Chapitre 10

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Alexandre, Gabriel et le Comte font irruption dans la pièce, les jeunes garçons ont l'air très énervés tandis que le Comte essaie tant bien que mal de les calmer.

Je suis à ce moment très gênée, je ne sais où me mettre et je sens que cette dispute à un rapport avec moi et je ne sais pourquoi. 

- Nous avons un petit dilemme. M'explique l'homme.

- Ce n'est pas un dilemme, nous avions déjà prévu venait avec moi ! S'exclama Alex.

- Eva tu n'as qu'à dire avec qui tu veux faire le cours d'aujourd'hui. Me sauve la Comte.

- Et bien, pour tout vous dire je ne sais pas, c'est vrai que je n'ai pas eu beaucoup de cours de sortilèges et qu'il m'en faudrait. Malheureusement pour apprendre les sortilèges il me faut apprendre de notre monde. Dis-je d'une traite.

J'aperçois alors un léger rictus sur les lèvres de Gabriel, une facette apprit discrètement et une petite déception dans les yeux d'Alexandre. Mais pour moi cela semblait logique, et puis je voulais savoir cette histoire de pleine lune.

Je promet à Alexandre que son cours sera réserver pour demain, ce qui le rassure, puis ce dernier et le Comte disparaissent. 

- Merci. Me dit Gabriel

- Merci ?

- D'avoir choisi mon cours.

- Je suis simplement curieuse ça n'a rien à voir avec toi. Répondis-je froidement

- Si tu le dis, tu as une heure devant toi, tu peux faire ce que tu veux mais dans l'enceinte, balade toi, va à la bibliothèque, dans la salle de musique...

- Il y a une salle de musique ?

- Bien sûr, demande à Madame Groge où elle se trouve, moi je dois faire un tour à la bibliothèque pour récupérer des livres pour notre cours.

Lorsque je trouve enfin Madame Groge elle me dirige vers la salle de musique. C'est une petite femme ronde, elle a un visage fin et gracieux, qu'encadrent des cheveux noir de jais. Cette nymphe me laisse seule dans la magnifique salle. Une pièce où trône un piano à queue blanc et des murs possédant une isolation phonique permettant au son des divers instruments de ne pas résonner. Mon instrument favoris est le piano et actuellement, j'ai très envie d'en jouer, malgré les oreilles indiscrètes qui peuvent se balader non loin d'ici.

Suite à mon dilemme intérieur je finis par m'assoir devant ce magnifique piano à queue. Je frôle les notes de mes doigts avec délicatesse, comme pour faire connaissance avec ceux qui va devenir mon ami le plus intime dans ce Sanctuaire. Puis commence alors à jouer la mélodie de The Giver (voir médias), le film préféré de ma soeur, et ferme les yeux.
La musique à toujours été un échappatoire, une roue de secours à mon mal-être, lorsque je rentre chez moi après une journée difficile je me met devant mon piano. Lorsque j'étais seule et que je ne sentais pas à ma place, le piano à toujours été là pour moi, lui.
J'ai toujours pensé que la musique été comme une personne à côté de moi, qui m'écoute et me libère de mes problèmes ou mes angoisses.
C'est un art qui me procure un bien fou, lorsque je dessine, j'écoute de la musique, lorsque je travaille, j'écoute de la musique. La musique fait partie de ma vie, de moi.
La musique me suis partout où je vais, elle a toujours était là et le sera toujours. Lorsque j'étais petite mon Grand-père jouait du piano mieux que quiconque, il m'a transmit cette passion, c'est lui qui me l'a appris, de a à z. Lorsque je joue, c'est comme si mon Grand-père m'écoutait et revenait sur terre pendant un instant. Cette chanson était la préférée de mon Grand-père, il trouvait qu'elle avait une âme, qu'elle avait quelque chose de différent, une histoire. 

Pendant toute la chanson je ferme les yeux, je me sens bien, je me sens mieux. Je suis seule avec le piano, la musique et mes souvenirs... Les notes s'enchainent et la musique me transporte, j'oublie tout pendant un moment Je m'envole dans mon univers, celui que je connais et celui que je préfère.  
J'arrive à la fin de la partition, je sens mes joues humides, cela n'arrive pas souvent, je préfère pleurer dans mon coin et ne pas le monter, j'essuie mes joues d'un revers de la main. 

J'ouvre les yeux et remarque que Gabriel m'observe dans un coin de la pièce les bras croisés, un rictus suspendu au lèvres, les yeux emplis de fierté et d'émotions indéchiffrable. Je me lève d'un air agacé, je n'aime pas qu'on me regarde jouer. Ce sont des moments que je ne partage pas, des moments seule avec mon piano et les souvenirs de mon Grand-père.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Bégayais-je.

- Je t'ai dit que j'allais revenir. Tu joues magnifiquement bien, tu ne m'avais pas dis que tu faisais de la musique, je suis impressionné.

- Je partage pas trop cette passion, c'est mon truc à moi tu vois, tu joues d'un instrument toi ? Demandais-je curieuse.

Il me confis alors qu'il est passionné par le violon depuis petit, ce qui est étonnant pour un jeune homme qui s'affiche comme étant alexithymique, ne montrant en quelque sorte aucune émotions. Savoir qu'un art pur et insignifiant comme la musique peut lui procurer des émotions me surprends.
Mais il se reprend rapidement, regrettant probablement de m'avoir montrer cette partie sentimentale de sa personnalité, je suis heureuse qu'il m'ait ouvert son coeur même s'il a des regrets. Il me dirige dans la salle de cours, afin de commencer son discours sur la guerre des vampires et des loups-garous du XIIème siècle. J'apprends alors que le mythe repris dans les films n'était pas vraiment la même chose, en effet, ils ne se sont pas battus pour une histoire d'amour ou je ne sais quoi mais pour un territoire. Un vampire trop curieux avait dépassé la frontière et tué un bêta d'une meute puissante, les loups-garous n'ont pas appréciés et ont déclarés la guerre à l'autre espèce. Depuis, ils ont signé un pacte de sang et n'ont plus le droit de créer un conflit, tous ces pactes et ces histoires sont gouverné par les membres du Conseil.
A la fin du cours je range mes affaires et Gabriel fait de même, on se dirige ensuite sous les arcades du couloir lorsqu'il s'arrête soudain et me fixe.

- On pourra parler de "tu sais quoi" demain ? Je viendrais te chercher après les cours on ira bosser autre part qu'au Sanctuaire et je te ramènerai à temps pour ton cours de sortilèges ! Ça te va ?

- Je croyais que tu n'aimais pas les sorcières...

Ces mots sont sortis seuls de ma bouche, mais me font un bien fou. Je le sentais gêné et bizarre venant du loup-garou prétentieux et méchant que je connais.
Soudain une alarme puissante et stridente se fait entendre. Je n'ai pas le temps de réagir que Gabriel m'attrape la main rapidement et fortement.

Les Secrets de ma Lune (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant