UNSTEADY // Nekfeu

• Chapitre 4 •

Lisana Johnson

*.*.*.*

J'étais assise devant mon bureau entrain de gribouiller sur quelques  feuilles blanches, des millions de croquis de dessins différents, débuté mais jamais fini. J'avais toujours aimé noircir les feuilles de cet façon, dessiner ce qu'il me passait par la tête, ce qui me faisait peur, ce qui me rendait heureuse ou triste. Je commençais par dessiner les contours du visage, j'y plaçais les yeux, la bouche, le nez, les sourcils, les cheveux et étrangement il ressemblait à une personne, je m'étonnais moi même de temps en temps. Je plaçais ce dessin dans ma pochette et j'en sortis une autre et je gribouillais à nouveau un tout autre dessin, mon stylo se déplaçait avec une telle facilité sur la feuille blanche comme dépourvu de sentiments et c'est moi qui lui donnait vie. La porte s'ouvrit et je me retournais vers la personne qui venait d'entrer.

"Bonjour Picasso!" Me lançait Roxanne en se plaçant à mes côtés.

"Salut Roxi, ça va?"
Je lui demandais en rangeant cette feuille.

"Ouais, tu fais quoi de beau ce soir?"

"Nan, pas ce soir, je dois rattraper mes heures de sommeil des deux dernières soirées." Je m'empressais de répondre avant même qu'elle me pose la fameuse question.

"Mais elles datent d'une semaine!" Soufflait-elle en se laissant tomber sur mon lit.

"Oui mais pas ce soir, désolée, promis une prochaine fois."

"Y'a les mecs qui viennent, même Ken, Idriss et Mo' !" Insistait-elle.

"Je m'en fou rox', pas ce soir."

"D'accord... " Dit-elle tristement.

Je me plaçais derrière mon plan de travail pour me servir un verre d'eau et je le buvais d'une traite. Roxanne me rejoint et s'installa sur l'une des chaises tout en me regardant.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" Je lui demandais lassée par son insistance.

"S'il te plaît Lisana..."

"Non." Je la coupais.
"Roxanne, j'ai pas envie, pas ce soir."

"Bon d'accord, je vais te laisser alors.."

"Oui c'est ça, aller bisous." Je lui fit en fermant la porte derrière elle.

Ce soir là j'avais fini quelques croquis avant de me décider à sortir me balader dans la rue, j'avais enfiler un vieux sweat avec une poche central, mes préférés,  et j'étais sorti marcher une bonne heure. Je me baladais tout en observant la nuit peu agitée et ça me faisait le plus grand bien. Et puis subitement je m'arrêtais devant l'un des nombreux abris de bus, la vitre reflétait ma silhouette peu couverte pour un début de mois de février. Mes joues avaient l'aire rougis par le froid, mes mains avaient trouvées refuge dans le fond de la poche large de mon sweat, mes poings étaient si serrées que j'en oubliais la douleur, mon bout du nez était gelée sûrement que je serais malade le jour suivant, et puis qu'elle idée de sortir aussi tard la nuit? Pourquoi je faisais ça? J'en savais trop rien et puis, c'étais dans mon habitude de sortir à "pas d'heure" quand les insomnies s'acharnaient sur moi. Une vague pensée me rappela mon lit, et qu'est-ce j'aurais aimer le rejoindre à présent mais mon corps n'en avait pas fini de cette promenade alors je continuais à marcher sans but. Une voiture passait juste à coté de moi et j'y trouvais soudainement une quelconque importance, je la regardais avancé avant de s'arrêter à l'un des nombreux feux. Et je me questionnais sur sa destination. Serait-ce quelqu'un qui commençait aussi tôt le travail? Je regardais ma montre et j'en déduisais que non. Il n'était que 3h24 pourtant. Rentrait-elle de soirée? Sûrement, à cette heure si on commençait à prendre la route pour rentrer et puis l'autre soir j'étais bien rentrée à 4h.