~ Chapitre 3

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PS : La photo en haut vous allez comprendre pourquoi je l'ai mis ... Je l'adooooooore *-*

Victoria :

Lorsque je me réveille ce matin, je me sens pour la première fois reposée. J'ai dormi d'un sommeil profond et dénué de rêves.

Je me rends compte que si je me sens plus sereine que ces derniers temps c'est parce que j'ai lâché l'affaire. Je ne suis pas passée à autre chose, non, c'est bien trop dur, mais j'ai abandonné. Je ne peux pas m'accrocher désespérément à un fantôme, à quelque chose qui appartient désormais à mon passé.

Pour la première fois depuis mon retour en France, je m'accorde une longue douche chaude et je m'épile intégralement. J'ai laissé mon corps se dégrader. Je fais un soin pour mon visage et pour mes cheveux, et, quand je sors de la douche, la moindre parcelle de mon corps a été polie. Je prends le temps de choisir soigneusement mes vêtements ; une robe en laine bleue roi avec des collants et des bottines toutes simples. Je boucle savamment chaque mèche de mes cheveux et me mets du mascara et du gloss transparent ; ce n'est pas du grand art mais je reprends peu à peu une apparence humaine.

Lorsque je descends prendre mon petit-déjeuner, je vois le soulagement qui irradie dans les yeux de ma mère. Elle est déjà habillée et je suis sûre qu'elle est déjà allée faire son footing. Je me sers une tasse de café et me fais des tartines avec du beurre.

- Tu as bonne mine, dit-elle en prenant une gorgée de café.

Je hausse les épaules.

- J'imagine.

Je l'entends soupirer mais je n'y prête pas attention.

- Tu vas faire quoi aujourd'hui ? demande-elle nonchalamment.

- Rien. Je ne vais rien faire du tout, ni aujourd'hui, ni jusqu'à la reprise des cours.

Elle hausse un sourcil.

- Alors pourquoi tu t'es habillée comme ça ?

Nouveau haussement d'épaules. De toute évidence, Nate me poursuit jusque dans le moindre de mes gestes.

- Je voulais juste que mon apparence soit plus agréable que mon humeur, je dis d'une voix blanche.

Nouveau soupir de la part de Diane.

- Je vais rester à la maison aujourd'hui moi aussi, dit-elle. Je vais aller sculpter un peu à l'atelier.

Je hoche la tête. L'atelier de ma mère se trouve dans l'aile ouest de la maison. A l'aile est, c'est le bureau de mon père. Il rentre la semaine prochaine à la maison.

Ma mère s'éclipse et je range les reliefs de mon petit-déjeuner et mets la vaisselle sale dans le lave-vaisselle. Puis je monte dans ma chambre.

Pour la première fois depuis mon retour, je me décide à aller sur les réseaux sociaux. Je n'en suis pas vraiment fan ; en fait je m'en sers uniquement pour regarder la vie des autres, mille fois plus passionnante que la mienne. 

Sur Facebook, un dossier photo dans lequel June m'a identifié attire mon attention. Il s'intitule « Our semester ». Intriguée, je clique dessus. Je pousse un cri de surprise étouffé en mettant la main devant ma bouche. J'arrache l'ordinateur de la prise murale pour m'installer plus confortablement dans mon lit. Je m'adosse contre mon oreiller et commence à regarder les photos.

Les premières sont celles que June et moi avons prises le premier soir juste avant d'aller en soirée dans son ancien appartement. J'ai l'air jeune, innocente, inconsciente de ce qui m'attendais alors. S'en suit tout un tas de photos que je n'avais jamais vu, ou dont je n'avais même pas conscience.

Manibus Retorta IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant