~ Chapitre 20

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Hello tout le monde j'espère que vous allez bien !

Vacances pour moi !!!!!!

Je vous retrouve avec un chapitre made-in Nate !

Enjoy it ! 

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Nate :

Attablé en train de boire mon café dans la cuisine, je songe distraitement au fait que Victoria aurait dû rentrer à la maison depuis un moment déjà.

Parfois, j'oublie tout simplement à quel point elle est rongée par cette maladie. Pour moi, elle est juste Victoria, et rien d'autre. Je l'ai toujours connu comme ça, donc forcément, je ne me rends pas vraiment compte de ce qu'il en est réellement. Aurais-je une vision différente des choses si je l'avais connu avant son Parkinson ? En tout cas, je sais que mon amour pour elle n'aurait pas changé. Il serait resté intact.

Et dire que je suis en train de tout gâcher. Encore. J'ai envie de me foutre un poing dans la gueule. Je suis un putain d'enfoiré de merde, qui détruit tout autour de lui. Si je racontais mon histoire à Victoria, ce qui m'a rendu comme ça, serait-ce plus facile pour moi ? Elle se mettrait probablement à rire, et se foutrait de ma gueule. A côté de ce qui lui arrive, mon histoire semble bien dérisoire.

Je devrais peut-être tout lui dire ; au moins, égoïstement, cela me permettrait de me libérer d'un poids. Plus j'avance avec elle, plus je me rends compte que c'est une évidence, elle et moi. Je ne me suis jamais senti en osmose avec quelqu'un avant elle, que ce soit sur le plan physique ou intellectuel. Avant elle, je n'ai jamais eu envie de me comporter différemment d'avec mes pairs. Et je me rends compte que je ne suis pas si ... nul que ça, avec elle. Enfin, sauf quand je lui cache des choses, ce qui en fait arrive quasiment tout le temps.

Au moment-même où je me dis qu'il serait bien que je lui avoue toute la vérité, la porte d'entrée se ferme doucement et je me lève pour accueillir Victoria. La moindre de mes pensées cohérente est balayée, réduite en bouillie lorsque je vois l'expression qu'elle arbore. L'espace de quelques secondes, j'ai comme un flash-back du soir où j'ai trouvé ses médicaments dans le placard de la cuisine, et le terrible résultat qui s'en ait suivi. Là, Victoria est exactement pareille. Sa peau a pris la teinte de la cendre, elle est pâle et échevelée, et sa lèvre supérieure est ourlée de résidus de transpiration. Elle est toujours aussi belle, bien entendu, mais elle semble vidée. On dirait qu'elle a fait un malaise. Je me précipite vers elle en repoussant ses cheveux derrière ses oreilles.

- Victoria, est-ce que ça va ?

Lorsqu'elle lève les yeux vers moi, je constate que ces pupilles sont mortes et qu'elles ont pris un éclat froid et distant.

- Je vais bien, dit-elle en souriant.

Malheureusement pour moi –et pour elle-, son sourire n'atteint pas ses yeux cognac, signe qu'elle me ment. Parfois, j'ai l'impression de la connaître encore mieux que moi. Lorsque je prends sa main, je constate que cette dernière est froide comme la glace et moite. Un sifflement désagréable titille mon oreille.

- Putain, tu vas me dire ce qui se passe, je gronde.

Un gloussement presque incrédule s'échappe de ses lèvres charnues et elle plaque automatiquement la main contre sa bouche, comme si c'était interdit.

- Il ne se passe rien, Nate. Rien du tout. Sauf ce que je redoutais depuis des semaines. Il n'y a pas mort d'homme.

Puis elle plisse les yeux et succombe à une crise de rire presque hystérique, tandis que des larmes de rire –ou de tristesse, je ne sais pas-, apparaissent au coin de ses yeux. Le sifflement d'alerte gonfle dans mes oreilles, jusqu'à devenir insupportable. Je la secoue doucement par les épaules et ses yeux roulent tels des billes. Ce n'est pas Victoria. Juste une pâle copie de celle que j'aime.

Manibus Retorta IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant