Chapitre 2 - Partie II

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Shane


— Donc, je récapitule pour être sûr d'avoir bien compris. Vous... Vous deux là. Vous êtes non seulement allés vous balader chez ces petits dealers de merde, sans savoir qu'ils étaient de mèche avec le FBI, mais en plus... Vous avez laissé la came en plan pour vous enfuir comme des gonzesses avec la moitié des flics de New York au cul, en plein après-midi et en plein centre-ville. C'est bien ça ? Je me suis pas trompé ?

Assis sur le canapé qui trône au fond d'un des hangars désaffectés du port de New York, Robin tente tant bien que mal de contenir sa fureur. Desmond tremble comme une feuille à quelques centimètres de moi. Finalement, face au chef de notre bande, il n'en mène pas large. Je me contente de fixer mes pieds, un sourire en coin. Robin soupire sèchement avant de se lever puis de s'avancer lentement vers nous, la démarche nonchalante comme à son habitude.

— Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous ?

Je pince les lèvres ; la détresse de mon acolyte me fait littéralement mourir de rire. Finn, un des nombreux hommes de main de Robin, se tient toujours derrière nous et n'arrange en rien son niveau d'anxiété. Soudain, Robin sort un morceau de papier de sa poche et désigne Desmond du doigt.

— Bon toi. Bonne nouvelle ! Je te laisse une chance de te rattraper ! Tu vas te rendre dans ce restaurant et récupérer ma valise.

Il écarquille les yeux. Robin s'approche de lui et passe un bras autour de ses épaules, tout en poursuivant sur un ton particulièrement acerbe.

— Je préfère te prévenir que je n'ai aucune envie que cette mallette finisse dans les mains des agents du FBI. Donc, je suis sûr que tu sauras faire tout ce qu'il faudra si jamais ces chers cuistots opposent une petite résistance. Montre-moi que t'es pas un lâche complètement inutile dont il faudrait que je me débarrasse. Compris ?

Mon compagnon lève lentement ses yeux paniqués vers Robin, qui le toise maintenant de ses grands iris bleu océan avec une profonde lassitude.

— Desmond... Tu sais quoi ? Casse-toi. Je ne supporte plus de voir ta tête de chien battu.

Ce dernier balaie du regard tout autour de lui, cherchant désespérément une répartie qui contenterait son patron. Robin soupire tout en sortant un paquet de cigarettes de sa poche, puis repose ses iris de glace sur Desmond. Il reprend ensuite avec une once de condescendance dans la voix.

— Qu'est-ce que t'as pas compris dans ma phrase ? Ça aussi, c'est trop compliqué pour toi ? Tu veux que je te fasse la version plus expéditive ?

Mon voisin se met de nouveau à trembler et commence à bredouiller une réponse.

— Casse-toi Desmond ou je t'explose la tête !!

Le hurlement de Robin résonne longtemps entre les cloisons d'acier du hangar. Je reste immobile. Mon compagnon sursaute, avant de s'excuser maladroitement et de se sauver en courant vers la sortie. C'est quand le bruit du claquement de la porte se fait entendre que Robin daigne enfin m'adresser la parole.

— Je sais vraiment pas où tu me l'as trouvé celui-là. Mais la prochaine fois que tu me ramèneras une recrue, t'auras intérêt à mieux la former.

J'explose, mon rire se répond en écho. Je relève la tête vers Robin qui me tourne alors négligemment le dos pour revenir vers son canapé, dans lequel il se laisse tomber. Finn me regarde d'un air complètement ahuri, cherchant en vain une quelconque explication à cette situation rocambolesque. J'avance vers le fond du hangar et m'assois sur le tas de pneus empilés, à proximité du trône de Robin.

Le Dernier Vol des Oiseaux de Sang | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant