Chapitre 24

174 16 7
                                    

Je me réveille doucement par une main qui caresse mes cheveux doucement, j'ouvre les yeux et vois Gabriel, habillé perché au dessus de moi. Il détourne les yeux, gêné d'avoir été pris sur le fait.

- On doit partir Eva, maintenant. Me dit il en se levant.

Quand je regarde ses yeux je lis de la détermination et une once de peu. 

- Quoi ? Pourquoi ? Marmonnais-je encore engourdi par le réveil.

- Ils sont là, les chasseurs sont là, on va devoir sortir par la porte de derrière et en vitesse. Me susurre-t-il à l'oreille comme si nous étions sur écoute.

Il me tend des vêtements dont le jean que je portais la dernière fois ainsi qu'une blouse d'hôpital en tant que tee-shirt car le mien est couvert de mon sang. Nous sortons alors de la chambre, ma tête me fait encore terriblement mal, je manque de vaciller à plusieurs reprises. Mais pour le moment  ce qui me préoccupe le plus est de sortir le plus vite possible, sachant que tout le monde dans cet hôpital pourrait en être un. 

En effet, les chasseurs sont le plus souvent habillés comme des civils, ceux que j'ai vus la dernière fois s'occupent des cas particuliers et ne font apparition que lorsque leur proie est seule. Pour m'atteindre ils doivent être plusieurs, d'autant plus que Gabriel avait l'air de vouloir partir tout de suite, s'ils n'avaient pas été beaucoup, il les aurais tués sur le champs et ne serait pas stressé comme il l'est actuellement. Nous marchons le plus vite possible vers la sortie. Gabriel pousse la porte mais nous nous retrouvons face à un chasseur. Le loup ferme la porte avant que l'homme ne puisse placer ne serait-ce qu'un mot. On cours dans les couloirs, monte des escaliers, Gabriel assomme plusieurs chasseurs sur notre passage, et on se retrouve sur le toit. Je ferme la porte par laquelle on est sorti à clefs. Comment va-t-on sortir d'ici ? Je me retourne, regarde autour de moi, aucune issue on est coincés j'observe Gabriel, il est énervé et perdu. 

- Que ce passe-t-il ? Demandais-je.

- Ça commence, ça commence. Répète-il incessamment.

- Parle-moi Gabriel ! Insistais-je.

- Écarte-toi !  Vas-t-en !

Ces mots ne sont pas crier ni cracher il sont grogner comme un animal, comme un loup. Je ne le laisserai pas même s'il me fait peur en ce moment. Il est étrange, il n'a plus aucune émotion sur son visage, il est vide, sombre. 

- Je vais...

Il n'eus pas le temps de finir sa phrase qu'il relève la tête brusquement ses yeux qui sont habituellement bleus comme la mer deviennent noirs avec des pépites de couleur ors et bleus. Je sursaute et recule lentement, je suis terrifiée.  Il se tords et ses os craquent et se fissurent, cette scène est horrifiante pour quiconque. Il n'a pas l'air de souffrir, une fois ce supplice terminé, Gabriel n'est plus l'homme brun aux yeux bleus que je connais mais un loup brun aux yeux profonds et envoutants. Son lourd pelage met parfaitement en valeurs ces yeux rares et envoutants. Il est encore plus beau en loup qu'en humain. Je sens que Gabriel est nerveux, il tourne en rond, je me mets sur mes genoux pour être à sa hauteur, et prends sur moi me disant que je connais cette personne et jamais elle ne me fera du mal. Depuis petite j'adore les animaux et je sais que pour éviter qu'il se sente agressé il faut se mettre dans une position qui montre que tu es à son niveau. Je sais bien que le loup qui se tiens devant moi n'est en vérité que le garçon qui était avec moi cette nuit, ou encore dans la rivière l'autre jour. L'animal s'approche de moi et se couche devant moi, j'approche ma main de sa tête mais il grogne, je l'a retire précipitamment mais retente ma chance, cette fois je ne lui laisse pas le choix. Nous restons ainsi quelques minutes, je crois que je le calme. Je décide de me lever et commence à réfléchir à comment nous allons sortir de ce toit où la chaleur est pire que celle d'un sauna ! Je cherche une solution, me penche pour voir à combien de mettre nous sommes du sol, je dirais environ 40 mètres, impossible de sauter. Bon alors je regarde partout à la recherche d'une aide.

- Gabriel viens voir ! Criais-je.

Gabriel arrive alors sous sa forme de loup, il me fixe puis reprends sa forme normale, ses vêtements sont déchirés, mais pas assez pour qu'il se retrouve nu comme un ver. Je lui montre une échelle, mais il ne comprends pas mon plan, bien sûr je ne vais pas descendre du toit ! Avec l'échelle que j'ai trouvée on va faire un pont pour passer sur l'immeuble d'en face qui n'est qu'a 2 mètres de l'hôpital. Je lui parle de mon plan qu'on met en exécution tout de suite, je passe devant et remarque que Gabriel n'est pas aussi à l'aise sur l'échelle que moi, il aurait donc le vertige, intéressant. Lorsque l'on arrive sur l'immeuble nous descendons à toute vitesse les escaliers. 

Cela vas faire 20 minutes qu'on cours comme des fous dans les rues, ces entraînements m'auront servis à quelque chose au moins. Je ne pense plus à mes vertiges, ma tête ne me fais plus souffrir. Je cours le plus vite possible sans avoir où nous allons, je suis Gabriel. Nous arrivons devant l'immeuble qui, est d'après mes souvenirs est celui où habite Gabriel. Sans un mot nous montons à l'appartement.

- Désolé si c'est mal rangé... Me dit-il.

Il ouvre la porte et je reste bouche bée, c'est un grand studio lumineux dans des tons sobres, le canapé noir trône au milieu de la pièce. Il y a un grand séjour avec une mezzanine où doit sûrement se trouver la chambre, une cuisine blanche sous l'escalier et une vue panoramique sur la ville, puis une porte noire retiens mon attention, c'est une grosse porte blindée.

- Euh... bah c'est chez moi... Marmonne-t-il en se grattant le derrière de sa tête.

- C'est plus propre que ma chambre !

- Tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux mais j'aimerais que tu préviennes tes parents que tu vas bien. Me demande-t-il

J'acquiesce, et c'est à ce moment que des questions trônent dans ma tête. Qui m'a envoyé a l'hôpital ? Pourquoi ? Comment des chasseurs ont su que j'étais à l'hôpital ? Pourquoi Gabriel est si gentil avec moi maintenant alors qu'avant il était froid et désagréable ? Comment mes parents vont réagir lorsqu'il vont voir que mon lit est vide ? Qu'est-ce qu'on fait si des chasseurs nous retrouvent ? Je souffle alors longuement comme pour m'apaiser et ouvre les yeux, Gabriel se tient devant moi un sourcil levé et éclate de rire. Connaissait vous la phrase qui affirme que le rire est contagieux ? Et bien je viens juste de la confirmer.

- Arrête de te moquer de moi ! Dis-je entre deux rires.

- Tu ne pourras pas m'en empêcher ! Répond-t-il mort de rire.

- On va voir ça !

Je commence alors à lui courir après, il court vraiment super vite ! Il saute par dessus le canapé, sauf qu'il tombe sur le tapis m'entraînant dans sa chute. On se retrouve alors par terre l'un à côté de l'autre toujours en train de rire. Comment fait-il pour me faire retrouver le sourire même dans des moments durs comme celui ci ?

- Eva ? Je peux t'avouer un truc ? Me demande-t-il d'une petite voix.

Mon cœur commence à battre très fort, j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine, je tourne la tête, il me regarde avec ses yeux intensément bleus, je lis une expression que je n'ai jamais vu auparavant, je n'arrive même pas à la déchiffrer.

- Oui... Répondis-je alors hésitante.

- Je crois que... tu es la seule personne depuis... mon frère... qui a réussi à me faire rire. Je ne sais pas, je me sens bien avec toi, je peux être moi même et pas ce mec prétentieux comme lors de notre rencontre. Avec toi je peux tout faire, je ne veux pas que tu partes lorsqu'on est tous les deux, j'ai tout le temps envie d'être avec toi, je ressens le besoin d'être avec toi.

Je le regarde alors, je ne sais pas quoi faire car quand j'y pense moi aussi je pense tout le temps à lui lorsqu'il n'est pas là, et lorsqu'il est avec moi je me sens protégée, rassurée, bien tout simplement.

- Je pense tout le temps à toi, je rêve même de toi ! Avoue-t-il en riant. Tu penses sûrement que je suis stupide et que ce que je dis est débile, mais au moins je te dis ce que je pense...

Plusieurs secondes passent dans un silence le plus total, elles sont longues, lourdes, c'est une éternité... Gabriel est plongé dans ses pensées, puis il se lève.

- Je vais préparer à manger. Marmonne-t-il.

Les Secrets de ma Lune (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant