~ Chapitre 10

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Victoria :

Je suis à deux doigts de m'écrouler par terre. La situation ne pourrait être plus embarrassante. Nate se tient maintenant à bonne distance de moi ; je ne sais pas qui de nous trois est le plus gêné.

- Je suis désolée, dit ma mère. Je ne savais pas que tu avais de la compagnie je ...

Nate nous regarde sans comprendre tandis que je reste là, bras ballants, sans savoir quoi faire ou quoi dire. Heureusement, ma mère a le sens des bonnes manières et s'approche de Nate.

- Je suis Diane, enchantée de te connaître.

Heureusement que ma mère parle anglais, même si son accent est tout bonnement hideux. Nate serre sa main et il me regarde, stoïque.

- Ravi de vous rencontrer Madame Pedersen.

- Appelle-moi Diane, dit-elle avec un grand sourire.

Je voudrai que la terre m'engloutisse, maintenant. Bien entendu, Nate ne sait pas ce que j'ai raconté à ma mère, raison pour laquelle il me regarde sans trop savoir comment se comporter.

- Je peux me joindre à vous pour le café ?

Je hoche la tête sans parler et nous nous asseyons tous autour de la table. Le silence s'éternise. D'un côté, j'en veux à ma mère de s'incruster comme ça mais de l'autre, je ne peux pas lui en vouloir, c'est sa maison et puis je suis contente qu'elle soit arrivée au moment où Nate étions sur le point de nous embrasser car je ne savais pas si j'en avais envie.

 Enfin, si, j'en avais envie mais nous venons tout juste de nous revoir et je ne veux pas aller trop vite en besogne. Finalement, ma mère brise le silence qui ne fait que se prolonger un peu plus.

- Victoria m'a beaucoup parlé de toi, tu n'as pas idée à quel point je suis contente d'enfin mettre un visage sur un nom.

Si c'était pour dire un truc pareil tu aurais dû te taire. Tout ça va beaucoup trop vite, cette rencontre est bien trop prématurée.

- Victoria m'a aussi beaucoup parlé de vous. Vous avez une très belle maison.

Bon, on va continuer de parler de ce que j'ai dit ou pas dit ? Mon Dieu, je me sens terriblement mal.

- Merci beaucoup. Alors, on peut savoir ce qui t'amènes dans notre belle ville ?

Je jette un regard noir à ma mère et lui donne un coup de pied dans le tibia. Elle m'ignore. Nate me regarde brièvement avant de reporter son regard sur ma mère.

- En fait, je suis venu pour voir Victoria ... et passer mon dernier semestre ici.

- Vraiment ! s'exclame ma mère. Et tu étudies quoi ?

- La criminologie.

- C'est vrai ? C'est tellement intéressant ! Formidable ! Et où est-ce que tu loges ?

Je me retourne vers Nate. C'est vrai que je n'ai même pas pensé à lui demander où il habitait.

- En fait, j'ai loué une petite chambre au mois dans une auberge de jeunesse.

Je prends une gorgée de mon café tandis que ma mère prend une mine horrifiée.

- Une auberge de jeunesse ? Mais c'est terrible ! Et horriblement cher.

Je pose doucement ma tasse. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens le coup venir. Ne fais pas ça. Je cherche le regard de ma mère mais au lieu de ça elle m'ignore, totalement absorbée par sa conversation avec Nate.

Manibus Retorta IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant