Liaison dangereuse

Chapitre 30

     Gab remonta les escaliers et entra dans l'appartement. Il resta planté comme Clara quelques minutes plus tôt au milieu du salon. Un silence de mort envahissait la pièce et je me sentais horriblement mal. Laura décida de briser ce calme embarrassant.

-Je croyais qu'elle n'était rien pour toi.

-Oui, ne t'inquiète pas. Mais ça m'a fait bizarre de la voir.

-Je vais prendre l'air, dit-elle en prenant un paquet de clope dans son sac.

-Bébé...

     Elle lui fit un signe pour lui demander de se taire et alla sur le balcon. Elle s'appuya sur la rambarde et avalait des bouffées de fumées qu'elle soufflait par les narines.

     Je décidai de la rejoindre. Après tout, j'étais sa meilleure amie. Je devrais réussir à la comprendre.

-Casse-toi, dit-elle.

     Ce n'est pas l'effet que j'aurais voulu lui faire mais lorsqu'elle était énervée, elle réagissait toujours de cette façon.

-Ecoute Laura. Je sais que c'est compliqué pour toi mais je ne suis pas responsable des actes de ma sœur.

-Tu n'étais pas obligée de l'amener ici. Tu sais très bien ce qu'il s'est passé entre elle et Gabin. Je ne veux plus qu'elle l'approche.

-Je ne savais pas...

     Elle leva les bras au ciel et jeta sa cigarette sur le trottoir d'en bas.

-Evidemment, tu ne sais jamais rien. Tu es la petite fille parfaite qui a tout ce qu'elle veut, tu ne connais rien à la vie. Tu ne sais rien mais tu accuses Gab d'avoir violé ta pétasse de sœur. Après tu la ramènes ici. Par contre, t'envoyer en l'air avec Evan Wolf, tu sais faire.

-T'es vraiment une garce Laura. Je pense que de ce côté-là, tu n'as rien à me dire. Je fais ce que je veux de ma vie.

-Oui mais ne viens pas foutre la merde dans la mienne. Maintenant, dégage.

     Je préférai couper court à la conversation et rejoignis Evan dans le salon. Gab était parti se changer les idées dehors et Laura préférerait passer la nuit sur son balcon que d'avoir à me croiser. J'embrassai timidement Evan et il me prit dans ses bras.

-Ça va s'arranger. 

-J'espère, lâchai-je.

-Allez, viens madame la riche. Je vais t'emmener te promener un peu.

     Je souris et il me porta sur son dos. Il descendis les escaliers et se mit à courir dans la rue. Je laissai échapper quelques petits cris mais il tenait fermement mes jambes et je n'avais pas peur de tomber. Il me fit descendre et alluma une cigarette. Je lui en volai une car je sentais que j'en avais besoin. 

-Tu sais, ce soir, je vais voir un pote. Tu peux venir si tu veux.

-Ok, je verrais, dis-je en l'embrassant.

     Pour l'instant, je devais rentrer chez moi pour avoir une discussion avec Clara.