LE DÉBUT DE LA FIN, PARTIE 2

26.3K 2.3K 510
                                    

J'avais passé des heures à rouler sans but précis lorsque je passai le panneau Dallas. J'avais besoin d'un moment seule, loin d'Austin, de ma mère et des autres, loin de Cassandra Morgan, j'avais besoin de me retrouver, juste un instant.

Mon cerveau était en ébullition, je sentais que je pouvais exploser à tout moment, et si ça devait arriver, mieux valait que je sois seule et loin d'Austin. Je m'arrêtai devant un bar et espérai que l'affaire Grayson n'avait pas été jusqu'ici, bien que le père d'Alex soit célèbre et possède des dizaines de bâtiments dans tout le Texas. J'avais éteint mon téléphone, je ne savais donc pas s'il s'était passé autre chose depuis. Je m'installai dans un coin tranquille, le restaurant était presque vide vu l'heure tardive, et regardai distraitement la carte en essayant de ne pas penser à tout ce que mon retour au Texas avait engendré.

— Qu'est-ce que je vous sers ?

— Des nachos et une margarita s'il vous plait.

La serveuse s'en alla en marmonnant et revint quelques minutes plus tard avec un pichet de margarita qu'elle posa brutalement sur la table. Je ne prêtai pas attention à son geste et me servis un verre lorsqu'un homme vint s'installer en face de moi.

— Si j'étais toi, je ne boirais pas ça, me dit-il.

C'était un latino de la trentaine, les bras couverts de tatouages et les cheveux aussi noirs que son regard.

— Esperanza n'aime pas son propriétaire et, étant donné que tu fréquentes son fils, elle ne t'aime pas et elle a dû cracher dans ton cocktail !

Il fallait que le premier fast food sur lequel je tombais appartienne à Alan Grayson, j'avais vraiment la poisse ! Je reposai le verre que je comptais boire et regardai l'homme en face de moi.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Rien du tout, je me demande juste comment une fille comme toi peut être avec un type comme Grayson. Son père est la pire pourriture de son espèce, et vu ta gueule, son fils n'est pas mieux ! T'as pas l'air d'être du même monde qu'eux pourtant...

Je ne répondis pas et me levai pour sortir du restaurant. J'étais épuisée, la dernière chose que je voulais, c'était écouter quelqu'un qui pensait savoir de quoi il parlait parce qu'il écouter des informations que j'avais décidé de partager.

— Excuse-moi, je ne voulais pas être indiscret.

Je me levai pour sortir, j'irai manger un morceau ailleurs. Lorsque je sortis du fast food, je me rendis compte que ma voiture n'était plus là, c'était la seule voiture garée sur le parking et maintenant il n'y avait plus rien. Je remarquai seulement maintenant les junkies qui squattaient un peu plus loin, le coin presque désert de la ville, je n'avais même pas fait attention à l'environnement lorsque je m'étais arrêtée ici et maintenant ma voiture avait été volée.

Je retournai à l'intérieur machinalement et me dirigeai vers le bar.

— Est-ce que je peux utiliser votre téléphone s'il vous plait ?

La serveuse, Esperanza, me regarda de haut en bas, ne prit même pas la peine de me répondre et retourna servir le seul autre client. Bien évidemment j'avais laissé mon téléphone dans ma voiture. Je ne savais pas si c'était la fatigue, ou alors si c'était juste la goutte de trop après la journée que je venais de passer, mais je m'étais mise à pleurer.

Je n'en pouvais plus pour aujourd'hui. J'aurais voulu ne jamais être revenue au Texas, le jeu n'en valait peut-être pas la chandelle, si Eric payait ça devrait suffire non ? C'était lui le vrai coupable, lui qui m'avait violé.

— Est-ce que tu veux que je te dépose quelque part ?

Je me retournai et l'homme qui s'était installé à ma table se tenait face à moi.

Action ou VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant