Chapitre 2: part 1

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Media: Lukas

C'était l'avant-dernière nuit que je passais dans ce lit et je commençais enfin à l'apprécier. Je m'étais tant de fois plainte que ce lit était douloureux et trop dur mais l'optique de ne jamais le revoir me rendait presque malheureuse. Je ne voulais plus me réveiller. Plus jamais...

Quand mes yeux s'ouvrirent je me souvins qu'il ne me restait désormais moins de 24 heures avant de partir et d'entrer dans une nouvelle face de ma vie. Je me levais lentement et douloureusement de mon lit cherchant toute trace de vie dans cette maison.

Il n'y avait personne nulle part, j'étais presque soulagée de me retrouver seule, je n'avais pas besoin de faussement sourire ou de faussement lui pardonner. Une lettre trônait sur le snack de la cuisine, je la saisis et l'ouvris :

« Par décret de la Reine Aliénor Higo, la dénommée Carren Forman ne pourra pas voir sa fille Roxane Forman pendant les 23 heures la séparant de son départ pour l'Académie. Suite à son opposition à se rendre à l'Académie depuis les 4 dernières années la jeune femme se verra emmener le 23 septembre à 7h00 tapante. Sa mère ne pourra la voir qu'à partir du 23 septembre 6h00. La dénommée notion de séparation est due à la possibilité de fuite de la jeune femme. »

Le cachet de la Reine était apposé au bas de la lettre, je n'avais pas plus d'informations que ça concernant ma mère mais je voyais que l'Académie commençait à mettre son nez dans mes affaires. Bientôt ma vie leur appartiendrait, l'idée de me battre pour mon pays ne m'avait jamais paru aussi dérisoire depuis que je savais qu'ils avaient volontairement ôté la vie à mon père. J'étais presque étonnée que personne n'ait forcé ma mère à avorter d'Ilan et moi mettant ainsi fin à la trahison de mes parents.

Je leur en voulais de ne pas avoir respecté les règles mais je n'arrivais pas à me dire que l'amour pouvait être puni dans notre monarchie. Je rangeais la robe de ma mère dans ma valise, je n'osais presque pas la toucher de peur de suivre le même destin que ma mère. L'Académie ne me paressait plus vraiment comme le meilleur endroit pour m'épanouir, pourtant si Ilan n'était pas encore mort je ne devrais pas non plus l'être.

Je restais seule la moitié de la journée espérant ne pas avoir à revoir mon frère. La seconde partie de la journée me semblait bien trop douloureuse, je partis de chez moi, je ne voulais pas voir le bonheur des gens. Je cherchais des individus encore plus malheureux que moi pour me sentir allez mieux mais les rues étaient vides et mon reflet blanchâtres m'était renvoyé dans chaque vitrine. Je marchais jusqu'à ne plus sentir mes pieds, j'avançais toujours et toujours sans regarder derrière moi, j'espérais trouver quelque chose, je ne savais pas réellement quoi mais j'espérais découvrir le moyen d'oublier voire d'être heureuse.

Je m'assise près d'une rivière. Je trempais mes jambes dans l'eau. L'automne allait prendre ses quartiers et moi je quittais ces endroits. L'eau était fraîche et mon pantalon trempé mais je n'avais plus envie de bouger, je devais rester là comme pour arrêter quelques secondes le temps.

- Dégage, c'est mon coin ici !

Le son me fit sortir de ma torpeur, je me retournais remarquant un grand jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux verts

- Pardon ? Dis-je en pensant avoir mal entendu

- J'ai dit, dégage putain !

Je restais coi devant ce jeune homme que je n'avais jamais vu auparavant

- Tu vas me parler mieux en premier lieu et deuxièmement je ne vois nulle part écrit ton prénom !

Un petit sourire se créa dans le coin de sa bouche, révélant un sourire aussi blanc que dans les magazines

L'Académie - La Malédiction des Dieux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant