On s'est perdus de vue sans jamais se quitter des yeux.

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Le bruit de quelqu'un qui frappe fort à ma porte me réveille

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Le bruit de quelqu'un qui frappe fort à ma porte me réveille. Je prends mon tel et regarde l'heure : 03h21. Putain, déjà que j'ai eu du mal à m'endormir après que Nabil soit parti, celui qui me réveille maintenant je vais le tuer.

Le bruit ne s'arrête pas et se fait de plus en plus fort. Moi qui ne comptais pas aller ouvrir j'commence à avoir peur et me sens obliger d'aller voir qui c'est.

— Tarik ?!

Je me sens obliger de crier parce que c'est la dernière personne à qui je m'attendais à voir ici et surtout à cette heure-ci. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Je sens déjà le stresse qui monte en moi et les milliards de questions qui fusent dans ma tête. Il me regarde droit dans les yeux et a une main posée sur le mur comme s'il n'arriver pas à se tenir debout.

— Entre.

J'peux rapidement voir qu'il n'est pas dans son état normal et je préfère qu'il rentre. J'ai à peine le temps de refermer la porte qu'une odeur d'alcool me vient au nez. Ça me dégoûte.

Il commence à se rapprocher de moi quand il manque de tomber parce qu'il a trébuché sur ses lacets, je le retiens même si j'ai failli tomber moi aussi. Putain, il n'arrive même pas à marcher droit. Je l'emmène à la cuisine et le fait asseoir pendant que je le scrute du regard. Pourquoi il s'est mis dans cet état ?

Tarik - Habibe.

Il murmure mon prénom tellement doucement que je l'ai à peine entendu.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Il secoue sa tête de gauche à droite comme un enfant.

Tarik - Pourquoi tu quittes pas ma tête ?

Je fixe ses yeux noirs, c'est l'alcool qui lui fait dire ça ?

Tarik - Ça fait 3 putains d'années.

Mon cœur se serre, je déteste le voir comme ça. Je me rapproche de lui et prends son visage entre mes mains. Je trace les contours de chaque recoin de son visage et il ferme les yeux à ce contact. Je suis debout face à lui et sa tête est à la hauteur de mon ventre, il colle sa tête dessus. Malgré le fait que je reste surprise de ce geste, j'enroule mes bras autour de son cou et on reste comme ça un long moment.

Tarik - Tu m'manques.

— Tu m'manques aussi Tarik, énormément.

J'essaye de me rassurer en me disant que demain il ne se rappelleras plus de rien. L'avoir auprès de moi me fait tellement de bien, ça me réchauffe littéralement le cœur.

Tout d'un coup il se lève et se met face à moi, on est tellement proche l'un de l'autre. J'ai à peine le temps d'ouvrir ma bouche qu'il colle ses lèvres aux miennes. Est-ce qu'il est vraiment conscient de ce qu'il fait ?

Tarik m'embrasse après trois années où je n'ai rien eu de lui. J'en perds tous mes moyens, je ne sais pas comment réagir, je me laisse juste faire. L'effet qu'il me fait reste le même, j'ai des picotements dans le ventre et une envie de sourire.

Il enroule ses bras autour de ma taille et le baiser devient plus intense. Je l'arrête, à bout de souffle, de peur qu'il n'aille plus loin et que je n'arrive plus à me contrôler après. J'essaye de reprendre mon souffle tout en restant près de lui.

Ma tête est remplie de question mais je ne dis rien. Pourquoi il a fait ça ? Je ne m'en plains pas mais je suis gênée, il ne l'aurait fait en étant sobre. Il prend ma main et y place quelque chose que je n'arrive pas à voir avant de partir. Il claque la porte derrière lui comme si de rien n'était et moi j'ai toujours pas bougé.

J'ouvre la paume de ma main et je vois une bague avec un petit diamant dessus. Je place ma main devant ma bouche tellement je suis choquée, pourquoi il me donne ça ?

Ça doit sûrement dater de l'époque où on allait se marier vu que je l'embêtais toujours sur le fait qu'il ne m'avait toujours pas acheté de bague. Alors il l'a vraiment fait, il m'avait vraiment acheté une bague.

Je sens mon cœur se briser petit à petit quand je comprends qu'il la garder pendant tout ce temps. Il passe son temps à m'ignorer, à me faire comprendre que je ne suis qu'une amie et il vient me donner une bague à 3h du matin ? J'suis pire que perdue.

Et maintenant quoi Tarik, qu'est-ce qu'on devient ?

*

Deux semaines plus tard.
La vie continuait, et comme je m'y attendais Tarik ne se souvenait de plus rien. Du moins j'imagine car je le vois plus très souvent. Et les seules fois où je l'ai vu c'était comme d'habitude, il n'a même pas fait une allusion à cette soirée.

J'ai appelé mon père entre temps, il a pris de mes nouvelles puis a finit par avouer que ça maladie n'était qu'un prétexte et qu'il avait menti à Delhia pour que je l'appelle. Comment vous dire que c'est à ce moment-là que j'ai compris à quel point cet homme est minable. Je ne me suis pas énervée, je lui ai seulement dit que je ne voulais pas parler avec lui et peut-être qu'un jour j'arriverais à le pardonner.

Ma vie est monotone et stable. Je parle de plus en plus avec Delhia et Nour qui me conseillaient de venir dans le sud avec elles. Elles disent que là-bas la vie est beaucoup plus agréable et que je mérite beaucoup mieux que de vivre dans l'appartement où on a tous grandit. Pour moi c'était un non catégorique, mais plus le temps passe et plus je me dis que je peux y réfléchir.

Ce que Tarik avait fait ne m'aider pas, j'ai compris que le voir tout les jours aggrave ma situation, j'arrivais pas à me détacher de lui alors que lui avait sûrement dû tourner la page de notre histoire il y a bien longtemps. Je sais que Nabil me tuerait si je décide de déménager il me comprendra, peut-être que je lui en parlerais un de ces jours.

Bref, aujourd'hui on est vendredi et je suis de garde toute la nuit à l'hôpital. J'ai l'habitude maintenant, je dors la journée et vers 20h mon service commence pour se finir le lendemain matin. Ça doit faire près de trois heures que je travaille, et vu que c'était plutôt calme j'suis partie me prendre un café. Après l'avoir fini, je passe à l'accueil pour remplir quelques dossiers quand quelqu'un m'interpelle.

— Nabil ?

J'étais plutôt contente de le voir là mais je me suis rappelé qu'on était dans un hôpital et que s'il est là, c'est pour une mauvaise raison. Le stress monte quand je vois qu'il est accompagné de tout les garçons.

Pourtant il manque quelqu'un, je commence à pousser tout le monde pour essayer de comprendre pourquoi ils sont là quand je vois du sang sur la main de quelqu'un. Je relève la tête rapidement.

Non, tout sauf lui.

« Tu crois m'aimer ? Laisse faire le temps »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant