Chaque jour j'rêve que c'est sur la Lune que j'me tire.

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Août 2017

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Août 2017

Je ferme les yeux en sortant de mon appartement et tout de suite le soleil m'aveugle. Je baisse la tête et trace ma route jusqu'au métro, j'ai toujours aimé me faire discrète.

Quand j'y repense, c'est bizarre. Une fille aussi simple que moi qui se retrouve dans une aussi grande ville que Dubaï alors que je n'avais rien demander. Je ne m'en plains pas, mais j'ai toujours eu du mal à m'habituer à ici.

Ma cité me manque, Paname me manque. Alors j'ai décidé qu'après 3 ans d'absence, il était temps pour moi de revenir. Mon arrivée ici avait été précipitée, une longue histoire que je vous raconterais un jour. Mais sachez que partir de la cité n'était pas ma décision, sinon je ne serais jamais partie.

Je souris en repensant à tous mes frères, je vais tous les revoir ! Casper, Zak, Abdel, Karim, Pénika, Diyedi, Nabil ! Ah euh, oui Tarik aussi bien sûr. Le métro arrive et me conduit jusqu'à l'aéroport. J'ai 7 heures de vol devant moi ce qui me laisse le temps de bieeeen réfléchir. J'arrive toujours pas à croire que je vais retourner aux Tarterêts.

J'ai eu du mal à me réveiller mais quand j'ai entendu la voix de l'hôtesse qui nous indiquait qu'on était arrivé à Paris, je me suis levée d'un coup. Putain ça fait du bien d'entendre les gens parler français ! Je vous passe tout le tralala qui faut faire à l'aéroport et j'attends devant la sortie avec mes valises. J'allume mon tel et y insère ma puce française. J'ai encore cette boule au ventre, c'est Nabil qui devait venir me chercher. Ce avec lui que j'ai gardée le plus de contact. C'est normal, comment j'aurais pu zapper Nabil ?

Depuis ma naissance, c'est mon frère et je suis sa sœur. Petit, on s'amuser à duper les gens en faisant croire qu'on était vraiment de la même famille. "Mais vous ne vous ressemblez pas !" C'est ce que disait tout le monde. C'est vrai, moi je suis beaucoup plus bronzée et j'ai les cheveux plus noirs que Nabil (ça doit être mon côté turc mdr).

J'étais sur le point de l'appeler quand je le vois, enfin. Putain, il est devenu beau gosse avec ses cheveux longs ! Je lâche mes valises et cours jusqu'à lui, il a déjà les bras grands ouverts et attend que je vienne, comme dans les films. Il ressert son étreinte dès que j'atterris dans ses bras. Ça fait tellement du bien de retrouver une personne en qui je peux avoir pleinement confiance, une personne de la famille. Je sens qu'il sourit à pleines dents et il me fait un bisou sur la joue avant que je me retire.

Nabil - toujours souriant, Wesh tu m'a tellement serré que j'ai eu du mal à respirer.

— Si tu savais à quel point je m'en fous ! Allez viens, un autre câlin parce que tu m'as trop manqué.

Nabil - il prend dans ses bras, petite sœur t'es une mehboula.

« Petite sœur » voilà 3 ans que personne ne m'avais appeler comme ça. On a l'air d'être des bouffons tellement on sourit tous les deux. Arrivés dans la voiture, on parle à ne pas s'arrêter. On ne se donne pas de nouvelles parce que j'ai eu Nabil au téléphone pratiquement tous les jours là-bas, il savait toute ma vie et moi la sienne. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de lui reposer des questions sur le quartier.

— Tout le monde va bien, pas vrai ?

Nabil - Ouais, on galère comme d'hab mais hamdulilah on est tous là. D'ailleurs, tout le monde t'attend dans l'appart.

Un petit cri de joie sort de ma bouche. Mes frères, mes sangs, sont tous en train de m'attendre dans l'appartement où j'ai grandi. Tout le gang a réussi à convaincre la personne qui louée l'appartement de partir pour que je le reprenne, ça c'est des vrais.

— Pourquoi t'as tes lunettes toi ? Il fait nuit.

Nabil - C'est mon style maintenant Habibe, il rigole, en plus j'veux pas qu'on me reconnaisse.

Je rigole. Putain, c'est vrai que ce con est célèbre maintenant !

Nabil - Et ouais, tu m'as laissé j'étais un ptit merdeux et maintenant, j'suis rentré dans la légende avec mon reufré !

— Pas la peine de faire la star aussi, moi j'aimais bien l'ancien Nabil.

Nabil - Il prend ma main et la met sur son cœur, t'inquiètes, l'ancien Nabil n'a pas bougé.

Au même moment, il gare sa voiture dans cette cité que je connais beaucoup trop bien. Rien n'avait changé, qu'est-ce que ça fait du bien de revenir ! Je monte les escaliers étroits tout en portant mes bagages avec l'aide de Nabil.

— Je suis partie l'ascenseur étais en panne, je reviens et il l'est toujours.

Nabil acquiesce un sourire. Dans le fond je m'en fout, je monte les marches deux par deux pour pouvoir retrouver tout le monde au plus vite. Arrivée au cinquième (un peu avant Nabil qui galère avec mes autres bagages miskine) j'attends qu'il se place à côté de moi. Je le regarde et souris, je sais qu'il sait ce que je ressens à ce moment même.

Nabil - Bienvenue chez toi petite sœur.

« Tu crois m'aimer ? Laisse faire le temps »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant