Ça allait vraiment arriver, j'allais rencontrer un Dieux et je perdais aussitôt toute trace de magie. Je ne voulais pas penser à tout ce à quoi j'allais devoir me passer et surtout à ce statut qui apportait aussi des avantages dans nos vies.
J'allais redevenir quelqu'un de normal, je devrais un respect et une soumission irrévocable envers des gens que pourtant j'avais l'habitude de fréquenter. Je ne savais pas vraiment ce que je devais penser et encore moins si je devais espérer et ce que je devais espérer.
J'avançais vers la porte qu'Umarth m'avait indiquée, je ne savais pas si j'avais besoin de Lukas dans cette situation mais j'avais besoin de le voir. Je me sentais si vide et même s'il ne pouvait pas comprendre ce que je vivais, il était resté à mes côtés alors que j'étais devenue exécrable.
La porte ouvrait su un grand salon totalement aménagé de grands canapés de cuir noir et brun, un grand lustre en or trônait au milieu de la pièce et elle était si grande que je me sentais minuscule. Lukas était bien là, il était allongé sur un canapé et avait les yeux fermés. Je ne faisais pas de bruit et le regardait entrain de dormir, c'était toujours apaisant de voir quelqu'un avoir un sommeil réparateur.
Nous savions que sans mes dons nous ne pourrions pas rester loin de l'Académie et qu'il nous faudrait y retourner à un moment. Je posais ma main sur son front, je ne savais pas vraiment pourquoi mais au fond de moi je voulais le réveiller, je voulais lui parler, pleurer dans ses bras. Ma gorge était sèche et une boule était présente, je ne voulais rien leur donner mais je n'avais pas le choix. Je ne voulais prendre aucun risque
- Roxane, dit Lukas surpris
- Chh, dis-je à voix basse passant ma main sur sa joue
Je voulais que le temps se suspende, je voulais du temps, le temps de vivre, vivre ce que mes dons pouvaient m'offrir, m'offrir ce que la vie avait de génial. Je ne désirais pas grand-chose, qu'un instant, un regard, ce n'était pas grand-chose dans une vie mais j'avais besoin de ce moment que je ne pourrais plus vivre.
Je regardais Lukas et regrettais d'avoir passé autant de temps à me remémorer ma rencontre avec un des mauvais Dieux. Je détestais l'idée d'être possédée, l'idée de servir à quelqu'un d'autre que moi, de faire du mal à ceux que j'aimais, de n'être qu'un pion mais je détestais par-dessus tout avoir perdu le peu de temps que j'avais avec un réel ami qui était resté sans y être obligé.
Jamais la reine ne me laisserait avec son cousin sachant que j'avais assassiné quelqu'un et que je l'avais poussé à quitter l'Académie. Je pouvais imaginer que je ne serais pas pendue mais je ne pouvais pas imaginer qu'on me laisserait poursuivre ma vie sans problème si un Dieu m'apprenait comment déloger le mal.
Une, puis plusieurs larmes coulaient le long de mes joues, je regrettais déjà mon choix alors que rien n'avait encore été fait. Lukas s'enfonça dans le canapé pour me laisser de la place, il attrapa mon bras et m'allongeait à côté. J'étais déjà si fragile et pourtant encore si forte, j'enfouissais ma tête contre son torse et me mis à pleurer de plus belle. Je ne voulais rien savoir sur lui, sur Nienor, sur ce qui nous attendait.
Je voulais pleurer, faire le deuil de ces dons que je n'aurais eu le temps d'apprécier à leur juste valeur. Il m'entoura de ses bras et ne parla pas, il comprenait que je ne voulais pas parler.
Il ne posa pas de questions sur ce que Nienor lui avait dit, il ne parla pas du sacrifice que j'allais faire et il ne parla pas de tout ce qui allait disparaître. Peut-être ne voulait-il pas non plus que la réalité nous rattrape et pourtant elle était malgré tout déjà là. Je pouvais sentir l'odeur de l'Académie et imaginer mes pieds frôler ce velours rouge qui était bien plus cher que tout ce que je possédais.
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L'Académie - La Malédiction des Dieux
ParanormalVivre, est celui qui le veut Mourir, appartient à celui qui le peut Prend garde à toi Car le fou est roi Et la monarchie s'enivre Avant tout, respire Car tu perdras la vie Avant même d'avoir dit oui Le soleil frappant ton visage Tu perdras cette ma...