• Chapitre 48 •

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Lisana Johnson

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       Je restais debout, stoïque a quelques mètres de ce vieillard. Sa barbe avait encore un peu pousser depuis la dernière fois, et il étais toujours aussi ébahit devant son propre travail. Plusieurs petits oiseaux en bois étaient posés à meme le sol, certains enfants observaient cet homme le sourire aux lèvres alors que leurs mères les pressaient pour éviter qu'ils s'attardent sur le sans abris. Il n'était ni sale, ni méchant. Il avait l'air étrangement épanouie, toujours souriant, ne demandant même pas un sous, il avait l'air heureux. Quand ses deux orbes marrons croisèrent mes yeux vairons il se mit à sourire. J'avançais jusqu'à lui, m'asseyant a côté de lui sur le banc déserter par les autres gens, il soupira, pas d'un air las, mais comme si il avait attendu ce moment. Ses mains usées tapotèrent son vieux pantalons troués, et il ôta son bonnet, passa une main dans ses cheveux gris et le renfila avant de tourner le regard vers moi. Un silence paisible plongea la scène dans une soudaine nostalgie, me rappelant les évènements passé, et toutes ces fois où je l'avais croisé, durant toute mon enfance, mon adolescence et ma vie de jeune adulte. Lui, restait silencieux, parfois il toussait, mais il ne disait rien non plus, il laissait s'écouler le temps, comme chaque jour de sa vie, il n'essayait même pas de le rattraper.

      « Que me vaut cette visite, Lisana ? »

      Inconsciemment, je me surpris à sourire en entendant sa voie habituellement si rare. Je me mis alors à réfléchir à ce qui m'avait pousser à venir le rencontrer, mais je ne trouva rien, seule une étrange volonté s'était éveillée en moi.

        « Mon inconscience ? Mes pressentiments ? Mes souvenirs ? Je n'en sait trop rien. Je pense que je cherche juste à avoir une réponse à mes nombreuses questions » Lui répondais-je alors en laissant mon regard s'égarer parmi la foule.

       J'entendis l'homme renifler, puis se lever. Il resta un petit instant debout devant moi, sans rien dire.

       « N'ai pas peur, suis moi juste, je veux t'emmener dans un endroit qui répondra sûrement à tes songes »

        Je me leva, et le suivit à travers Paris. Des hommes et des femmes se retournaient vers nous, c'est vrai que ça avait l'air étrange, croiser une jeune femme enveloppée dans un énorme pull en laine à coter d'un vieux sans abris à la longue parka abîmé. On avait du marcher une bonne demi heure jusqu'à arriver devant un vieux portail en fer forgé que je connaissais que trop bien. À travers les allées, je n'écoutais que le bruit des pas sur les graviers et le silence ambiant. Le temps grisâtre s'harmonisait parfaitement avec l'ambiance de ce lieu plein de tristesse. Arrivés devant sa tombe, je m'immobilisais, sentant tous mes muscles se contracter. Pourquoi m'avait-il emmené ici? Mais avant même que je ne pause bien plus de questions, il commença à y répondre.

      « Ta mère repose ici, depuis déjà plusieurs années, et tous les jours je viens ici, dans ce cimetières. Certains disent que je garde les morts, alors que je viens juste pour une seule personne. Tu sais, ta mère était quelqu'un d'admirable, elle était belle, gentille et intelligent, tout comme toi, et ton père été tout aussi fière de sa femme que de sa fille. Quand tu es né, c'est comme si, tous le bonheur du monde avait germé dans leur vie, tu as été leur rayon de soleil. Tu ressembles énormément à ta mère Lisana, n'importe qui pourrait en témoigner. Si ton père a disparu, c'est qu'il avait une véritable raison, jamais il ne l'aurait fait sinon. Il t'aimait énormément, toi, et ta mère, vous étiez son trésor, et comme tous bon pirate, il a préférée les cacher que les mettre en danger, maiz ça n'a pas suffit. Aujourd'hui, tu es toujours son petit trésor, et il veille sans arrêt sur toi, car il est là.. » Il désigna d'un geste ma cage thoracique renfermant mon organe vital qui battait extrêmement vite, puis il se tu quelques instants « T'es parents y logeront toute ta vie, et même si tu as beau détester ton géniteur, au fond je sais que tu as lu sa lettre. Tu ne peux lui en vouloir Lisana, ton père a fait ça pour votre bien, jamais il n'à voulu que tu sois aussi malheureuse, il t'aime et n'en doute jamais. »

        De premières gouttes tombèrent à même le sol, une, puis deux, puis des centaines d'autres, mélanger à certaines plus salés. Les larmes de mes yeux se perdaient avec les larmes du ciel, sûrement les larmes de ma mère défunte. Nous étions deux à pleurer, devant le vieil homme qui restait là sans rien ajouter d'autre, inconsciemment, je posais ma main sur mon ventre, et à travers mon gros pull en laine je le caressais pour lui aussi le rassurer. Il pleuvait des cordes, mais ni même ce phénomène, ni même le froid ne pouvait me déplacer de cet endroit, je voulais rester avec elle encore un petit moment, rattraper le temps perdu. Le vieillard restait toujours aussi silencieux et immobile, une expression stoïque sur le visage.




        « Lisana ! Revient ici, papa ne va pas tarder à rentrer ! »

      Ma mère courait après moi dans tout notre petit appartement, ma robe à la main, en riant aux éclats alors que je lui échappait. Aujourd'hui était l'anniversaire de mon père, et comme chaque années ma mère faisait tout pour que ce jour soit parfait. Je courais donc en culotte pour échapper à l'enfilage de mes collants et de ma robe rose de princesse, n'ayant pas envie de me vêtir ainsi.

      « Lisana, mon ange, papa va rentrer et tu n'es même pas encore habillée »

      Riait-elle alors que je sautais sur le canapé, du haut de mes cinq ans, j'adorais jouer à chat, et ma mère se prêtait volontiers à c'est jeux enfantins, et finalement, je la laissais m'attraper et me couvrir de chatouilles et de baiser, me recouvrant le corps de son rouge à lèvre carmin.

     La porte d'entrée s'ouvrit, découvrant mon père épuisé de sa journée. Il s'avança jusqu'à nous, d'abord embrassant tendrement sa femme puis me serrant dans ses bras.

      « Comment vont les plus belles ? »

     « Regarde papa, j'ai mis ma plus belle robe ! »

      « J'ai surtout du courir après toi dans toute la maison ma chérie. » me rectifia ma mère qui souriait niaisement en nous observant moi et mon père.

         « Je vous aimes mes deux petites femmes, aujourd'hui et pour l'éternité »

        « Tu oublie pas de souhaiter quelques chose à papa, Lisana ? »















      Quand je rouvrit les yeux, il était toujours face à moi, mais le visage bien plus âgé et abîmé à présent.



       « Joyeux Anniversaire, papa » Chuchotais-je en me faufilant dans ses bras.


















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Heyyyy!

Nouveau chapitre, et très sûrement l'un de mes préférés !

J'espère vraiment que la fin a été compréhensible pour vous, et que le chapitre en lui même vous plaît.


Merci 10000 fois d'être là chaque jours, je vous aime.

Posté le 10 octobre 2017

UNSTEADY // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant