Note | Jaebum

2.8

Je venais de m'asseoir sur un banc dans le parc du centre ville, tenant toujours fermement ce bout de papier dans ma main droite.

Il devait être dans les environs de 19h et je n'avais toujours aucun endroit où dormir.
Peut être aurais-je dû rentrer chez ma famille ?
Dans toute les cas, il était bien trop tard pour aujourd'hui.

Je me repenchai finalement sur ce que je possédais toujours entre mes doigts, dépliant ainsi cette note que l'inconnue m'avait donné.

"Rendez vous demain à 17h devant l'Université."

Je ne fus pas très rassurée en voyant ce message bien perturbant.
Pourquoi irais je réellement à cette rencontre ? Rien que le fait de ne pas avoir vu le visage de la personne qui avait rédigé ce message ne me rassurait pas du tout.

Je glissai le papier dans la poche de mon pull puis posai mes pieds sur le banc pour m'allonger.

La lune éclairait de plus en plus le monde autour de moi et les points lumineux commençaient à apparaître un peu partout dans le ciel bleu foncé.

J'ai toujours aimé regarder le ciel, à la quête d'une petite étoile filante qui pourrait réaliser ainsi un de mes vœux les plus chers.
J'aimais penser comme une enfant. Peut être était ce parce que je n'avais pas pu l'être durant ma petite enfance elle même ?
Préférer sa fille aînée plutôt que la seconde était très souvent une grande particularité des parents tels que les miens.
J'avais beau faire tout mon possible pour que l'on me remarque, jamais rien n'avait fini comme je le souhaitais.

Mais, je ne jalousais pas ma sœur.
Je ne la jalousais jamais... quand elle était encore là.

Alors que je divaguais, complètement dans mes pensées, mes yeux s'étaient fermés.
Je sentais bien que le poids de la fatigue m'emportait un peu plus chaque minute que je passais dans le froid de la nuit.
Je percevais encore la légère lueur du lampadaire au dessus de moi.

Les secondes passaient.
Le banc secoua doucement. Je sentis comme quelque chose recouvrir mon corps, le tenant alors au chaud.
Ma tête n'était plus posée sur le bois dur du banc.
J'étais bien. Trop bien.