~ Chapitre 30

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Hello tout le monde j'espère que vous allez bien ! 

Désolée pour la publication tardive de ce chapitre mais le vendredi je finis tard le boulot et le temps de faire la route ... Je n'avais pas mis ce chapitre en pré-publication. 

En tout cas j'espère que vous aller aimer, moi je kiffe aha !

Bonne lecture ! :)

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Victoria :

Nate est en train de faire les cents pas dans la petite chambre d'hôpital, pendant que me recroqueville dans mon petit lit médicalisé. Je suis sûre que si il en était capable, son corps crépiterait à l'heure actuelle tellement il est énervé. Je ne crois pas l'avoir déjà vu comme ça, sinon je m'en serais souvenu. Sa colère me laisse sans voix, et je dois avouer que je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. Et tu t'attendais à quoi exactement comme réaction, pauvre cruche ?

Ma conscience se manifeste, moqueuse, brandissant un gros panneau IDIOTE au-dessus de sa tête. La vérité, c'est que personne ne peux comprendre pourquoi j'ai fait ça. Personne ne peut comprendre mon geste, pas même les personnes les plus proches de moi, c'est-à-dire mes parents et Nate. La signification de ce geste que j'ai eu est bien trop profonde pour être comprise par qui que ce soit. La réalité, c'est que je n'ai moi-même pas vraiment réfléchi ni aux tenants ni aux aboutissants de ce que faisais. Ça m'est juste venu comme ça. C'est la première fois que je commets un tel acte irréfléchi, mais j'avais besoin de savoir.

Besoin de savoir si tout cela était vraiment nécessaire à ma vie ; juste pour une fois je voulais savoir ce que ça faisais de ne pas prendre ces putains de médicaments qui m'empoissonnent la vie. J'ai l'impression que ma vie avant la maladie n'est juste qu'un doux rêve dans les méandres de ma mémoire. Un peu idiotement, je l'avoue, je me suis dit l'espace d'une seconde que si j'arrêtais de les prendre, ces foutus médocs, peut-être que Parkinson disparaîtrait. Mais voilà, la vie n'est pas un conte de fées et je m'en suis rendue compte à mes dépens.

Je me suis aussi rendue compte que la maladie est là, dans chaque atome, chaque cellule et chaque globule de mon corps et que ce dernier est bien plus accro au traitement que ce que je pensais. J'ai été stupide, irrationnelle, certes, mais peu importe les explications que je fournirai, personne ne me comprendra, alors je n'essaye même pas de me justifier.

Pendant ce temps-là Nate est toujours en train de marcher sans s'arrêter dans la petite chambre et je me dis, vaguement amusée, qu'à ce rythme-là il va creuser dans le sol avec ses pieds. Mais l'amusement cède vite la place à une angoisse qui me sert la gorge et je dis le plus calmement possible :

- Nate, je t'en prie, calme-toi, il n'y a pas mort d'homme !

Il se retourne vers moi avec une brutalité qui me laisse presque effrayée et son regard ivre de rage me cloue sur place.

- « Il n'y a pas mort d'homme ! » dit-il en m'imitant avec une voix de fausset. Mais tu sais quoi, Victoria ? Ferme-la !

Cette nuit semble décidément être la nuit des premières fois pour nous deux : c'est la première fois que je vois Nate aussi énervé, et c'est la première fois qu'il me parle aussi mal. Une partie de moi a envie de gueuler pour lui faire comprendre qu'il ne peut pas me parler comme ça, mais mon attitude serait quelque peu malhonnête alors je me tais. Je suis tout simplement à court de mots.

Quand il passe près de moi et qu'il me frôle, j'en profite pour entourer son poignet de ma main, espérant qu'un contact physique puisse le faire redescendre d'un étage ou deux. Tu rigoles ou quoi ? Là il est au sommet d'un building. Nate arrache son poignet à ma main et je laisse tomber mollement cette dernière le long de mon corps. Ce rejet physique me blesse au plus haut point, surtout lorsque je sais à quel point Nate peut être tactile avec moi. Je ravale ma boule de honte dans ma gorge. Là, il ne s'agit pas de mes états d'âme mais de sa douleur à lui.

Manibus Retorta IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant