UNSTEADY // Nekfeu

• Chapitre 18 •

Lisana Johnson

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Le bout du nez gelé, les poings serrés au fond des poche de ma large veste qui n'était qu'un vieux survêtement, grelotantes en claquant des dents, je marchais dans la fraîcheur de la nuit, et j'avais froid, j'avais affreusement froid. Je ne savais même pas qu'elle était cette maudite idée de sortir aussi peu vêtue, mais qu'elle inconsciente étais-je bon sang ? Actuellement, je me détestais, pourquoi je faisais ça? Pourquoi j'étais une putain d'instable se décidant sur de maudits coups de têtes ? Je me faisais de la peine à moi même et dieu sait combien ça me mettais hors de moi de voir les regards peinés des personnes en mon égard. Je n'étais pas une fragile, j'étais aucunement ce genre de personnages. Je m'arrêtais soudainement devant l'un de ces nombreux arrêts de bus et je m'observait dans la parois vitrée qui me renvoyais une image misérable d'une jeune femme, le visage rougie par le froid, grelottante, essayant de se réchauffer par tous les moyens possibles. Mais j'y remarquais aussi une jeune femme, détruite par son passé douteux et désastreux, une enfance effondré, une adolescence mouvementé, une vie gâchée, misérablement gâché par les événements. Mais la petite fille au longs cheveux long s'était volatilisé à cette époque et s'était transformée en une espèce d'adolescente arrogante et violente. Une adolescente essayant de se renfrognée sur elle-même, sombrant dans l'alcool et la drogue, tombant maladroitement dans une bande de voyous, aux mauvaises intentions à la recherche d'elle même, de sa position. Je me détestais réellement, et aujourd'hui, je faisais tout pour oublier tous ca, essayant de reforger une vie meilleure avec le reste des débris de ma vie d'autrefois. J'étais ridicule, foutrement ridicule.

Peut-être qu'il avait raison, peut-être qu'inconsciemment je l'attendais, mon sauveur.

Mais tous cela n'était que des sottises, je n'étais qu'une vulgaire gamine de vingt-cinq ans, idéalisant encore une vie meilleure, attendant mon sauveur. J'étais pathétique, vraiment et dangereusement pathétique.

Même ce soir là, en face de ce pauvre homme qui me suppliait de le laisser tranquille, j'avais été pathétique, et mes erreurs lui avait malheureusement coûté la vie. Pourquoi j'avais attendu si longtemps pour m'apercevoir du danger que j'étais, ou plus exactement le danger que j'étais devenu à cause de c'est bon à rien.

Debout seule face à ce pauvre jeune homme, je ne savais pas quoi faire ni quoi penser. Bien évidemment, j'avais eu des ordres, mais il m'était impossible de les exécuter. Il me regardait de ses deux yeux noisettes, me suppliant de l'épargner, bien sure je voulais l'aider, mais j'étais immobile et muette face aux événements, je le regardais, peinée par sa mauvaise mine et de son visage abîmé par les coups qu'il avait subit ici, dans cet entrepôt alors que cela faisait vingt-quatre heures seulement qu'il était là. Je m'avançais doucement vers lui, en tendant une gamelle pour chien remplit d'eau, et d'une main tremblante je lui déposais sous les yeux.

"Boit." Lui ordonnais-je alors qu'il détaillait le liquide transparent juste devant lui.

"Pourquoi tu tremble?" Dit-il soudainement alors que je me reculais doucement.

"Ne m'y oblige pas." Lui répondis-je la vois enrouée et la gorge nouée.

"Tu ne voulais pas être ici n'est-ce pas?"

Après ces mots je fermais doucement les paupières enfonçant mes ongles dans la peau fine de mon bras, et j'entrouvris mes lèvres avant de les clore tout aussi rapidement.