Chapitre 17 (partie 2) : Révélation

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Point de vue d'Alex

Lilly recule, totalement sous le choc. Je voulais qu'elle sache la vérité mais je n'avais absolument pas pensé aux conséquences que ça pourrait avoir sur elle. Justin est vraiment cruel.

« P... pourquoi ?

-Tu ne devines pas ?

-Non, répond-elle les larmes aux yeux.

-C'est vrai qu'en fait ça ne te concerne même pas. C'est plutôt un conflit familial. »

Il se tourne vers moi avec son petit sourire fier de lui. J'ai franchement envie de le frapper mais je sais que ça n'arrangera pas la situation...

« Elle n'est pas très maligne... Enfin elle a des circonstances atténuantes avec ce que tu lui fais subir. Elle était très facile à amadouer. Il suffisait que je montre un peu de sympathie envers elle pour qu'elle me tombe dans les bras. Tu es tellement blessant que j'ai à peine eu à lui dire qu'elle était belle pour qu'elle se donne à moi. » Il rigole puis se tourne vers Lilly. « Je suis désolé, ce n'est rien de personnel. En fait, depuis qu'on est petit Alex jouons à un petit jeu. Je lui prends tout ce à quoi il tient et il fait avec. Alors quand j'ai remarqué qu'Alex t'aimait bien, j'ai sauté sur l'occasion. »

Oh non il n'a pas osé.

« Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, l'interrompt Lilly. Alex ne m'aime pas et il ne m'aimera jamais donc tu t'es servi de moi pour rien. Je ne suis pas celle à qui il faut s'en prendre pour lui faire du mal. »

Elle se tourne vers moi. Je sais qu'elle attend que je réplique et que je fasse taire Justin mais je ne sais pas quoi dire.

« Attends, ne me dis pas que tu ne l'avais pas remarqué ? Sérieusement ?

-C'est bon on en a assez entendu. Lilly, arrêtes de l'écouter. Il est prêt à tout pour me faire du mal, mais ça ne marchera pas. »

J'attrape la main de Lilly et je l'emmène à l'étage. Je refuse de lui infliger ça plus longtemps. Je ne la lâche pas avant d'être arrivé dans ma chambre et d'avoir refermé la porte derrière moi. Je me tourne vers Lilly mais elle reste silencieuse, elle ne m'adresse aucun regard. Elle parait absente. Je m'en veux de l'avoir mise dans cet état. Si seulement je ne l'avais pas mêlé à tout ça.

Elle lâche ma main puis va s'assoir sur le bord de mon lit. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle se sente mieux. D'habitude je m'arrange pour ne pas être là quand les filles se sont faites briser le cœur alors je suis un peu perdu. Je commence par m'assoir à côté d'elle. Elle se tourne vers moi puis j'aperçois son visage rougis. Je ne peux pas supporter de la regarder sans rien faire. J'hésite un instant puis pose ma main sur son épaule avant de la serrer contre moi. Mon cœur se met à battre plus vite, j'espère qu'elle ne s'en rendra pas compte. Je ferme les yeux. Ces derniers jours ont été éprouvants...

Après quelques secondes qui paraissaient des heures elle se détache de moi. À présent nos visages sont à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Je reste immobile mais elle finit par s'éloigner.

« Je dois avoir l'air pitoyable. J'ai honte que tu me voies comme ça.

-Tu n'as pas à avoir honte. C'est mon frère qui devrait avoir honte.

-Alex, dit-elle après une longue pause. Pourquoi s'est-il servi de moi ? Je veux dire, pourquoi moi ? Ça ne lui sert pourtant à rien... »

-Je ne sais pas, je réponds en regardant mes pieds. C'est juste une mauvaise personne, c'est dur de le comprendre.

-Ouais... C'est dur de le comprendre.

-En tout cas, ne crois pas un mot de ce qu'il a dit. Ce n'est rien qu'un gamin égocentrique qui aime faire du mal aux autres pour aucune raison. Toi tu es belle et intéressante et il ne mérite même pas que tu sois triste. »

Elle me regarde puis sourit.

« C'est la première fois que tu me complimentes comme ça.

-Ce sont des circonstances exceptionnelles. Mais il fallait bien que tu l'entendes. Parce que je sais qu'en général je ne suis pas très sympa avec toi, mais ce n'est pas sérieux et je voullais que tu le saches.

-Tu le penses vraiment ?

-Oui, je t'aime bien en fait. »

Son sourire s'agrandit.

« Enfin... euh... tu vois quoi, ne te fais pas trop d'idées non plus.

-Ne t'inquiètes pas je ne me fais jamais d'idées avec toi.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Tu le sais très bien. Abruti. »

Elle rigole et je l'imite. Ça me fait plaisir, grâce à moi elle a retrouvé le sourire. Comme quoi je ne suis pas si nul que ça avec les filles.

Baby Sitter [en Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant