RETROUVAILLES

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Je rentrai chez moi heureuse et satisfaite et j'appelai directement Asim.

— Hey Sara ! Comment tu vas ?

— Ne m'appelle plus comme ça s'il te plait, je te l'ai déjà dit !

Il avait décidé que pour lui, je resterais toujours Sara Parker, la fille qu'il avait rencontrée le premier jour au MIT.

— Je me fiche carrément de ce que tu veux ! Alors qu'est-ce que tu as décidé de faire ? J'espère que je ne serai pas complice d'un meurtre ou plutôt de plusieurs !

— N'importe quoi ! Je ne suis pas une meurtrière, je veux juste ruiner leurs vies, c'est tout. Tu ne comprends pas, je t'ai déjà dit que j'avais besoin de ça pour continuer ma vie !

— Tu n'as pas besoin de ça Sara ! Ta réaction est disproportionnée, tu te rends compte ? T'as carrément changé de visage pour ça, on se croirait dans un film ! Tu n'as pas besoin de ça, tu es brillante, belle, même si je te préférais avant, tu as traversé toutes ces épreuves seule, et maintenant tu veux tout risquer, pour quoi au final ? Ta mère ne veut plus entendre parler de toi et ton père est mort, alors pourquoi ?

Je n'étais pas du genre émotive.

J'étais plutôt le genre de fille qui gardait son masque même si son cœur était brisé, ou qu'elle était en colère, nerveuse ou triste. Mais les paroles d'Asim me touchèrent en plein cœur et me firent mal. Pourtant c'était la vérité, mais c'était toujours difficile de l'entendre. J'aurais pu continuer ma vie, mais j'étais obsédée par la vengeance depuis cette nuit-là.

— Sara, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire...

Je raccrochai sans attendre la suite, pour ne pas qu'il m'entende pleurer.

Asim était mon meilleur ami. Je l'avais rencontré le premier jour sur le campus Baker House de MIT. Nous avions tout de suite été sur la même longueur d'onde. Il était originaire d'Inde et comme moi avait obtenu une bourse d'étude complète. Il était parti de rien, placé en famille d'accueil à 11ans, il avait travaillé d'arrache-pied pour obtenir sa bourse, étant donné qu'à sa majorité il se retrouverait sans rien.

Je pleurais comme une idiote, à cause d'une vérité que je connaissais pourtant, et je m'endormis en repensant à la descente aux enfers de ma famille depuis ce 21 avril 2001.

Le lendemain, je me réveillai avec difficulté et tentai tant bien que mal de camoufler les marques de ma mauvaise nuit habituelle. Je savais que je devais confirmer ma présence à Alexander au gala annuel, je savais aussi que je reverrais Eric Pender, mais surtout que tous les autres seraient présents au gala, du moins je l'espérais. Si mes informations étaient bonnes, ils seraient tous présents sauf Callie Vasquez qui avait disparu depuis trois années. Je me ressaisis donc et arrivai au bureau avec une boîte de donuts.

— Tiens bonjour Cassandra ! Oh, tu as apporté des donuts, comme c'est gentil ! dit Josie.

Elle avait des beignets, mais je lui proposais quand même et elle en prit un au beurre de cacahuète.

— Merci, tout le monde sait que je suis gourmande ici, alors ne m'habitue pas trop à toutes ces cochonneries !

— Ne t'inquiètes pas Josie, on a qu'une seule vie, profitons-en !

Tout le monde était arrivé, et je n'étais pas la seule à avoir pensé à apporter des donuts et autres beignets.

— Salut, Cassandra ! me lança Cameron.

Nous étions sept dans notre open space. Cameron et Marc, qui devaient avoir quarante ans. Isabelle qui était la seule autre femme avec moi, c'était une blonde platine au look extravagant. Isaac et Jamal, les jumeaux et Tao, qui devait avoir tout juste vingt-deux ans et qui n'était pas très loquace.

Action ou VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant