L'Académie - La Malédiction des Dieux

Chapitre 6: part 1

Media : Thibault

Tout était noir, sans vie, sans moi. Je ne ressentais ni douleur, ni joie. J'étais seule, perdue, étais-ce ma sentence ? J'avais essayé de tuer quelqu'un je devais donc errer seule pour toujours ? Je n'avais pas envie d'être morte je voulais me réveiller et vivre. Je me touchais sans sentir la pression de mes doigts sur ma peau, je me pinçais mais ne sentais toujours rien.

Je voulais crier montrer ma présence mais aucun son ne sortait de ma bouche, j'allais suffoquer. Je me souvenais de la sensation froide de l'épée me traversant et un frisson parcourut mon corps, Thibault m'avait éventré comme un animal mais j'avais failli électrocuter Adam comme un mécréant seulement parce qu'il avait fait une remarque sur ma personne. J'étais bien trop susceptible, bien trop impulsive et j'allais finir ici seule.

Maman, papa, pardonnez-moi je ne serais jamais reine et je ne méritais pas mes dons. Je ne me souvenais que de la joie que j'aie ressenti en ayant la vie de ce jeune homme entre mes doigts et pourtant je ne savais toujours pas geler de l'eau. J'étais maudite, ma marque ne fonctionnait pas comme elle devait et mon esprit n'avait rien de pure.

Je priais nos Dieux, priais ceux qui m'avaient choisi de me montrer la voie ou de m'abandonner si leurs intentions étaient mauvaises, je ne voulais pas du prestige que le mal donnait et je ne voulais pas de la fragilité que le bien créait. Personne ne pouvait me laisser apprendre qui j'étais toute seule sans influence.

- Roxane...

Des chuchotements montaient dans mon cerveau, des sons, des murmures. Rien de très ou de trop précis, mon prénom volait, flottait à travers les méandres de mon esprit. J'arrivais à entendre leurs voix, mes amis mais j'entendais leurs cris, leurs peur et leurs malheurs. J'entendais mon nom crier comme si c'était la dernière fois, étais-je morte ?

J'entendais mon nom crier comme un triomphe, allais-je me réveiller ? J'entendais mon nom huer, étais-je un assassin ? J'entendais mon nom acclamé, étais-je devenue reine ? La même voix se changeait sans arrêt, rien n'était réellement acté. Je pouvais me réveiller et devenir un assassin ou digne d'une reine ou je pouvais décider de mourir et de ne jamais connaître mon avenir. Vivre valait-il la peine si je devais tuer ceux que j'aimais ?

La mort n'était-elle pas préférable à une vie de malheur ? Je voulais vivre mais avoir une bonne vie je voulais être heureuse, rendre les gens heureux, être quelqu'un de respectable mais l'étais-je réellement ? Si je mourrais qui me pleureraient ? Un frère que je reniais, des gens que je connais depuis un peu plus d'une semaine et qui s'apparente déjà ma famille, une mère qui m'a caché plus de choses qu'elle ne m'en a apprise, des dieux qui se servent de nous comme de pions.

L'idée de mourir était aussi détestable que celle de vivre en sachant de quoi j'étais capable. Je ne voulais blesser personne, je ne voulais rien de tout ça. Pourquoi l'Académie existait-elle, sans elle je n'aurai jamais connu l'existence de mes dons et j'aurai peut-être mené une vie plus simple loin de ces murs noirs et vide de sens.

Avais-je raison de m'en vouloir ? Etais-ce ma faute ? Je n'avais aucune réponse appart le souvenir du bonheur que l'idée de la mort d'Adam avait créé me rendant par la même occasion coupable. J'allais allez jusqu'au bout, j'allais le tuer, sans Thibault je serais devenu quelqu'un d'autre. Comment allait-il ? S'en voulait-il de m'avoir poignardé ?

Je voulais savoir tant de choses sur moi-même et sur les autres que l'idée de vivre prenait le dessus sur la mort mais je n'étais pas la seule à choisir de ma vie ou de ma mort. Je voulais ouvrir les yeux mais rien ne se passait, de qui avais-je besoin pour sortir de ma torpeur.

Je désirais ouvrir les yeux mais rien ne se produisait je restais seule au milieu de cette immensité me posant mille et mille questions sur ce que le sort me réservait. Je ne voulais pas souffrir, si je devais mourir je voulais que les choses aillent vite.