Josh vs Peeta

CHAPITRE 38.

J'arrête de regarder ma montre au bout d'une heure et demie à poireauter sur cette chaise inconfortable. Je ne cesse de taper sur le bout de mes doigts sur mon téléphone à me demander si je devrais ou non l'appeler. Je brûle d'envie d'appeler Peeta, d'entendre sa voix, de faire part de mes craintes de mes doutes mais je sais que ce serait des plus hypocrites de ma part alors je finis par ranger mon téléphone dans ma poche, son poids se faisant cruellement sentir. Je sais que je suis une horrible personne de vouloir faire ça, mais que voulez-vous, je ne suis pas connue pour être la plus altruiste des filles sur cette terre. Et puis aussi, je note que Josh ne m'a pas appelé pour me prévenir de son retard et ça m'énerve un peu-beaucoup.

Des gens vont et viennent, certains me jettent des regards, d'autres m'ignorent complètement, je commence à avoir un besoin indicible de me dégourdir les jambes. J'essaie de repérer la fameuse assistante mais je ne la vois nulle part. Je finis par me lever et commence à faire les cent pas devant ma chaise, en m'étirant afin de détendre mes muscles qui se sont alourdis sur la chaise. Au bout de cinq minutes, je n'en peux plus, personne ne daigne s'intéresser à moi, je ne sers à rien ici, je remets donc ma besace sur mon épaule en passant ma veste dans la lanière et me mets en quête de mon acteur/petit-ami. J'essaie d'éviter les nombreux câbles traînant sur le sol et les différents projecteurs disséminés çà et là. Je quitte le plateau principal et me retrouve dans un long couloir qui abrite plusieurs portes. Là encore, je croise de nombreuses personnes me coulants des regards étonnés. Toutes ont cet air hautain et arrogant que portait déjà l'assistante-courant d'air de tout à l'heure, il faut croire que c'est un des traits de caractères des habitants de cette ville, en plus du bronzage permanent. Je ne les aime pas, c'est un fait certain. Je lis les mots inscrits sur les portes « maquillages »-« costumes » - « accessoires » ... Je ne crois pas que je trouverais Josh ici, je fais demi-tour et décide de sortir de cet immense hangar que je trouve des plus impersonnel. En sortant je prends la chaleur de la Californie en pleine face et une suée coule dans mon dos. C'est une chaleur sèche, qui me change du climat que je connais d'habitude. Décidément, j'ai de plus en plus envie de repartir vers mon chez-moi ...

Vers les bras de Peeta ?

L'agent de sécurité qui m'a accueilli a disparu lui aussi, ce doit être une manie ici. Je me retrouve ici, seule, au milieu de tous ces studios, et je ne sais pas où aller. J'ai la tête qui tourne sous cette chaleur accablante et tous ces bâtiments qui se ressemblent ... J'ai faim, j'ai soif, je suis fatiguée ... J'ai envie de pleurer ... Je m'accroupis au milieu de la chaussée et presse mes deux mains sur mes yeux pour essayer de me calmer. Je sens alors une main qui me caresse le dos et l'image de Peeta flotte un instant devant mes yeux, mais c'est la voix de Josh que j'entends et j'ai envie d'éclater en sanglots.

_ Katniss, ça va ?

Je prends une grande inspiration, et tourne la tête vers Josh qui s'est accroupi a côté de moi et me regarde gravement.

_ Oui, oui, une petite crise d'hypoglycémie, je le rassure en essayant de paraître naturelle.

Je me passe la main sur le front.

_ Ça fait quand même deux heures que je poireaute dans ce studio !, je m'énerve. Je commençais à avoir faim, j'explique plus calmement.

_ Excuse-moi ... Une réunion qui n'en finissait plus ...

_ Ma faute, s'exclame une voix derrière lui.

Je me rends alors compte que nous ne sommes pas seuls devant le studio : il y a le réalisateur de Detention 2 qui est là et nous observe, ainsi que la fameuse assistante et sa moue ironique, des gens que je ne connais pas et l'agent de Josh, l'alcoolique Haymitch Abernathy. Ils me dévisagent tous comme si j'étais une gamine capricieuse en train de se donner en spectacle. Je darde un regard dur sur Haymitch qui fait me regarde innocemment. Josh me caresse le dos et m'aide à me relever. Il m'adresse un de ses sourires ravageurs, un de ceux qui me font oublier systématiquement toute la rancœur que je peux ressentir à son encontre. J'ajuste mes vêtements pour essayer de reprendre constance au moment où il me prend galamment ma besace.