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Je sens un énorme choc dans ma poitrine suivi d’une intense douleur. J’ouvre soudainement les yeux mais n’ai pas le réflexe de les refermer devant les lumières qui m’aveuglent. J’inspire une grande bouffée d’air avant de reposer mon dos sur le lit car je m’étais légèrement soulevée. On vient de me ranimer.

Ayant repris mes esprits, je commence à regarder autour de moi. Je suis à l’hôpital, il y a plusieurs médecins autour de moi ainsi que des infirmières. Ils sont en train de me faire une perfusion de sang, et ils me mettent également une sorte de pince reliée à un appareil mesurant la fréquence cardiaque. Quand ils finissent leurs examens, ils sortent tous. Je vois ensuite Matthew rentrer en compagnie d’une femme.

Cependant une infirmière proteste parce qu’il n’est pas de ma famille. Mais il répond : “Sa seule famille est dans une chambre à côté, alors laissez-moi rester.” Dans un effort qui me semble surhumain sur l’instant je prononce : “Laissez-le, il est important pour moi, au moins autant qu’une famille.”

“ Vou êtes réveillée. Bon, j’accepte, mais pas longtemps.

- Ils t’ont soignée pendant que tu es étais encore de l’autre côté, ainsi tu n’as rien senti. Mais ils ne pensaient pas que tu reviendrais.

- J’aurais dû mourir mais ils m’ont donné suffisamment d’énergie avec le défibrillateur pour me faire revenir. Comment se fait-il que j’ai été retrouvée ?

- Tu as voulu me faire rentrer chez moi et Hell’s Kitchen c’est chez moi. Et il y avait la police pas loin alors je les ai menés à toi. D’ailleurs ils ont croisé les derniers à partir et comme ils se sont débattus pour ne pas avoir à leur expliquer, la police en a fait son affaire. Un policier a été blessé mais pas gravement.

- J’aurais dû te dire de rentrer  à ton appartement, je suis bête.

- Tu es vivante grâce à ça.

- Oui…

- Bon repose-toi.” Il s’adresse ensuite à l’autre femme. “Il ne faut pas qu’on sache qui elle est.

- Ne t’en fais pas, je vais leur parler.

- Merci.”

Après, ils sortent de la chambre et je me retrouve seule à me demander si c’est une bonne chose que je sois toujours en vie. Je repense à ma sœur et me souviens que je dois rester là pour elle. Mais pour l’instant je ne vais pas pouvoir sortir d’ici avant un moment.

Je me laisse emporter par le sommeil qui devient pesant.

Je suis réveillée par une infirmière qui doit vérifier que tout va bien et donc me faire différents examens mais aussi par la douleur qui revient fortement. Je prends les médicaments qu’elle me donne et me plie aux différentes actions qu’elle me demande de faire.

Quand je lui demande combien de temps je vais devoir garder les plâtres, elle m’annonce que je ne suis pas prête de remarcher. C’est-à-dire, plus de sorties nocturnes. Mais de toute façon la police s’en occupe, et au pire je pense que Matthew les aidera. Je lui demande également si je pourrais retourner travailler, elle m’explique que tant que je peux m’asseoir c’est bon.

Je demande l’heure puis la permission de passer un appel pour prévenir mon patron que je ne vais pas pouvoir venir travailler aujourd’hui et pendant quelques temps encore. Durant l’appel, je commence à culpabiliser. Déjà qu’il n’a personne à part moi pour remplacer l’ancien barman mais il là n’a plus personne du tout ; il va être obligé d’engager une autre personne. Je m’excuse au moins cent fois mais il est très compréhensif et me souhaite un bon rétablissement.

Malgré tout, je ne peux oublier que je ne me sens pas à l’aise à l’hôpital ; je prends énormément de risques en étant ici. Je dois en sortir au plus vite. Il suffit que je dorme trop, ou qu’ils me fassent certaines choses qui pourraient faire ressortir que mon corps absorbe bien plus d’électricité qu’un corps normal, qui n’en use que pour les messages nerveux.

Quand je demande à l’infirmière, elle est incapable de me dire quand je pourrai sortir. Je ne peux plus qu’espérer que cela se fasse vite, même si cela dépend de la vitesse à laquelle mon corps va récupérer de ses blessures. Et aussi de quand ils seront sûrs qu'il n'y a pas d'autres problèmes qu'ils n'auraient pas vus avant. Après analyse, je sais que je ne souffre de rien d'autre mais eux ne peuvent pas le savoir sans faire plus d’examens, mais plus d’examens signifient prendre plus de risques. Et je ne savais pas qu'ici je pouvais décharger presque toute mon énergie sans que ce soit vu. Je dois trouver une solution. 

Cependant, j'ai un peu de temps devant moi car ils me laissent récupérer encore un peu avant de faire quoi que ce soit. Je reste assise dans mon lit en attendant qu'une idée germe, puis je réalise que l’hôpital doit consommer énormément d’électricité donc que si je dépense doucement mon énergie dans leurs appareils en les rechargeant, cela ne se verra pas. Ils constateront juste une légère baisse de leur consommation et ne penseront jamais à un phénomène anormal. Pour l’instant je n'ai pas trop d’énergie car je n'ai pas énormément dormi par rapport à la quantité d’énergie que j'ai perdue, c'est-à-dire dire la totalité. Mais autant éviter que cela remonte trop, ainsi je vais faire en sorte de garder un taux assez bas. Maintenant, ils ne devraient plus rien remarquer mais je vais quand même faire attention, on ne sait jamais.

Je finis par voir l’infirmière revenir, elle m'annonce que je vais devoir faire une radio et un IRM. La première se fait le jour même mais je ne risque rien pour celle-là, à part un dysfonctionnement des machines ou qu'ils voient les métaux présents dans mon corps mais je les déplace pour éviter cela, c'est juste un peu douloureux. Mais tout se passe comme il faut. Le reste de mes os est en bon état. La deuxième a lieu le lendemain, j'ai un peu plus peur qu'il y ait des restes de ce que je lui ai fait l'autre jour. Au pire, ils penseront que je suis un génie. Si cela arrivait, ils voudraient savoir pourquoi mes connexions neuronales sont plus nombreuses que la moyenne. Mais non, tout va bien de la même façon qu'avec la radio. J'ai le droit à une ou deux autres vérifications et je suis ensuite transférée dans un autre service pour laisser de la place en soins intensifs. Matthew me ramène également quelques affaires mais surtout mon ordinateur pour que je puisse m’occuper un peu plus. Je ne peux rien faire, coincée dans mon lit. Et quand je veux sortir, étant en fauteuil, je suis obligée de demander de l'aide.

Donc je ne fais pas grand-chose de mes journées ; mais maintenant que j'ai mon ordinateur portable je peux regarder des séries. C'est le seul moyen que j'aie trouvé pour m’occuper.

J'ai régulièrement des visites de Matthew, d'ailleurs, ce moment étant le seul où je peux avoir une vraie discussion avec quelqu'un, je l'attends toujours avec impatience. Il m'arrive également d'aller voir ma sœur quand les infirmières ont le temps de m'y conduire. N'ayant qu'une main valide, je ne peux évidemment rien faire ou presque seule. Ce qui rend les bains plutôt gênants. Mais les infirmières sont si mignonnes et gentilles que j'arrive à faire avec, et puis je n'ai pas vraiment le choix.

Deux semaines passent et une nouvelle chose m'arrive : je commence ma rééducation.

STAR - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant