ÉTAPE 3: NE JAMAIS RIEN PRENDRE POUR ACQUIS, JAMAIS.

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Je sentais un regard sur moi, mais je gardais les yeux fermés, analysant mon état d'esprit.

Colère. J'avais commis une grave erreur, et je l'avais fait en connaissance de cause. J'ouvris les yeux et Alexander était là, il me regardait un petit sourire aux lèvres, habillé, il devait être debout depuis un moment.

— Bonjour, Cassie.

Je me forçais à peine à sourire, il était presque irrésistible.

— Tu me regardes comme ça depuis longtemps ?

— J'aurais pu passer la journée à te regarder...

Je ne répondis pas et regardai l'heure, neuf heures, nous devions aller chez ses parents. Il se leva et déposa un plateau sur lequel il y avait un café, une salade de fruits, des œufs, du bacon, un verre de jus d'orange et du pain grillé. J'étais choquée, c'était la première fois que quelqu'un m'apportait un petit déjeuner au lit.

— Merci, il fallait pas...

— Je voulais te faire plaisir, répondit-il avec un sourire.

— On est pas censés aller chez tes parents, je pourrai rien avaler après tout ça.

— T'inquiète pas, tu pourras picorer comme ma mère, elle se sentira moins seule, rit-il.

C'était trop normal et ça n'allait pas. Je ne devais pas me sentir si à l'aise avec lui, si bien, comme si nous étions un couple et surtout comme si ce n'était pas le garçon qui m'avait laissé souffrir quinze ans plus tôt.

— Est-ce que ça va ?

Mon visage devait avoir changé, je bus une gorgée de café avant de me lever sans lui répondre.

— Cassie ? Parle-moi s'il te plait.

— Tout va bien, je vais prendre une douche.

Je m'enfermai dans la salle de bain, en essayant de me remettre les idées en place. Alexander avait été un mauvais choix, je le savais maintenant. J'aurais dû viser une relation avec Eric Pender, je n'aurai eu aucun doute, aucun sentiment, rien. Je serais restée fixée sur mon objectif.

Avec Alex, c'était le contraire, je tombais dans mon propre piège et je savais que plus le temps passerait, plus ce serait difficile. Je sortis de la douche et Alexander était dans le salon sur son téléphone. Je me préparai tranquillement, une robe blanche décontractée, une paire de chaussures compensées et un maquillage léger. La douche m'avait fait du bien, mais je devais rester naturelle et trouver une excuse pour mon attitude.

— Je suis prête, on peut y aller.

— Assied-toi, Cassandra, on a encore un peu de temps.

Voilà qu'il prenait le dessus chez moi, je me ressaisis rapidement et m'installai à ses côtés.

— Est-ce que tu regrettes ? me demanda-t-il.

Je le regardai et il était stressé et appréhendait ma réponse. La meilleure carte à jouer avec lui était celle de la femme fragile et qui n'avait pas confiance en elle, il s'ouvrirait beaucoup plus et il chercherait à me rassurer, ce qui nous rapprocherait encore plus.

— Non, je ne regrette pas, c'est juste un peu rapide pour moi. Je me suis laissée aller, c'est si simple avec toi, mais j'ai l'habitude de prendre mon temps.

Il sourit légèrement, ma réponse lui convenait et c'était tant mieux.

— Cassandra, je ne veux pas te presser loin de là. Tu me plais tu le sais, et je te laisserai tout le temps qu'il faut pour que tu sois à l'aise, rien ne presse. Ça te va comme ça ?

Action ou VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant