Les Secrets de ma Lune (en réécriture)

Chapitre 11

Il m'attire alors dans une pièce après avoir appuyé sur un bouton sous une lampe.
La pièce est étroite et sombre, nous ne pouvons pas m'être plus de cinq personnes, il y a des boîtes de conserves pleines, un lavabo, des médicaments. Je commence à avoir peur en voyant les fusils et les armes accrochés aux murs.
Il n'y a qu'une petite lumière au sol qui éclaire comme elle peut la pièce, elle est suffisamment grande pour que je puisse voir les tatouages à la base du cou et sur le bras droit de Gabriel. J'entends des coup de feu, je m'accroche par réflexe à la première chose que je trouve, lorsque je m'aperçois que ce que je tenais était le bras de Gabriel. Je le lache alors brusquement.

- Désolée... dis-je confuse.

- Il n'y a pas de mal, tu peux prendre mon bras, tu pourras alors remarquer ma musculature. Ris-t-il.

Je lui reprends alors le bras sans faire attention à sa remarque. Voyant son sourire en coin je réplique :

- N'y crois pas trop. J'ai juste... peur.

- Tu n'as pas de quoi nous sommes en sécurité ici et puis tu as un homme courageux et magnifique à tes cotés ! Dit-il en bombant son torse.

- Ah oui ? Où ça ?

Nous rigolons mais je repense à l'alarme, à cette pièce plus que petite. Nous nous asseyons sur le sol, collé l'un à l'autre, entendant une toute autre musique que celle du piano. J'entends des cris de douleurs, des coups de feu et cette alarme stridente et insupportable. Mon inquiétude doit se lire sur mon visage puisque Gabriel réponds à mes questions intérieures.

- Il y a une intrusion, ce sont sûrement les vampires qui réclame plus de droits comme il y a trois mois. Mais le Sanctuaire préfère rester prudent, c'est pour cela que nous sommes cloîtrés dans cette pièce.

- Mais si ce n'est pas les vampires alors qui c'est ?

Il hésita, baissa les yeux, il cache quelque chose, je le sens. 

- Je ne sais pas. Me dit-il brièvement.

Je ne le crois pas, il n'est pas, comme à son habitude, sûr de lui lors de sa réponse.
Nous attendons plusieurs minutes, ou peut être des heures. Je ne sais pas qu'elle heure il est, Gabriel m'a interdit d'allumer mon téléphone sous peine d'attirer les assaillants avec les ondes que celui-ci émet. Cela me fait penser aux ondes qu'avait émit ma bague lors de l'attaque des chasseurs avec Alexandre. J'espère qu'il est en sécurité à l'heure qu'il est. 

A ce moment précis, j'aimerais sortir de cette galère, j'aimerais oublier ce monde. Tout a changé depuis ma découverte, du jour au lendemain. Parfois je me demande si je n'avais pas vu ce gars dans la rue lors de mon anniversaire comment je l'aurais découvert ou simplement l'aurais-je découvert ? Et puis parfois je me dis que ce n'est qu'un rêve et que je vais me réveiller d'une seconde à l'autre, mais d'un autre côté ce mystère et ce nouveau monde m'attire comme un aimant. Et ma vie, que serait ma vie si j'aillais interdite, innocente et inconsciente dans ce monde tandis que des milliers de gens sont différents et plus incroyables les uns que les autres ? Tout compte fait, j'aime vivre comme cela, vivre dans le danger, dans l'adrénaline, tout à changer mais je ne me suis jamais sentis autant à ma place qu'ici, dans ce monde, et même dans cette pièce aux cotés de Gabriel. J'ai toujours pensé qu'il me manquait une partie de moi, un morceau pour effacer le point d'interrogation au dessus de ma tête, et je pense l'avoir trouvé ici. Ce monde efface ce point d'interrogation et remplis le vide qui s'était installé en moi depuis toujours. 

Je lui tiens encore le bras mais avec moins de fermeté. Nous restons en silence, côte à côte assis sur ce carrelage froid, sans savoir ce qu'il se passe dehors, ce qu'il va nous arriver si on reste ou on sors. Nous sommes ignorants, dans l'attente, dans la peur, nos deux corps collés. Je peux sentir sa chaleur, mais aussi la contraction de ses muscles, il ne supporte pas rester enfermé, c'est un loup, il aime se défouler, il aurait sûrement aimer partir et ne pas rester assis, à attendre à côté d'une fille comme moi. Il aurait sûrement aimer se battre et se défendre, mais non, il doit rester avec moi, il n'a pas le choix. 
La porte produit un petit "clic" et Gabriel me regarde. Il est beau, il n'y a qu'un léger rayon de lumière qui passe sur son visage mais ses yeux bleus nuit me font fondre...
Concentration ! 

- On peut sortir, me dit-il.