendu les dernières paroles de son frère. Il devait sans doute être en train de blaguer se rassura t-il. Après tout Babacar était réputé pour n'avoir aucune relation stable. En vrai Dom Juan, il se disait ne pas être capable d'aimer une seule femme alors qu'une planète entière était à ses pieds. Selon lui les filles c'était le coup d'un soir et puis basta, on oubliait tout et on repassait à autre chose. Il avait d'ailleurs l'habitude de dire à Mouhamed que selon lui la vie d'un homme digne de ce nom était inachevée si il n'avait pas pris la peine de découvrir toutes les belles femmes de ce monde, chacune avec sa particularité et ses secrets.