Il te suffit d'un cauchemars pour te rappeler de tout le passé.

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Je ne sais pas si c'est mon esprit sous l'effet du choc qui a décidé d'arrêter la musique qui jouait dans l'appartement ou si c'est vraiment les garçons qui l'avaient arrêté

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Je ne sais pas si c'est mon esprit sous l'effet du choc qui a décidé d'arrêter la musique qui jouait dans l'appartement ou si c'est vraiment les garçons qui l'avaient arrêté.

Il est là, juste en face de moi après 3 ans d'absence. Je vous l'avais dit, lui et moi ça ne s'est pas passé comme avec les autres. Pendant 3 ans je n'ai eu aucune nouvelle de lui.

On se tient face à face l'un de l'autre à une distance raisonnable et tous les gars nous regardent subitement, placer en ligne d'un côté et d'un autre. Ils attendent tous un mot de ma part ou de celle de Tarik, juste quelque chose. J'avoue que le moment est assez gênant.

Pourquoi est-ce qu'on agit comme des inconnus ? Peut-être qu'on l'est devenu.

C'est drôle parce qu'il y a quelques années de ça, on a tous vécu la même scène que celle-ci : Tarik en face de moi et les gars qui nous regardaient. C'était quand Tarik était revenu après une longue absence au quartier à cause de ses problèmes avec la justice. Le jour où il est revenu on s'est tous retrouvés chez Lucas et je ne savais pas qu'il était là, lui non plus. Alors quand je l'ai revu, je me suis ruée vers lui. Littéralement, il a englobé ses gros bras autour de ma taille et m'a levé en l'air tout en rigolant. Les garçons ont tous commencer à crier et rigoler comme des enfants, qu'est-ce que c'était bon à l'ancienne.

Mais revenons-en au moment présent.
Tout avait changé, sauf le regard des gars sur nous et j'vous jure, on aurait dit des poissons avec leurs gros yeux. Mais sinon tout était différent avec Tarik et je n'allais sûrement pas lui faire un câlin comme ce fameux jour-là.

Tarik - Selem.

Sa voix grave me donne des frissons dans tout le corps.

— Selem.

Et c'est tout. Nabil a dit aux gars de se disperser et la musique avec la fumée de la chicha a repris. Avec Tarik c'est juste une formule de politesse qu'on s'est échangés, la bise ou une poignée de main c'était déjà beaucoup trop.

Enfin bref, j'ai passé une magnifique soirée toujours en essayant d'éviter quelconque échange forcé avec Tarik. Lui aussi m'évitait et ça me convenait parfaitement. Vers 4h du mat, Zak a vu ma fatigue et a dit aux garçons qu'il était temps qu'ils y aillent. Yannis était rentré depuis longtemps parce qu'il est encore petit malgré tout mdr.

Ils commencent donc tous à partir petit à petit, je leur fais des câlins à tous (sauf Tarik, mais ça vous l'avait déjà compris). Il me fait juste un signe de tête histoire de dire au revoir et c'est tout. Seul Nabil reste, mais bon lui dormait chez moi, c'est pas la même avec lui je vous l'avais déjà dit. Il ne pouvait pas partir comme ça après 3 ans sans m'avoir vu. On se pose sur le canapé, chacun de son côté.

— Ça fait bizarre.

Nabil - Qu'est-ce qui fait bizarre ?

— De revoir tout le monde, c'est comme si je n'étais jamais partie.

Nabil - Pourtant ton absence s'est fait ressentir pour tout le monde. C'était dur les premières semaines wAllah.

Tout le monde, même Tarik ?

Nabil - Même Tarik.

Il lit dans mes pensées ou quoi ? Je fais comme si ses paroles ne m'atteignaient pas et sens que mes paupières deviennent lourdes. Nabil ramène une fine couverture sur moi et je m'endors avec sa présence rassurante.

*

Je me réveille vers 17h. J'ai vraiment cru pendant un instant qu'hier soir n'était qu'un rêve, que j'étais en réalité encore à Dubaï. Mais quand j'ai vu Nabil dos à moi en train de ronfler ça m'a fait sourire et je me suis dis qu'il est temps que je m'habitue à ma nouvelle vie.

Je me rends compte que j'ai très peu parlée de moi donc je me présente : Habibe, 23 ans, née au zoo, turque par ma mère et algérienne par mon père. J'ai 3 grandes sœurs, (il y a Nour, Delya, Asma et puis moi) elles sont toutes mariées et n'habitent plus ici. Ma mère n'est plus de ce monde depuis longtemps maintenant, Allah y rahma elle me manque beaucoup même si j'en parle pas souvent. Mon père c'est une autre histoire, j'en parle très peu et vous verrez après pourquoi.

Je réfléchis, connaissant Nabil il va encore dormir jusqu'à aux moins 20h. Je commence à avoir faim et il n'y a rien dans mon frigo. Yannis devrait être chez lui donc je décide d'aller le voir pour qu'on aille faire les courses ensemble, comme au bon vieux temps. Et puis il pourra venir manger à la maison après.

Après une bonne douche, je me dirige vers la tour qui se situe en face de la mienne. Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai fait ce chemin dans ma vie, je pourrais le faire les yeux fermer. En bas du bloc je vois Abdel et Karim, je les salue et suit mon chemin.

Arrivé devant cette porte que je connais beaucoup trop bien, je stresse un peu et j'appuie sur la sonnette. Et si ce n'était pas Yannis qui ouvrait mais...

Tarik.

Ouais, il vient d'ouvrir la porte et en plus de ça il est torse nu et à moitié réveillé.

Tuez-moi.

« Tu crois m'aimer ? Laisse faire le temps »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant