Manibus Retorta II

~ Chapitre 32

Hello tout le monde j'espère que vous allez bien ! 

J'ai veillé tard hier pour vous écrire ce chapitre qui j'espère va vous plaire, en plus il est plus long que d'habitude ;)

Bonne lecture ! :)

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Victoria :

Au final, Nate et moi n'avons jamais reparlé de cet épisode que je considère comme étant douloureux. Peut-être avait-il peur qu'en parler nous oppose de nouveau, ou alors il avait décidé de tourner la page, mais j'en doute. Lorsque je pensais à cette nuit-là, je ne pouvais m'empêcher de frissonner en visualisant l'expression que son visage avait arborée à ce moment précis.

Les jours avaient fini par défiler, tel le sable s'écoulant du sablier. Je ne savais pas quelle échéance en particulier j'attendais, mais j'attendais, et je voyais le temps passer. Je ne suis pas retournée en cours. Les professeurs étant au courant de ma situation « particulière », ils avaient jugés plus raisonnable et prudent pour moi de rester à la maison le temps que je me sois remise de mes émotions. J'en avais profondément voulu à ma mère de s'être précipité sur son téléphone dès le lendemain de mon retour à la maison pour prévenir les professeurs que j'avais fait « une crise ». C'est ce qu'elle avait dit au téléphone : que j'avais fait une crise. J'avais failli en piquer une, de crise, lorsque je l'avais entendu au téléphone.

Pour moi, ne pas retourner en cours était exclu. J'avais beaucoup de mal à comprendre les élèves qui prenaient des cours à distance et qui, ainsi, se coupaient du monde. J'avais été élevée avec certaines valeurs, et récupérer les cours par mail n'en faisait définitivement pas partie. J'avais toujours travaillé dur, sans faire partie des têtes de la classe mais j'étais toujours bien positionnée si on me comparait au reste de mes camarades. J'avais fréquenté les écoles les plus chères où j'avais toujours beaucoup travaillé. J'étais appréciée de mes professeurs, qui me jugeaient bonne élève, rigoureuse, discrète mais cohérente dans ses propos. Quand je prenais la parole, c'était toujours pour exposer des arguments cohérents et justes.

J'avais quelque peu pitié des enfants qui n'avaient pas la chance d'étudier dans de bons établissements, ou de ceux qui, dans d'autres pays, n'avaient pas la chance d'étudier du tout. On pouvait croire que j'étais une grosse tête, ou une fille qui ne pensait qu'à ça, mais jusqu'à ce que je rencontre Nate, les études constituaient le noyau de ma vie. Et même maintenant, c'était quelque chose qui restait important pour moi.

Et pourtant, je me suis laissée faire et me voilà depuis quelques jours à la maison, en train d'étudier depuis mon lit. Je me sens nulle de faire ça, mais je ne vois pas ce que je peux faire d'autre, et de toute façon le début de ce semestre est un véritable enfer pour moi.

Et, cerise sur le gâteau, Nate refuse de céder à mes avances. J'ai bien vu qu'il ne faisait pas ça pour me blesser, et heureusement car sinon je crois que je péterai un câble. J'ai bien compris que c'était un petit jeu amusant pour lui. Il aime ça : susciter mon envie, mon désir de lui, si bien que j'ai finis par rentrer dans son petit jeu sadique.

Les vacances de février viennent d'arriver à toute vitesse, et ma mère est partie à une exposition il y a une heure à peine. Nate et moi allons être seuls ce soir, et je trépigne d'impatience ; j'ai une idée derrière la tête. Il ne va pas tarder à rentrer de cours et je me précipite comme une gamine dans la cuisine pour mettre une bouteille de champagne au frais. Comme elle ne sera pas assez fraîche quand Nate rentrera, je la mets directement dans le congélateur et sort quelques légumes à grignoter. Ce soir, j'ai bien l'intention que ce soit moi que Nate mange. Je rougis toute seule, stressée à l'idée de charmer mon petit copain. Et c'est bien bête, car justement c'est mon petit copain, et je ne devrais pas me sentir honteuse de faire ça. C'est naturel, et la plupart des couples le font, non ?