Liaison dangereuse

Chapitre 23

     Il ne répondait pas et je sentis mes yeux qui se remplissaient de larmes. Je me levai et me dirigeai vers la sortie du parc en fuyant son regard.
-Agathe, dit-il en prenant ma main.
-Dégage Evan ! Tu viens chez moi, tu m'embrasses et je te retrouve avec une autre.
-Tu nous a vus.
     Je le retournai brutalement et retira ma main de la sienne.
-Oui, et je ne peux pas faire comme si je n'avais rien vu.
     Il prit mon visage entre ses mains et essuya mes larmes avec son pouce.
-C'est moche une riche qui pleure.
     Il réussit tout de même à m'arracher un sourire et il me serra contre lui.
-Je ne veux pas te faire souffrir Agathe.
-Je sais qu'on est pas ensemble, que tu ne m'as rien promis, ni rien, mais je veux que tu sois honnête avec moi.
     Il me lâcha et j'essuyai de nouveau mes larmes. Il resta silencieux un moment et déclara :
-J'ai besoin de réfléchir. Je t'aime bien mais je ne suis pas sûr d'avoir envie de plus.
-D'accord, très bien, achevai-je en partant sans lui jeter un seul regard.

     Je n'avais pas envie de me confier à Laura. Je ne l'avais pas mis au courant de la situation et un seul nom me vint à l'esprit : Rick.
     Je déverrouillai mon téléphone et l'appelai, cachée dans une petite rue à l'abris d'Evan. Je ne voulais pas qu'il me voit dans cet état. Après tout, c'était moi qui m'était attachée à lui, il n'avait rien demandé.
-Agathe ?
-J'ai fait n'importe quoi, Rick. Je l'ai vu et je lui ai dit que j'étais au courant pour Liam et lui. Je suis désolée, j'aurais dû t'écouter.
-C'est assez stupide ce que tu as fait. Mais d'un côté, c'est rassurant.
-Comment ça ?
-Quand je t'ai dit de faire comme si rien n'était, c'était un peu un test.
     J'essuyai mes larmes du revers de ma manche et poursuivis :
-Quoi ? Un test ?
-Je voulais voir à quel point tu étais stupide. Une fille qui accepte qu'un mec sorte avec une autre, ce n'est pas normal. Je voulais voir combien de temps tu résisterai. T'as pas tenu longtemps, dit-il en riant.
-Tu n'es pas sérieux j'espère ? hurlai-je dans le téléphone.
-Euh si, justement. Bon, dis-moi où t'es  je viens te chercher. Et arrête de pleurer.