Ma vie avant et après toi [ TERMINÉ ]

Partie 39

Le drap où était allongée la jeune fille était tâché de sang. A vrai dire elle n'en revenait toujours pas de ce qui venait de se passer. Qu'est ce qui expliquait ce comportement bizarre de Ahmadou ? Parce qu'elle avait appris à le connaître au fil du temps et savait donc ce dont il était capable ou non. Ce qu'elle avait vu hier dans ses yeux était différent, différent de ces yeux pétillants d'amour qui la regardaient d'habitude quand ils étaient ensemble. Ahmadou n'était pas de ces hommes qui faisaient du mal à une femme. Et d'ailleurs à un instant donné de son sale acte, il s'était figé, peut être car ayant remarqué la gravité de la situation, et puis il s'était enfui. Il y avait forcément une explication à tout cela se dit-elle.

Mais et si aucune raison ne justifiait ce qu'il lui avait fait ? Les larmes recommençaient à couler le long de ses yeux. Non non et non,elle était persuadée que Ahmadou, le Ahmadou qu'elle connaissait n'était pas un monstre. Elle se promit donc de découvrir la deuxième face cachée de l'histoire, peut être était ce une explication à ce qu'il avait fait.

Elle arriva à se lever péniblement et alla prendre une douche. Il le fallait, il fallait qu'elle enlève toute cette souillure de son corps. En laissant l'eau couler sur son corps, elle n'avait qu'une seule impression, avoir été battue à mort. Tout lui faisait mal, en l'occurrence ses reins, jamais douleur n'avait été aussi atroce.
Un flash de ce qui venait de se passer dans la pièce d'à côté la fit fondre en larmes sous la douche, mélangeant ainsi ses larmes à l'eau de la chasse.

Comment Ahmadou, l'une des personnes en qui elle avait le plus confiance avait pu lui faire pareille chose ? Comment cet homme qu'elle aimait et chérissait de par ses principes et valeurs avait-il osé dépasser ce cap avec elle ? Et le pire, sans son consentement.

Une envie soudaine de vengeance mêlée à de la peur, prit la jeune fille. Cet homme venait de bousiller à jamais son avenir et lui rendre la monnaie de sa pièce était une option à envisager. Mais était ce vraiment elle ? Était ce les valeurs que sa défunte mère et son cher père lui avaient inculqué ?

Certaines femmes devenaient parfois de véritables monstres, tout ce qu'elles ne souhaitaient pas devenir, à cause d'un homme. Cette personne qui réduisait leur existence au néant. Elles se disaient donc ne plus rien avoir à perdre puisque cette sus personne leur avait déjà tout pris. Et c'est ce qui rendaient certaines femmes mauvaises. En effet elles l'étaient non pas parce que c'était quelque chose de normal, mais elles le devenaient à cause d'une société coupable de tous leurs maux. De quel droit cet individu mal intentionné se permettait-il de venir assouvir son désir de '' mâle en chaleur '' auprès d'elle ?
Les femmes n'étaient pas des torchons ou encore n'importe quel type d'objets pour qu'on y puisa ce qu'on voulait avant de les jeter et de les abandonner. Pourquoi vouloir alors les réduire à ce stade d'objets sexuels ? Pourquoi vouloir les maltraiter de la sorte ? Car oui le viol était l'une des maltraitances faites aux femmes, qui ne pouvant pas se défendre sous la menace de leur bourreau muni d'un couteau, se contentaient de se laisser faire malgré elles.

Après être sortie des toilettes, Dieynaba pensa à envoyer un message à son père pour lui dire de ne pas l'attendre pour dîner. Elle ne voulait surtout pas l'inquiéter car ce problème, elle en faisait une affaire personnelle. Dieynaba se leva du lit, toujours avec les jambes en coton et opta de changer les draps.

Après avoir remis la chambre '' en l'état '' et avoir ramassé, non sans douleur, les débris de verre qui s'étaient éparpillés par terre, elle décida d'appeler la première personne qui lui vint en tête. Et puis après tout elle n'avait pas le choix, c'était d'ailleurs tout ce qu'elle pouvait se dire pour se convaincre. Elle était certes prise de remords avec tout ce qu'il y avait eu à se passer mais elle prit son courage à deux mains et s'empara du téléphone.