Chapitre 2

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Au lieu d'écrire en français sur ma feuille blanche, j'écris dans une autre langue inconnue et incompréhensible. Je le fais inconsciemment depuis deux semaines, au début ce n'était pas régulier mais en ce moment c'est de pire en pire, cela se manifeste sans que je m'en rende compte. J'ai cherché sur internet s'il y en avait une dans le monde qui coïncidait, mais non, on dirait que je place des lettres bout à bout sans ordre logique.
J'avais parlé à ma grande sœur de cette langue lorsqu'elle revenue de cours, mais elle s'était moquée de moi en prétextant que je regardais trop de films et que je faisais exprès. Je descends prendre un café pour me réveiller en me disant que ce n'est qu'un coup de fatigue. Lorsque je reviens dans ma chambre j'arrache la feuille de mon cahier puis finis ma rédaction comme si de rien n'était. 

Le soir je me mets au rebord de ma fenêtre, comme à mon habitude et me mets à dessiner tout ce qui me passe par la tête en regardant le ciel étoilé, et la lune, surtout la lune, de la musique dans les oreilles. Depuis petite je ne peux dormir les soirs de pleines lunes. J'en ai parlé avec ma mère, elle m'a confié que c'était sûrement mon rythme circalunaire, c'est courant dans notre famille. Ce soir je dessine la lune pour l'énième fois, ma grand-mère me disait que je tenais mon don de ma mère qui elle même le tenais de mon grand-père. 

Lorsque je glisse mon regard sur la rue, je le vois. Je ne l'ai jamais vu si près d'ici, il prend le même arrêt que moi, certes, mais je ne l'ai jamais vu si près de chez moi. Dès qu'il me surprend à le regarder il part. Je ne le vois pas partir si vite, on dirait un mirage, cela en est surprenant. Je rêve de lui parfois, il est chez moi et je lui pose des questions plus stupides les unes que les autres. J'ai de plus en plus peur de lui, d'en ce moment, de ces choses étrange que je fais, des rêves que je fais. Je décide qu'il est alors temps de me coucher, je ferme mes volets par précautions et me répète que ce n'était peut-être qu'une simple hallucination. 


Le jour suivant, c'est mon anniversaire, ce n'est pas un jour particulier pour moi, j'ai 19ans et c'est tout, une année de plus, une année de moins rien ne change, et j'ai des cadeaux voilà tout. 

Ma mère m'offre son cadeau le matin, elle me trouve toujours des petites surprises mignonnes comme un parfum ou un accessoire. Cette année elle a décidé de m'offrir un bijou de famille, une ravissante bague est argentée ornée d'un croissant de lune à l'intérieur d'une pierre noire, un onyx d'après ce qu'elle me dit, je passe le bijoux directement à mon annulaire droit, je l'aime beaucoup. En le passant un frisson parcourus mon corps, c'est étrange, cela doit être l'effet de l'argent froid sur ma peau. 

- J'y ferai très attention, merci maman, je l'adore déjà !

Elle me prend dans ses bras, je lui rends alors son étreinte. Cela me fait du bien, j'ai l'impression d'être seule au monde dans les bras de ma mère. Avec la pression que les professeurs nous mettent, j'en ai besoin en ce moment. J'aimerai que ça ne s'arrête pas. En me redressant je vois qu'elle a les larmes aux yeux.

- Maman tu sais je n'ai que 19 ans tu ne vas pas te débarrasser de moi de sitôt !

Je pensais qu'en ajoutant une petite touche d'humour elle allait rire, mais au lieu de ça elle me reprend dans ses bras.

- Je t'aime mon ange.

- Moi aussi maman, je t'aime.

Je la serre fort dans mes bras et puis nous passons une partie de la journée ensemble, en fin d'après-midi je rejoins mes amis pour fêter mon anniversaire avec eux. Je rejoins plusieurs amis de l'école dans un petit parc ainsi que mes meilleures amies. Toutes les trois nous nous éclipsons du reste du groupe pour qu'elles puissent m'offrir leurs cadeaux, même si je leur avais préciser de ne rien faire. 

- Eva, tiens c'est pour ton anniversaire, j'espère que ça te plaira.

Je prends le paquet bleu d'Ariane et l'ouvre, c'est une photo de nous trois que l'on avait prise lorsque nous étions allées à Disneyland, il y a deux mois. Cela me touche, elle sait combien les photos sont importante pour moi, elles forment toujours un ensemble harmonieux avec mes dessins dans ma chambre, celle-ci ira sur ma table de chevet. Sur cette photo nous voyons trois jeunes filles follement heureuses devant le château de la Belle au bois dormants, ces trois folles : c'est nous.

- Et voici le mien !

Lorsque je découvre la petite chaîne de poignet avec les trois initiales MEA je souris, oui cela fait que six mois que nous nous connaissions mais nous étions inséparables, c'est comme si je les avais toujours connues. A peine ais-je le temps de penser à ce bijoux que je les prends toutes les deux dans mes bras. J'ai de la chance de les avoir comme amies. Elles ont toujours étaient là pour moi, je ne les remercierais jamais assez. 
Mais lorsque je relève la tête, je me crispe et fronce les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demande Ariane.

- Il est là....

- Le psychopathe ? Mais je vais aller le voir moi faut qu'il arrête ! S'écrie Marion en commençant à partir vers le banc où il lisait.

- C'est bon je te dis, il va arrêter... Dis-je doucement

- Moi il me fait peur. Réponds Ariane.

Après avoir répéter aux filles que tout irait bien, que ce n'est juste une question de temps pour qu'il cesse de me suivre, enfin je l'espère, les filles ainsi que le garçon étrange sont repartis.
Il est aux alentours de minuit lorsque je rentre chez moi, je m'aventure dans une rue, qui me sert de raccourci quand je n'ai pas le courage de marcher, c'est une rue très étroite, plutôt sombre et pas du tout rassurante. En fait elle fait carrément flipper, mais j'ai froid et je veux rentrer chez moi et retrouver mon cher lit. Souvent quand je la prend elle me fait penser aux vieux films d'horreur extrêmement mal tourné. Quel cliché de penser qu'il pourrait se passer quelque chose, c'est une simple rue après tout, je vis dans une ville normale, ni trop grande, ni trop petite, une ville simple quoi. Je vois alors un homme la main braquée dans sa poche au milieu de l'étroite rue me regarder. Il est habillé d'une cape noire, sa capuche relevée.

- La voilà ! Eva tu sais que ça va faire longtemps qu'on te cherche !

Je m'arrête, me retourne, personne, alors il me parle, mais je ne le connais pas moi mais il connais mon prénom, étrange, il dis qu'il me cherche, encore plus étrange. Ok, j'ai déménagé mais même pourquoi il m'a cherché. Il s'avance lentement, je commence à avoir des frissons qui me remonte jusqu'à la tête. En fait à présent c'est moi qui est actrice du vieux film d'horreur. L'homme n'était plus qu'à une vingtaine de mètres de moi. Je l'aperçois à peine mais je peux dire qu'il a une peau blafarde, son regard est si dur que je ne peux le regarder dans les yeux. Il me fait peur, je ne le connais pas, je regarde une nouvelle fois derrière, il n'y a personne dans la rue, ma maison est a encore une vingtaine de minutes d'ici, je n'ai pas le temps de courir, il faut que je trouve un moyen. J'ouvre la bouche mais rien ne sort.

- Il t'a bien protégé à ce que je vois et ta mère aussi !

Il ?  Il doit avoir un coup dans le nez lui ! Ma mère, pourquoi ma mère, et c'est qui ce "il", oui il doit être carrément bourré puisque cet homme, je ne l'ai jamais vu de ma vie. Je prends mon courage à deux mains et réponds un simple :

- Quoi ?!

- Et apparemment ils ne t'ont rien dit, donc rien enseignés.

Roh mais il m'énerve avec ses phrases sans aucun sens, pourquoi il ne dit pas de choses claires, cela m'effraie de ne rien savoir, et cela m'énerve ses phrases qui ne sont pas explicites. Il rit, sont rire et rauque, brûlant de fierté et de vengeance, un rire à vous faire frissonner jusqu'au dernier centimètre de votre corps. 

- Que fait-t-il ? Il n'est pas censé de surveiller ? Je ne le vois pas !

Mais qui ? Je comprends pas. Tout ce passe très vite. Il braque son revolver sur moi.  Je vois une masse arriver et l'homme douteux tombe à terre, mort.

Les Secrets de ma Lune (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant