Chapitre 19

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On sort alors du bâtiment tout les deux, une fois derrière la porte nous explosons de rire au milieu des jardins, des étudiants nous regardant, interloqués par notre fou rire soudain. On ne peut pas s'arrêter, voir Mathilde sur les fesses état digne d'une pièce comique, la tête surprise et choquée qui l'accompagne aussi est hilarante. 

- Tu sais que je commence à t'adorer toi ? Zoé vient de faire irruption dans notre champ de vision, souriante elle aussi, à croire que cette scène avait plu à plusieurs personnes. Au fait ça va elle t'a pas fait trop mal cette petite garce ? Si tu veux je peux aller la voir et lui faire dix fois pire que ce qu'elle t'as fait !

- Non ça va, j'ai eu un bon soigneur, ne t'inquiète pas pour moi. 

- D'accord d'accord, mais tout le monde est vraiment content que tu la remettes un peu à sa place celle-là ! C'est à croire qu'on attendait Eva ! Et ne t'inquiète pas ma mère va t'en coudre une nouvelle.

J'en étais sûre, ce fameux air de famille. Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Je m'en veux tout de même pour le travail de Pauline, la couturière, à peine ai-je eu le temps d'apprécier ma tenue, qu'elle était déchiquetée de partout. 

C'est à ce moment précis que je regarde ma tenue, je n'ai presque plus de tee-shirt, mon pantalon est troué au niveau d mes cuisses et ma veste tombe en lambeau. Je retire cette dernière et la met à la poubelle, de toute façon on ne peut rien faire pour elle, il n'y a pas un centimètre de tissu récupérable. Je suis maintenant presque en sous vêtements dans les jardins communs du Sanctuaire, ma vie est génial, vraiment. Je regarde Gabriel qui, lui, ne quitte pas des yeux mes "vêtements", je secoue ma main devant son visage avant de prendre conscience que les vêtements avec lesquels je suis venue sont à l'intérieur. Je n'ai aucune envie de retourner à l'intérieur. Zoé me rassure et me dis qu'elle ira les chercher et me les rendra demain, sur ce elle part rapidement en sautillant, contente de la scène avec Mathilde. 

Je regarde Gabriel qui cherche dans son sac quelque chose, il attrape un pull et me le donne, je l'accepte volontiers et enfile ce sweat noir bien trop grand pour moi au dessus de mes vêtements délabrés. 

- On fait quoi maintenant ? Je suppose que tu n'as pas envie de retourner à l'entraînement ?

- Pour tout te dire non. Dis-je tout sourire.

- Moi non plus, on devrait sortir du Sanctuaire avant que quelqu'un d'autre ne vienne. Conseille t-il.

On part du Centre par une issue que je ne connaissais pas, il m'indique qu'en passant par ici on ne serra pas repéré. Je le suis et on arrive rapidement près de sa moto, je précise que je ne suis toujours pas a mon aise sur cet engin. Je monte et je suppose qu'il va nous ramener à la rivière. Arrivés au parking il me prit la main comme l'autre soir. Et nous commençons à marcher, jusqu'à la cascade en enjambant les petits ruisseaux. On s'assoit comme la dernière fois sur le rocher, et on regarde le ciel, cela me fait du bien, c'est un lieu qui respire la simplicité et la pureté, aucun problèmes, aucune prise de tête. 

- On pourra dire que c'est notre endroit maintenant ! M'annonce t-il joyeusement.

J'acquiesce avec un sourire puis le regarde, ses yeux bleus scintillent de bonheur, ses cheveux châtains volent avec le vent, il est vraiment beau, une beauté naturelle presque angélique.

- Gabriel ?

- Oui ? Dit-il en se tournant vers moi, ses yeux oh mon dieu ! Concentration Eva, concentration !

- Je voulais savoir, par rapport à Mathilde, quand tu lui as parlé, ta voix...

Je ne savais pas comment expliqué ce que j'ai vu, ni même comment lui exprimé ce que j'avais ressentis lorsqu'il a demandé à Mathilde d'arrêter de me battre. Ce n'était pas la même voix, c'était une voix beaucoup plus dure, une voix puissante. 

Les Secrets de ma Lune (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant