Après une longue journée de travail où j’ai pu être rassurée d'un coup de fil de ma sœur, me disant que, malgré hier soir, elle va bien. Donc, depuis la matinée, tout va bien. Je ne tarde pas trop au bar-restaurant et me hâte de rentrer. Je passe néanmoins par une pâtisserie qui ouvre exclusivement la nuit, ce qui est tout à fait normal à New York, pour acheter des donuts à Lara. Je sais que cela lui fera plaisir.
En ouvrant la porte, j’annonce mon retour mais n’ai pas de réponse et les lumières sont éteintes. Or, il y a assez d’énergie dans le circuit pour tenir en mon absence, je le vérifie chaque matin depuis que ma sœur est arrivée. J’ai dû oublié de regarder avant de partir. J’allume donc et me dirige vers la chambre, mais Lara n’y est pas. Je me place ensuite devant la porte de la salle de bains et demande si tout va bien mais je ne reçois encore pas de réponse. J’ouvre, elle n’est pas là. Où a-t-elle bien pu passer ?
Je me concentre mais je ne sens sa signature électro-statique, bien particulière avec son pouvoir, nulle part dans l’immeuble. J’appelle la compagnie de taxi, mais ils ne l’ont pas vue. Je l’appelle en vain, son téléphone est resté ici. Peut-être qu’il y a des rescapés et qu’ils ont trouvé mon appartement. Non, c’est impossible, je les ai tous tués. Puis, une idée me traverse l’esprit : elle a certainement voulu y aller seule. Il lui est sûrement arrivé quelque chose.
Je réfléchis. Le centre de rééducation est trop loin pour y aller à pied, elle a dû prendre le métro. Je descends dans la station la plus proche. Le guichet est ouvert, je demande à la femme qui le gère si elle a été présente toute la journée. Par chance, c’est le cas. J’enchaîne en lui montrant une photo de ma sœur sur mon téléphone pour lui demander si elle l’a vue. Elle me répond qu’elle lui a donné des renseignements sur les lignes à prendre pour se rendre au centre.
Je me dirige vers celle-là et commence à faire le trajet. Au premier changement de ligne, rien. Au deuxième, qui est une station un plus étendue où il est facile de se perdre, il me faut plus de temps pour bien chercher.
Quand j’entends des pleurs, je sais que c’est elle. Je la retrouve étalée par terre, essayant de se relever. Je la mets debout et lui redonne ses cannes anglaises. Nous sommes dans le couloir d’une ancienne ligne, rares sont les gens qui passent par là.
“Depuis combien de temps tu es là ?
- Je sais pas, je crois vers le milieu de l’après-midi. Je voulais juste me débrouiller seule. Je suis désolée.
- Ce n’est pas grave, l’important c’est que tu ailles bien.
- Pourquoi quand j’ai demandé de l’aide aux gens qui passaient, personne n’a voulu m’aider ?
- Nous sommes dans une grande ville, c’est de l’égoïsme ou de l’indifférence, de l’ingratitude. Les gens ne se préoccupent pas beaucoup des autres, surtout aujourd’hui. Nous sommes entourés de héros et pourtant, il n’y en a pas tant que les extraterrestres ne descendent pas du ciel.
- Mais toi tu es là, tu ne m’as pas abandonnée et tu es gentille avec les autres.
- Certainement, mais seulement avec toi.
- Oh…”
Je ne suis probablement pas l’héroïne qu’elle s’imagine, ou qu’elle s’imaginait. Je la ramène chez nous, espérant que cette mauvaise expérience ne lui laissera pas de grosse séquelle ; je ne voudrais pas qu’elle pense que c’est partout pareil, cela n’arrive probablement qu’à New York ou dans les grandes villes.
Je l’allonge sur le canapé et m’en vais préparer à manger. Elle a l’air dépité et déçu. Est-ce que le monde a tant changé ? Je me le demande, comment l’humanité en est arrivée là ? Je suppose qu’on ne peut rien faire. Je jette un œil vers l’extérieur, la ville est si belle dans la nuit, cela ne fait que rendre ma pensée encore plus triste. Je reprends mes esprits, comment puis-je lui redonner goût au monde si moi-même je désespère de mon avenir ?
Je mets la table et remplis les assiettes du plat que je viens de préparer, un steak et des frites. Je l’installe à sa chaise avant de lui dire :
“Au fait ! En rentrant, je suis allée te prendre des donuts.
- Ouais… merci,” dit-elle sur un ton sans vie.
Moi qui pensait que cela lui ferait plaisir. Je lui propose ensuite que demain je prenne un congé pour l’accompagner au centre. Elle est d’accord mais toujours pas enthousiaste. Finalement elle me dit qu’elle ne veut pas y aller. Je lui demande ce qu’elle veut faire à la place, elle me demande de faire une sortie dans les rues. J’accepte avant d’aller appeler mon patron, en espérant qu’il soit d’accord. À ma grande surprise, il accepte tout-de-suite- après que je lui ai expliqué mes motivations, me disant : “fais-lui aimer la vie à la petite.” Il est vraiment super, je crois qu’il ne m’a jamais dit non et pourtant ça veut dire que demain il est obligé de me remplacer car il est le seul à pouvoir le faire. Nous devrions sûrement songer à former une nouvelle personne.
J’annonce à Lara que nous allons pouvoir sortir demain ; elle n’a pas une grande réaction mais ce n’est pas bien grave. Soudain, j’entends frapper à la porte. Qui peut bien venir à cette heure-là ? Surtout que je ne connais pas grand monde. Je regarde en direction de la porte, le bruit se fait à nouveau entendre. Je me lève et ouvre, une femme aux cheveux bruns et au look qu’on expose rarement la journée apparaît devant moi. Avant même que je dise quoi que ce soit, elle parle : “Nous avons besoin de toi.” Sans trop comprendre, je demande : “Qui a besoin de moi ?
-Matthew.”
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STAR - MARVEL
أدب الهواةVous allez suivre l'histoire d'une super-héroïne ou plutôt d'une justicière aux pouvoirs électrifiants dans l'univers Marvel. Venez découvrir son histoire. Seulement armée de son pouvoir et de sa veste à capuche, notre héroïne ne sort que la nuit. J...