Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]

Partie 53: Traîtrise

- Tu veux la guerre ? Tu l'auras car je te la déclare officiellement

Telles étaient les dernières paroles de son ancienne amie avant de sortir du bistrot plus que furieuse. Cela sonnait comme des menaces mais en réalité, n'ébranlait point Dieynaba. Elle en avait tellement vu que ceci ne l'avait même pas secoué. Depuis quelques temps la jeune fille en était arrivée à un stade où rien ni personne ne pouvait l'atteindre par des mots ou des actes. A force d'en voir de toutes les couleurs, c'était ce qui arrivait. S'il y avait bien une chose qu'elle avait appris par cœur désormais, c'était de ne plus jamais se fier à ce que les gens lui montraient, et ainsi réussissait-elle à ne plus être victime d'une quelconque déception. Avec le temps, les problèmes qu'elle rencontrait lui avait permis de mûrir beaucoup plus.
Cependant elle n'avait plus la tête à discuter d'appartements avec son courtier. Heureusement que celui ci semblait l'avoir compris car elle venait de recevoir son message s'excusant de ne pas pouvoir venir. La jeune fille déposa un pourboire à sa table, quand bien même elle n'avait pas touché à ce qui lui était apporté, et sortit du café, direction son appartement temporaire. Temporaire car elle l'avait choisi à la hâte pour sortir de chez Mouhamed. Il n'y avait aucun problème relatif à l'insécurité des environs ou alors à  la promiscuité des lieux mais l'insalubrité qui y régnait l'avait étonné au plus haut point, surtout à Dakar ! Bien entendu Mouhamed avait insisté pour lui payer le loyer à chaque fin du mois et puisqu'elle avait refusé, il lui avait proposé de le faire jusqu'à ce qu'elle obtienne un boulot. Chose qu'elle avait accepté, d'ailleurs elle n'avait pas trop le choix.
Et même pour se nourrir, c'est elle qui le gérait assez difficilement or il ne lui restait plus que quelques économies.

Après cette rude journée, la jeune fille s'était allongée sur son lit, fixant le plafond craquelé et à la peinture douteuse par rapport au nombre d'années qu'elle avait vécu. Sa vie s'était désormais résumée à cela, triste ironie. Raison pour laquelle il ne fallait jamais dire jamais car à tout moment on pouvait se retrouver dans une situation innatendue et incontrôlable.
Il faisait environ treize heures et n'ayant rien à faire elle décida de se pencher à nouveau sur ses lettres. Elle avait besoin d'en savoir plus sur ce que le passé de sa famille renfermait comme secrets. Et qui sait? Peut-être que cela lui permettrait de comprendre un peu son présent assez compliqué...

<< Ce n'est que lorsqu'on referma la portière de l'ambulance que El Hadj retrouva un peu ses esprits. Il les suivit donc, l'ambulance devant, et lui derrière avec sa voiture. Il s'en voulait tellement d'avoir oublié le rendez-vous de Anta chez son médecin. Peut-être que si il était revenu la prendre à l'hôpital malgré son entêtement et son refus, rien de tout cela ne serait arrivé. Tout était de sa faute car il n'avait pas su être ferme quand il le fallait. Mais la question à se poser c'est peut-on s'opposer au destin ? Peut-on contrer la décision divine ? Et ceci en était une car l'omniscient en avait décidé ainsi.
Heureusement que ces enfants qui sans doute accompagnaient leur père n'avaient rien, mais qu'en était-il de sa Anta? Et le bébé dans tout cela ... ?
Tant de questions auxquelles il ne demandait qu'une seule chose, qu'on éclaire sa lanterne.

Mais pour cela il avait fallu attendre des heures durant, l'heure de la délivrance. Délivrance qui allait peut-être marquer la fin de ses rêves...
Le médecin avait fait appel à '' l'époux de la dame '' pour s'entretenir avec lui.

- Votre épouse a perdu beaucoup de sang durant cet accident mais nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour l'aider. Avec son état nous l'avons vite admise en soins intensifs.
Il y a avait des poches de sang correspondant à son groupe sanguin donc cela s'est fait assez vite. Cependant vous allez d'abord devoir me remplir cette paperasse avant que l'on entre dans le vif du sujet