Fallait-il vraiment parler de tout ça ? Quand mes yeux s'ouvrirent, je compris bien plus de choses comparées à ce que j'étais capable. Mon corps était là, j'étais là, mais je n'étais en même plus, la Terre n'existait plus, tout cela, était dans un au-delà plus ou moins catégorique. J'avais réussi, le corps allongé à côté de moi était celui de Lukas, du vrai Lukas, ses yeux n'étaient pas percés, rien...
Mais, nous n'étions plus vraiment chez nous, ni même vraiment en vie, on était là où j'avais voulu envoyer le démon, nous étions dans son royaume. Il y avait trop de démons possédants des royaumes pour savoir où nous nous trouvions, cela pouvait être Satan et le Moab ou Lucifer et Flamel, même Léviathan et Levy ou encore Asmodée et le royaume de Sodom.
J'avais bien suivi les différents cours qui nous parlaient des mythes, pour ma part, je savais depuis le moment où j'étais possédée que tout cela n'avait rien de légendes. J'étais dans ce royaume un peu comme chez moi, une partie de mon corps venait d'ici. Si je savais que j'étais chez lui, il devait le savoir aussi. Lukas était encore inconscient sur le sol, je ne voulais pas le réveiller, j'avais peur de le voir disparaître.
Je m'assis près de lui et je passais ma main le long de ses cheveux, puis je me penchais pour embrasser son front. Après ça, je n'eus plus de temps à perdre, je n'allais pas rester là à attendre. Lukas était ici depuis plus longtemps que moi, je mettais sa perte de conscience sur le compte de la mort de son corps. Je ne savais même pas si mon corps était toujours vivant, ou si j'étais en capacité de partir d'ici, je n'en savais rien, mais je n'étais pas du genre à attendre en me tournant les pouces.
Je ne ressentais aucune douleur, mon corps paressait en grande forme. Le paysage qui s'ouvrait devant moi n'avait rien de très glorieux, tout ça ressemblait à une version bien plus trash des représentations de l'enfer. L'enfer rassemblait les sept royaumes démoniaques, je ne voulais pas croupir en enfer. Le paysage était semblable à celui dans lequel j'évoluais, les mêmes bâtiments, les mêmes murs, mais l'atmosphère, elle, était pesante, dérangeante.
Les murs éclatants de l'Académie étaient recouverts d'une épaisse couche de poussière de soufre, les murs étaient rougis et l'air ambiant était chaud, trop chaud. Il n'y avait aucun bruit, je marchais dans les détales de poussières, j'avais beau reconnaître le chemin, rien n'était pareil. Mes pieds étaient nus, mes chaussures n'avaient pas fait le voyage avec mon âme, le sol était chaud, presque brûlant.
La poussière se précipitait dans mes yeux, ils étaient tous irrités alors que je n'avais parcouru que quelques kilomètres. J'avais du mal à respirer, l'air était abrasif, je toussais sans arrêter. Mes muscles allaient bien, mais je n'étais pas capable dans dire de même pour mon cerveau. Ici, je ne possédais pas de dons, je n'étais un membre choisi que sur Terre, le royaume des humains.
J'étais à la merci de tout et de tous, seuls mes poings pouvaient me sauver, j'avais déjà vécu avec le manque permanent, mon pouls s'était accéléré. Je revivais en plus rapide et plus intense mes périodes de manque. Les humains n'étaient pas faits pour vivre ici, seules les âmes damnées y passaient l'éternité et cette souffrance était leur châtiment.
Je continuais d'avancer, je n'osais regarder derrière moi, de peur de croiser quelque chose ou quelqu'un. Je savais que je n'étais pas seule, je sentais leur présence, mais si personne ne venait à moi, je n'irais pas à eux. J'étais effrayée à l'idée de croiser quelqu'un qui pendant un temps était comme moi, peur de croiser un condamné, si je me sauvais, j'emmènerais Lukas avec moi, mais je ne pouvais pas sauver tout le monde.
Les rues de ce royaume étaient aussi peuplées d'autres démons, des moins importants, seuls les sept plus grands pouvaient avec les Dieux choisir les enfants qui recevraient des dons. Ils ne choisissaient pour venir sur Terre que des hôtes possédants des dons, alors que les autres démons, se contentaient des roturiers. J'étais d'ailleurs particulièrement renseignée pour un individu de mon espèce, j'avais eu à cœur de comprendre tout ça.
VOUS LISEZ
L'Académie - La Malédiction des Dieux
ParanormalVivre, est celui qui le veut Mourir, appartient à celui qui le peut Prend garde à toi Car le fou est roi Et la monarchie s'enivre Avant tout, respire Car tu perdras la vie Avant même d'avoir dit oui Le soleil frappant ton visage Tu perdras cette ma...