Mon visage devait se figer, Bastien ne devait pas savoir, personne d'ailleurs. Même si nous n'avions pas couché ensemble ou quoi, nous avions échangé un baiser et nous étions liés. Je ne connaissais pas réellement les limites d'un adultère, mais je ne voulais pas les apprendre à mes dépens. S'il fallait le fuir, pour que monsieur n'aille pas sur l'échafaud, j'étais prête à le faire.
Bastien m'attendait devant la bibliothèque, j'étais trop loin de lui pour qu'il me voit, mais j'étais assez près pour l'entendre rouspéter. Il fixait sa montre et son visage était blasé. Je m'avançais en catimini, j'allais me faire taper sur les doigts, maintenant ça faisait plus d'une demi-heure que j'aurai dû le retrouver.
- Salut, dis-je comme si tout était normal
- Alors toi, se levait-il brusquement. Salut, c'est tout ce que tu as à dire pour ta défense ?
- Bastien... Je suis là maintenant c'est le principal non ?
Il rigola, à la fois amusé par mon culot et à la fois désespéré par mon comportement
- Tu sais Roxane, je suis un homme assez prit, je n'ai pas le temps pour tes rendez-vous si tu n'es pas à l'heure...
- Je sais, désolé, cela ne se reproduira plus... m'excusais-je
- Il y a intérêt... Pourquoi voulais-tu me voir ?
Je vérifiais qu'il n'y avait personne autour de nous, juste pour être sûre
- C'est bon, tu peux parler. Tu as choisi le seul endroit quasiment toujours vide de l'Académie
- C'est vrai...
Il était adossé à un mur et je me collais à ce mur avec lui, je m'approchais de son oreille
- Je pense pouvoir retrouver mes pouvoirs, chuchotais-je
Bastien me regarda à la fois surpris et heureux. Pourtant, il déchanta rapidement. Son visage devint blême, il était blanc comme un linge. Ses mains se mirent à trembler.
- Bastien, ça va ? M'empressais-je de le retenir
- On... On dirait bien que cette fois, c'est à toi de me sauver, dit-il avant de perdre connaissance
Bastien était là, inerte dans mes bras, et je ne savais absolument pas comment je devais agir. J'avais l'habitude d'être la fille dans les pommes et non celle qui s'occupe de la personne dans les pommes. La seule chose dont j'étais vraiment sûre, c'est que je me réveillais souvent à l'infirmerie. J'attrapais les jambes et les bras de Bastien et le mis sur mon dos comme un vieux sac de patates.
J'entendais encore sa respiration, il n'y avait donc, aucun risque de mort dans les quelques minutes qui me séparait de l'infirmerie. Tout c'était passé très vite, il n'avait pas l'air de se sentir mal avant que je parle. Je marchais dans l'Académie avec Bastien sur mon dis, évidemment les gens préféraient me défigurer et spéculer sur ce que j'avais pu lui faire au lieu de m'aider.
J'avais choisi un coin reculé de l'école ce qui me donnait l'impression que Bastien était dans cet état par ma faute. Pour une fois, je n'avais rien à voir avec la présence d'individus à l'infirmerie. Je déboulais dans le cabinet de l'infirmière en grattant la place de plusieurs personnes. J'entendis un soufflement de réprobation de leur part
- Il est vraiment mal, lui. Vous, vous venez seulement pour avoir des capotes gratuites, rentrez chez-vous bandes de dévergondés !
Je n'avais, en réalité, aucune idée du pourquoi de leur présence, mais la jeune fille parue assez gênée pour que la raison ne soit pas trop éloignée de ce que j'imaginais. L'infirmière m'aida à allonger Bastien sur un lit, il était paisible, comme s'il était juste en train de dormir. Est-ce que je ressemblais à ça ? Toutes ces fois où je m'étais évanouis et où je m'étais retrouvée seule. Bastien avait-il les mêmes peurs que moi, que se passait-il pour lui.
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L'Académie - La Malédiction des Dieux
ParanormalVivre, est celui qui le veut Mourir, appartient à celui qui le peut Prend garde à toi Car le fou est roi Et la monarchie s'enivre Avant tout, respire Car tu perdras la vie Avant même d'avoir dit oui Le soleil frappant ton visage Tu perdras cette ma...