Action ou Vérité

MOMENT DE DOUTE

Je n'avais pas dormi de la nuit, vers trois heures du matin je fus prise d'un fou rire en pensant à l'histoire de Callie et Alex. Comment avait-elle pu lui pardonner une chose pareille ? Il l'avait battu et violemment apparemment, mais sous prétexte qu'il était ivre et drogué elle lui pardonnait ? Cet acte était une preuve d'amour incontestable, un amour malsain, un amour pour lequel elle serait capable de tout, même s'il n'était pas réciproque.

L'alcool et la drogue n'excusaient rien du tout ! Surtout que des milliers de femmes tentaient d'échapper à ces sales lâches qui les battaient régulièrement tous les jours, elle se contentait de pardonner aussi facilement.

Je ne savais pas contre qui j'étais le plus en colère, mais je l'étais.

Je n'avais eu aucune réponse après la menace envoyée aux Pender et Johnson, et ça ne présageait pas forcément quelque chose de bon. Ils étaient surement en train de se concerter, ou autre, ils allaient forcément répondre. Clara Rossi devait être dans de sales draps, mais le groupe Kenett passerait certainement l'information sous silence, ne voulant pas compromettre l'image de leur entreprise et surtout quelques semaines avant leur présentation.

Mon épaule m'avait fait souffrir toute la nuit, je ne voulais pas prendre les antalgiques et la douleur s'intensifiait par moment. Je reçus un message d'Alex :

« Ma mère veut absolument organiser un dîner demain soir, tu m'accompagnes ? Besoin de toi... »

Sa mère allait mieux, papa Grayson ne vivait plus chez eux en ce moment et les Clarke seraient surement absents, mais ça me donnerait l'occasion de prendre la température. Je ne répondis pas à son message attendant de le voir au bureau pour lui confirmer étant donné que je ne savais pas trop comment réagir en le voyant. Comme il l'avait si bien mentionné hier soir, il ne savait jamais comment se comporter avec moi et il était temps que je fasse des efforts, que je lui montre que je prenais au sérieux notre histoire, en somme que je fasse preuve de maturité. Son comportement passé me dégoutait, mais il fallait que je mette ce sentiment de côté, pour plus tard.

J'avais décidé d'apporter un café et des donuts à Tao pour m'excuser, j'étais persuadée que, comme moi, il n'était pas celui qu'il prétendait être. Son regard était complètement différent lorsqu'il avait parlé d'Alex, mais je ne voulais pas que l'ambiance de travail change et j'appréciais mes collègues.

J'avais également pris un petit déjeuner pour Alex et arrivai au bureau en faisant abstraction de ma douleur à l'épaule et en plaquant un sourire sur mon visage.

— Bonjour Cassie, comment va ton épaule ? me demanda Josie

— Ça va, merci Josie. Comment vont les enfants ?

— Oh, ils vont très bien, parfois j'aimerais juste avoir la soirée pour mon Jackie et moi, mais bon je les aime de tout mon cœur.

Je lui souris sincèrement, me dirigeai vers le bureau d'Alex et frappai à la porte doucement.

— Entrez !

— Bonjour, Alex, dis-je en ouvrant la porte.

— Mlle Morgan, je ne m'attendais pas à vous voir, lança-t-il sèchement.

Apparemment, il avait décidé d'arrêter de faire des efforts, malgré les propos qu'il avait tenus hier, il avait dû se rendre compte qu'il en faisait peut-être trop, ou alors il me testait. Je décidai de ne pas tenir compte de son vouvoiement et de son Mlle Morgan.

— Je t'ai apporté un petit déjeuner, je le dépose et je te laisse travailler.

— Très bien, merci.