L'Académie - La Malédiction des Dieux

Chapitre 10 : part 2

Je ne connaissais pas cette maison mais je savais qui je pouvais trouver à l'intérieur. Quelque chose m'attirait vers cet endroit et cela n'avait rien à voir avec quelque rite magique qui me causerait encore des problèmes. Lukas lâchait ma main et regardait autour de lui surprit de mon choix

- Où sommes-nous ?

- Je ne sais pas mais nous sommes au bon endroit...

- J'adore la précision avec laquelle tu parles quand même...

- Crois en moi, lui souris-je en avançant

Je poussais un petit portail en bois et arrivai devant une petite chaumière qui était recluse de tout. Lukas me suivait et restait sur mes arrières vérifiant que nous étions seuls pendant que je toquais contre la porte.

Elle n'était pas fermée et s'entrebâilla quand j'appuyai dessus. Je la poussais un peu plus et entrai, personne ne semblait surpris de mon entrée. Il n'y avait personne, Lukas m'attrapa et me fit signe qu'il ne fallait pas rester là

- Reste-ici, je vais voir. Il devrait être ici

- Hors de question ! Je ne te laisse pas !

- Bien sûr que si, si celui que je cherche est ici il ne connaît que moi, attend

Je souris à mon ami qui resta sur le pas de la porte et me fixa pendant que je traversais cette entrée. L'air était froid et les murs blancs, cet endroit était aseptisé et ne donnait aucune envie d'y rester pour vivre. Il n'y avait aucune photo, aucune trace de vie et pourtant je sentais cette odeur.

Il vivait forcément ici, je traversais un salon vide et arrivai dans une chambre où se trouvait seulement un lit. L'homme n'était pas du genre à vivre dans l'excentricité mais la pièce était tout de même trop vide. L'atmosphère était tendue et je sentais comme une présence qui ne cessait de me fixer pourtant mes yeux ne voyaient personne.

Une petite porte était entrouverte au fond de la chambre et quand je la tirai le spectacle que je remarquais, me rappelait bien trop de choses.

Un corps, il était vidé de son sang et allongé sur le ventre comme un animal. Il masserait dans sa propre flaque de sang et ses yeux avaient été percés. J'étais devenue récemment plus résistante devant la mort, je me penchais vers le corps et baissai ses paupières afin de laisser à cet homme l'opportunité de retrouver un peu de dignité.

La flaque de sang dans laquelle le cadavre flottait n'était pas la seule présente dans cette petite salle de bain. Il ne me restait que peu d'espoir de le retrouver en vie. L'autre flaque n'était pas accompagnée de corps et je ne savais pas vraiment si c'était une bonne nouvelle.

Que devais-je lui souhaiter ? Etre mort rapidement mais avec de grandes douleurs ou avoir survécu mais être quand même sûrement mort. Je ne comprenais pas comment un vieil homme ayant passé la plus grande partie de sa vie à l'Académie, pouvait avoir été assassiné dans un coin aussi éloigné de toute autre trace de vie.

Je m'assis entre les traces de sang et soufflai un grand coup, j'avais amené Lukas ici pour discuter avec monsieur Fraudit, et avoir quelqu'un de confiance qui m'aiderait à me conseiller et au lieu de ça j'étais de nouveau mêlé à une histoire d'assassinat. En levant la tête mes cordes vocales se mirent à trembler, j'hurlais à la mort. J'entendais les pas de Lukas résonner dans cette maison vide, quand il m'aperçut il se jeta sur moi comme pour prendre ma douleur mais il ne comprenait pas

- Parle-moi ! criait-il en prenant mon visage dans ses mains

Je levais les yeux vers le ciel et il en fit de même. Il ne se mit pas à hurler mais dans un geste mécanique il attrapa mon bras et me leva afin de me traîner hors de cette maison au plus vite.