Manibus Retorta II

~ Chapitre 47

Hello tout le monde j'espère que vous allez bien !

Je vous retrouve aujourd'hui avec un chapitre made-in Nate que j'ai adoré écrire et j'espère qu'il mettra au clair ce que certains d'entre vous peuvent penser de son comportement. Nate est un personnage que j'affectionne beaucoup, et j'ai hâte d'avoir votre avis sur ce chapitre.

N'oubliez pas de voter et de commenter,

Je vous fais plein de bisous, Blandine ♡

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Nate :

Le trajet du retour est flippant.

Victoria et moi avons sautés dans le premier avion, habillés avec nos vêtements de la veille. Je l'ai vu fourrer toutes ses affaires dans sa valise sans prendre le soin de les plier. Puis je me suis directement engouffré dans la voiture de location pendant que Victoria est restée un petit moment à l'intérieur. Je ne sais pas si elle faisait ses au-revoir ou si elle était en train de s'excuser pour moi auprès de ma famille. Toujours est-il que je ne sais pas ce qui s'est dit. Et je ne tiens pas à le savoir.

Après ça, le silence s'est installé entre nous, et rien ne semblait capable de le briser. Nous avons attendu notre vol dans le terminal vide de monde, assis l'un à côté de l'autre mais nous n'avons pas prononcé un mot. On aurait deux simples étrangers s'apprêtant à partager le même vol, et c'est tout.

Nous étions tous les deux perdus dans nos pensées. Par moment, Victoria poussait un soupir, comme si les pensées qui l'assaillaient étaient trop dures à supporter. Elle était proche de moi, mais en même temps si loin. Et je n'ai pas un seul instant cherché à rompre la glace.

Je me suis enfui de la maison de mon père comme en voleur en adressant aucun regard ni aucune excuses. Je me suis enfui comme un petit garçon fuyant la misère du monde, et il n'y a rien que je puisse faire pour changer cela.

J'aimerais que les choses se passent autrement pourtant.

Alors pourquoi tu ne fais pas en sorte que ça se passe autrement ?

Je n'en sais rien.

Toute la merde qui sort de ma bouche m'échappe sans que je n'aie aucun contrôle dessus. Et je me sers de Victoria comme de mon punching-ball émotionnel alors qu'elle est plus fragile que moi. Ça m'a fait plaisir qu'elle ait dit qu'avant moi elle portait constamment un masque mais que grâce à moi elle l'avait enlevé. Ça veut dire que je ne suis pas complètement pourri comme garçon.

J'aimerais tellement pouvoir faire preuve de pardon. Mais j'en suis littéralement incapable. C'est comme si il y avait quelque chose de bloqué en moi que je n'arrivais pas à faire sortir. A chaque fois que je vois mon père je me dis qu'il est temps que je passe à autre chose, que je ne peux pas me laisser aveugler par une telle haine qui en plus de ça m'empêche d'avancer dans la vie mais dès que je le vois, dès que je respire le même air que lui, c'est plus fort que moi, il faut que je laisse ma rage exploser.

Quand on grandit avec une terrible image de soi, et que votre exemple dans la vie ne fait rien pour vous aider, et, pire, vous rabaisse plus bas que terre, c'est dur de se forger une image positive de soi-même.

Je sais pertinemment que Victoria a raison et que je ne dois pas laisser tout ça me bouffer mais la vérité est que chaque année qui passe où je vois mon père, j'ai l'impression que ma haine à son encontre s'intensifie. Je suis grignoté par une colère que je ne parviens pas à maîtriser.

Je sais qu'il existe des solutions. Je pourrais aller voir un ... professionnel. Mais payer 100 dollars pour une heure où je serai allongé sur un divan inconfortable à écouter une personne faire des : « mmmh, continuez », ça ne me branche pas du tout.