Manibus Retorta II

~ Chapitre 7

Hello tout le monde, j'espère que vous allez bien !!

Je vous laisse avec ce chapitre que vous attendez avec impatience je pense, vu la fin du chapitre 6.

Ce week-end si j'ai le temps -et la possibilité-, je vous posterai un petit cadeau !! ;)

Bonne lecture !!

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Victoria :

Je reste plantée là quelques secondes, voire quelques minutes. Les serveurs sont bien trop occupés pour me remarquer. J'ai l'impression d'avoir perdu l'usage de mes jambes. Je vois Nate qui me regarde toujours, et qui hésite franchement à se lever pour aller à ma rencontre. Je prends une profonde inspiration. Je ne veux pas lui faire cet honneur.

C'est donc d'un pas décidé que je m'approche de la table, située au fond du café près de la fenêtre. Au moment où je m'arrête devant la table, Nate se lève et désigne la chaise en face de la sienne. Il fait des manières.

J'ai envie de me moquer de lui mais je n'ai pas le cœur à rire. Le fait de me retrouver à côté de lui fait fourmiller ma colonne vertébrale d'excitation. A ce moment précis, je me sens bien mieux ; ma respiration est moins laborieuse et le gouffre dans ma poitrine s'est pour le moment résorbé. Je déteste Nate pour cette emprise qu'il a sur moi.

Je le regarde franchement dans les yeux, sans flancher. Je dois me montrer forte, au moins pour la dernière fois. Nate est impeccablement vêtu : un pull gris à grosses mailles et un jean noir tout simple. Pour quelqu'un qui vient de traverser l'océan Atlantique et qui a voyagé plusieurs heures d'affilés, il a l'air frais comme un gardon. Les cheveux savamment coiffés-décoiffés et sa barbe rasée de près laissent penser que contrairement à moi, il se sent très bien. A côté, je dois passer pour un souillon.

Comme le silence entre nous s'éternise, j'alpague un serveur qui semble débordé. Il regarde Nate puis moi, et écarquille doucement les yeux. Il doit probablement se dire que l'équation est bancale, et il a raison.

- Un thé noir, s'il vous plait, je murmure.

Aussitôt demandé, le serveur s'efface.

- Je pensais que le café était ta boisson de prédilection, dit Nate dans une vaine tentative de détendre l'atmosphère.

Je hausse les épaules. La vérité est qu'une surdose de café a tendance à me rendre bien plus agressive que je ne suis déjà, et je ne veux pas tenter le diable.

Nate tortille ses doigts nerveusement tout en posant son regard ici et là. C'est à ce moment-là que le serveur revient avec ma boisson. J'enroule immédiatement mes mains autour de la tasse. Ces derniers-temps, j'ai si froid ...

Ni Nate ni moi ne savons comment commencer la conversation. Ici, c'est mon territoire, mon pays, j'ai l'avantage et il le sait. Ou alors préfère-il me laisser commencer, lâche et menteur comme il est.

- Alors, je dis d'un ton que je sais faussement détendu, que me vaut cet honneur ? Tu as décidé de te mettre au vert ? Tu as mal choisi ta destination. Paris est très pollué.

- Victoria, j'ai tellement de choses à te dire, dit-il à voix basse en ignorant mon commentaire sarcastique.

Je balaye sa remarque d'une main distraite tout en prenant une gorgée de mon thé.