Chapitre 23: part 2

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Le noir laissa rapidement place à mes peurs, je revoyais mes amis sur le sol, mort pour la plupart. Lukas avait la carotide d'ouverte alors que Thibault crachait du sang en essayant de sauver Bastien, ce dernier avait les yeux fermés, le crâne enfoncé et sa main posée sur le corps inerte de Maëlys.

Je remarquais que tous les autres étaient morts, Valentine, Anaëlle, Manon, Martin, les corps étaient alignés. Ils formaient une phrase, un mot, que j'étais la seule à pouvoir voir : « Cave ne cadas ». Cette inscription ne m'était pas étrangère, « Prends garde à la chute ». Je n'avais pas besoin de trop réfléchir pour savoir pourquoi cette inscription était écrite dans le sang de mes proches, j'étais égoïste, j'essayais d'être quelqu'un de bien mais j'échouais constamment.

Il n'y avait pour moi pas trop de solutions, le paradis et l'enfer ne se battraient pas pour m'avoir. Je ne ressentais pourtant aucune joie à voir tous ces corps étaler sur le sol froid, mon souffle était irrégulier, je n'étais pas encore au bout de ce que les Dieux voulaient que je voie, je le sentais.

Lentement, je baissais la tête, je ressentis une brusque brulure qui parcourue tout mon corps, mes mains, elles étaient vermeilles. Le sang séché s'accumulait sous mes ongles, mes mains étaient une fois de plus l'objet du tourment. J'étais emprisonnée dans cette version de mon futur, il pouvait être différent comme je pouvais dérailler totalement.

Ils se jouaient de moi, ils aimaient me montrer ma cruauté, ils adoraient sentir la peur monter en moi. Je devais leur donner ce qu'ils voulaient, s'ils voulaient me voir pleurer ou hurler je pouvais leur offrir, mais j'étais incapable de ressentir ce qu'ils voulaient que je ressente à la vue de ce massacre pour lequel j'étais encore responsable.

- Je vous en supplie ! Arrêter ! Hurlais-je

Le visage de Thibault se leva, son regard se fixa sur moi et ses traits se plissèrent, il hurlait. Il implorait ma miséricorde, mon ami avait peur de moi, je devenais dans ses yeux cette bête que malgré tout je devenais.

Je voulais l'apaiser, m'excuser mais plus je m'approchais plus ses joues se déformaient, il implorait à son tour le ciel de m'empêcher de lui faire du mal. J'étais honteuse, humiliée, je voyais dans les yeux de mon ami ce dont j'avais le plus peur, que tout le monde voit claire en moi et me rejette.

- Je n'en puis plus, m'effondrais-je près des cadavres de mes amis

Je m'allongeais contre eux, il n'y avait aucun bruit, leurs cœurs ne battaient plus et je n'avais pas de cœur. Je pleurais désespérément, je devais payer pour mes infractions aux règles divines et seuls les Dieux pouvaient me tourmenter de cette façon.

- Roxane Analise Forman, Bienvenue dans les cieux, dit un souffle sur ma joue

Mes yeux s'ouvraient, mes amis avaient disparu. Je n'étais pas surprise que les Dieux connaissent mon deuxième prénom, même si personne ne l'utilisait. Mes mains n'étaient plus dégoulinantes de sang, je n'étais pas encore revenue à la vie mais au moins j'étais là.

- Ne te méprend pas Roxane, ta vie t'appartient mais peu de mortels ont atteint les cieux donc si tu pouvais arrêter de venir ici dès que tu as un problème, nous te saurions gré

- J'ai besoin de vous, avouais-je. Une menace arrive

L'être devant moi n'avait pas de visage, pas de corps, un esprit, il pouvait prendre possession de n'importe quel corps mais n'avait pas jugé bon de jouer à la normalité avec moi. Sa voix résonnait dans ma tête même si j'étais sure qu'aucun bruit de sortait de sa bouche, s'il en avait une.

- Tu es si mortelle jeune fille, nous ne sommes pas là pour te sauver à chaque problème de ta misérable vie...

- Vous avez prié sur moi, n'est-ce pas ? J'ai reçu des dons, je les aie retrouvé, vous voulez que je mène quelque chose à bien, si je suis morte je ne suis plus d'aucune utilité

L'Académie - La Malédiction des Dieux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant