Liaison dangereuse

Chapitre 8

     Je me levai doucement et me précipitais dans la cuisine pour regarder l'heure. Oh non, j'aurais dû être en cours depuis au moins une heure.
     Laura m'observait en croquant dans son pain au chocolat.
-Je t'ai pas réveillée, tu dormais si bien.
-T'aurais dû, soupirai-je.
-De toute manière, il est trop tard. Profite de ta journée et rate une heure de cours.
     Je fais les quatre cents pas dans le salon et declarai :
-Oui mais mes parents vont me tuer ! Je viens de fuguer et en plus je sèche les cours.
-C'est ce qui arrive quand on joue la rebelle, ajouta Gab.
   
     Je devais profiter de ma journée ? Très bien. J'avais besoin d'une grande et longue balade.

     Je me préparais rapidement et partis visiter le parc le plus proche. D'après Gabin, il se situait à 30 minutes à pied et je ne risquais pas de tomber sur des individus peu fréquentables à cette heure-ci.
     J'emmenai un gâteau pour grignoter durant la matinée et partis.

     Les immeubles étaient tagués mais étrangement certains étaient dignes d'oeuvres d'art. Celui d'un homme attira particulièrement mon attention. Il était d'une beauté frappante presque parfaite et tenait dans sa main un petit mégot. Il me rappelait Evan. C'était sans doute pour cela que j'aurai pu admirer ce magnifique street-art pendant des heures.

     J'atteignai enfin le parc dont la verdure contrastait avec le béton de la ville. L'odeur des fleurs embaumait mes narines et je décidai d'explorer cette splendide nature. Des enfants promenaient leur chien avec leur grand-mère et je m'assis sur un banc pour les observer.

     La petite fille n'avait pas plus de deux ans et elle courait déjà comme une grande. Ma mère aurait dit que j'étais la même à son âge. Mais que dirait-elle de mon comportement ? Mes parents m'avaient harcelé de messages bien que je les avais prévenus de ne pas s'inquiéter. Quelle idée m'avait traversé l'esprit ?

     Je respirai profondément et fis le trajet inverse. Je récupérerai les affaires que j'avais laissé chez Gabin et pris le premier bus qui me ramènerait chez moi.

***

     Arrivée chez moi, je m'installai dans ma chambre et appelai mon père.
-Agathe, où es-tu ?
-Je suis à la maison, dis-je la gorge sèche.
-Nous nous sommes tellement inquiétés avec ta mère. Elle n'a pas fermé l'oeil de la nuit !
-Je suis désolée, continuai-je en sentant les larmes me monter aux yeux.
-Ne fais plus jamais ça Agathe. Je dois te laisser ma chérie. À ce soir, je t'aime.
-Je t'aime aussi Papa. Je suis tellement stupide.

     Je m'écroulai sur mon lit et vidai ma peine. Je ne redoutais plus qu'une chose : le retour de mes parents.